Test du Huawei Honor, petit prix et bonnes performances

 

Huawei est sûrement la marque la plus emblématique de cette année 2012. Au Mobile World Congress (salon dédié à la high-tech qui a lieu à Barcelone), Huawei avait enflammé le salon avec une présence impressionnante mais également la présentation de smartphones très intéressants : du quad-core et de l’écran HD. Jusqu’aujourd’hui, Huawei n’avait rempli nos rayons qu’avec du téléphone « entrée de gamme », parfois même « brandé » par un opérateur (téléphone OEM).

Les nouvelles ambitions de Huawei sont sans limites, et le Huawei Honor (que nous allons tester) est la première étape d’une montée en gamme et d’une grosse stratégie de branding en Europe et en Amérique. Tout se jouera dans les prochains mois pour Huawei, réussir à créer un cercle vertueux de confiance justifiant la loyauté du client ainsi que cette différentiation qui permettra à Huawei de créer le fameux avantage concurrentiel. C’est tout ce que l’on peut souhaiter à cette marque chinoise.

A 250 euros « nu », le Huawei Honor est sûrement le meilleur qualité/prix du marché. Enfin, nous allons évaluer tout ça dans ce test ! Huawei est entrain de construire les premiers piliers que lui permettront de lancer avec succès les monstres tels que le prochain Ascend D Quad.

1] Présentation du téléphone

1.1] La boîte

Rien de bien sorcier. Huawei n’a pas encore pris le virage de HTC, qui a conçu une boite complètement bio-dégradable. Celle du Honor est simple avec des accessoires classiques : secteur, câble micro-USB et des écouteurs kit main libre (3,5 mm). La qualité n’est pas ce qui se fait de mieux, néanmoins cela paraît tout de même assez soigné. J’aurais bien aimé des accessoires assez réduits que ceux de HTC… un exemple à suivre !

1.2] Les caractéristiques techniques

2] Le tour du propriétaire

2.1] Aspect général

Lors des premières prises en main du Huawei Honor, on sent que l’inspiration est venue de plusieurs sources. Ma première impression était  » Wahou, il ressemble au LG Optimus Black devant ! », on m’avait répondu « Il ressemble surtout à un smartphone classique. ». Effectivement, rien de très surprenant, la version « noire » que j’ai eu en test (il existe une version blanche) ressemblait étrangement à un mix entre du LG et du Samsung. Bref, une finition très correcte et un plastique de qualité, une apparence élégante et sobre. Notez que l’arrière du téléphone présente un plastique texturé très agréable en main, cela me fait penser au Galaxy Nexus par exemple. La version blanche, que j’ai pu voir très rapidement, possède un plastique « glissant » qui retient beaucoup plus les empreintes digitales que la version noire.

Avec un écran LCD de 4 pouces et sa résolution de 854 x 480 pixels (FWVGA), le Huawei Honor tient ses promesses avec une densité de pixels de 245 ppi, juste au dessus de « l’ancienne » moyenne. Les couleurs sont correctement retransmises et les angles de vision ne sont pas fantastiques.

Au soleil, l’écran n’a rien à démontrer de particulier, vous devrez obligatoirement augmenter la luminosité pour y voir quelque chose.

Juste en dessous du téléphone se trouvent quatre boutons tactiles retro-éclairés, les quatre boutons les plus classiques sur Android (Menu > Home > Retour > Recherche). Juste au dessus de l’écran, une caméra de 2 mégapixels de visio-conférence et un petit témoin lumineux pour les notifications (en haut à droite).

Sur le dessus, un bouton de verrouillage, juste à côté d’un port « casque » jack 3,5 mm. Sur la tranche gauche, les réglages de volume. Juste « sous » le Honor se trouve le port microUSB – qui n’est pas MHL, enfin la coque arrière arbore une caméra de 8 mégapixels avec flash LED ainsi qu’un haut-parleur. Une connectique complète pour cette catégorie de smartphones.

Au passage, le téléphone possède l’empreinte de Google avec le sigle « with Google ». 

3] Android

Huawei sort une version « ancienne » d’Android (Android 2.3.6 alias Gingerbread) sur son Huawei Honor, c’est surprenant lorsque tous les constructeurs passent à Ice Cream Sandwich (Android 4.x). Néanmoins, ce téléphone est disponible depuis le début janvier en Amérique, il a été conçu à cheval entre deux versions d’Android. Avec seulement 512 Mo de RAM, je ne pense pas que le Honor soit aussi réactif sur ICS que sur Gingerbread. Tous les constructeurs rencontrent ce soucis avec les anciens modèles, Sony a par exemple choisit de ne pas proposer officiellement ICS aux anciens modèles Xperia 2011.
Néanmoins, Huawei a promis Ice Cream Sandwich pour cet été via une mise à jour OTA (directement sur le téléphone). 
Le soucis majeur de Huawei, c’est sûrement sa notoriété. La notoriété, le fait qu’elle soit connue par les consommateurs, augmente au fur et à mesure qu’une marque déroule son histoire à travers des campagnes de publicités mais également à travers la qualité de ses produits. Son histoire est très récente, et c’est sûrement le plus gros soucis pour Huawei : la marque doit écrire une histoire cohérente pour chacun de ses produits et cela passe par l’écosystème et les services proposés. Regardez le gros travail de HTC avec HTC Sense, ou encore la dernière campagne publicitaire sur l’écosystème de Sony (TV, smartphone, tablette, jeux vidéo, etc.).
Malheureusement, le Huawei Honor n’a pas grand chose à raconter, Huawei a fait le choix d’utiliser aHome, une interface assez connue et disponible pour tous sur le Google Play (depuis 2009) – on retrouve une multitude de thèmes disponibles sur le store. Cela reste tout de même une interface bien plus complète que l’interface pure d’Android, voici les éléments qui m’ont le plus marqué :
Ecran de déverrouillage
La Gestion des tâches
Gestion du trafic
DLNA
Sauvegarder tous
Flux
Widget / horloge météo
Accès aux différents bureaux grâce au pinch-to-zoom

4] Photographie et caméra

Avec un capteur de 8 mégapixels capable de filmer en 720p, le Huawei Honor ne se débrouille pas trop mal… Néanmoins malgré ces chiffres très alléchants, ce capteur n’excelle pas. Premièrement, l’offre logicielle autour de la caméra est nulle… Huawei ne fournit aucun outil, ni aucune fonctionnalité. Enfin, les performances sont irrégulières, certains clichés peuvent être très bons et d’autres totalement manqués. Un avis mitigé sur ce capteur, il est tout de même digne des smartphones moyen de gamme.
La vidéo de démonstration est en cours d’upload ! ;-)

5] Performances et autonomie

5.1] Performances

Avec un processeur Qualcomm Snapdragon S2 MSM8255T cadencé à 1,4 Ghz (simple cœur), un processeur graphique Adreno 205, 512 Mo de RAM… le Huawei Honor s’adapte à toutes les utilisations, il est au dessus des téléphones moyen de gamme. Je l’ai testé avec Quadrant et AnTuTu, en évitant tous les autres tests de benchmarking trop spécialisés. Bref, le Honor fait mieux qu’un Nexus S et un peu moins bien qu’un Galaxy Nexus. Je n’ai pas osé intégrer le ZTE Skate, car il se faisait distancer dans tous les outils de benchmarking.

5.2] Autonomie

Côté autonomie, la bonne intégration d’Android couplée à une batterie hors norme de 1930 mAh, lui permet de tenir bien mieux que la moyenne des smartphones. Pour réaliser le test d’autonomie, j’ai utilisé trois smartphones en même temps dans les mêmes conditions un peu de jeu, de la lecture de RSS, mes Gmail en push, Twitter de FrAndroid en push, Google Latitude activé ainsi que mon Facebook. Bref, une grosse consommation de data 3G + WiFi.
Il s’en sort donc bien mieux que les autres smartphones, une très grosse journée voire deux en utilisation intensive, et jusqu’à quatre jours en cas d’utilisation « normale ».
La batterie est accessible !
1930 mAh !

6] Présentation du téléphone

Pour ceux et celles qui ont directement été en conclusion, sachez que Huawei a de grandes ambitions. C’est une marque qui a su conquérir les pays émergents avec les cartes SIM pré-payées, c’est également une entreprise qui a déployé des réseaux dans le monde entier. Au Mobile World Congress (MWC) et au Consumer Electronic Show (CES), Huawei a été très offensif avec différents modèles moyen et haut de gamme. Le plus impressionnant est bien sûr le Huawei Ascend D Quad (XL), attendu pour la rentrée prochaine (voire la fin d’année), il y a également l’Ascend P1 et P1S attendus pour cet été.
Le Huawei Honor, présenté fin 2011, permet à Huawei de bien entamer le virage vers les marchés occidentaux avec ses marges bien plus intéressantes. C’est un téléphone à bas prix, seulement 250 euros « nu », avec une finition et une conception très correctes et même très encourageantes pour les prochains modèles de la marque.
On regrettera un capteur photo capricieux malgré ses 8 mégapixels ainsi qu’une version d’Android dépassée… Android 2.3 alias Gingerbread est maîtrisée mais ICS a pris la relève depuis plusieurs mois désormais. Huawei l’a promis d’ici à cet été…
Enfin, je suis plutôt enthousiasmé par l’effort apporté aux applications et à l’interface natives, néanmoins mise à part une application dédiée aux sauvegardes et une autres aux services en DLNA (partage de contenu multimédia), cela reste très incohérent. L’utilisation de l’interface aHome, personnalisable et assez complète, n’est pas une solution à moyen et long terme pour Huawei, surtout lorsque l’on a des ambitions si importantes. Huawei doit construire avec un vrai éco-système avec des services à valeurs ajoutées : cloud, musique, vidéo, applications… C’est la seule recette qui fonctionnera, HTC, Sony et Apple l’ont très bien compris.

Points positifs :

  • Son prix (250 euros « nu »)
  • Son autonomie (batterie 1920 mAh)
  • Finition et qualité de fabrication
  • Qualité de l’écran et sa résolution

Points négatifs :

  • Les services proposés
  • Les performances inégales du capteur