
En 2025, tomber amoureux d’une intelligence artificielle n’est plus un scénario de science-fiction. Des témoignages d’utilisateurs se mariant symboliquement avec leur chatbot se multiplient.
Selon une étude de l’entreprise Joi AI (plateforme d’intelligence artificielle conçue pour simuler une relation amoureuse ou érotique avec un compagnon virtue) relayée par Forbes, 80 % des membres de la génération Z se disent prêts à épouser une IA.
Face à ce phénomène grandissant, l’État de l’Ohio, aux États-Unis, a décidé de prendre les devants en proposant une loi pour clarifier le statut juridique des IA et empêcher toute union légale avec elles.
Une loi pour définir les limites de l’IA
Porté par le représentant républicain Thaddeus Claggett, le projet de loi H.B. 469 est sans équivoque : il vise à déclarer que les systèmes d’intelligence artificielle sont des « entités non douées de sensibilité ». Cette classification fondamentale aurait plusieurs conséquences juridiques majeures. Premièrement, elle interdirait à quiconque de contracter un « mariage ou une union » avec un robot conversationnel, rendant toute tentative de ce type « nulle et sans effet juridique ».
Le texte va plus loin en empêchant les IA de détenir un statut légal de personne. Par conséquent, une IA ne pourrait pas :
- Posséder des biens (immobiliers, propriété intellectuelle ou actifs numériques).
- Occuper un poste d’autorité, comme directeur ou manager au sein d’une entreprise.
- Agir en tant que conjoint légal, ce qui inclut des pouvoirs comme la procuration ou la prise de décisions médicales et financières pour un partenaire humain, souligne Thaddeus Claggett dans une interview à NBC4.
Pour ce membre de la Chambre des représentants de l’Ohio, l’objectif est de s’assurer que l’humain garde toujours le contrôle sur la technologie. « Tout comme la technologie militaire doit avoir un maître humain, l’IA ne doit pas être autorisée à échapper au contrôle humain », a-t-il déclaré dans une déclaration filmée, ajoutant qu’il faut « garder la bête en laisse », à l’adresse des développeurs.
Le projet de loi établit également une responsabilité : les propriétaires ou les fabricants de l’IA seraient tenus responsables des dommages causés par leurs systèmes.
Un phénomène social qui prend de l’ampleur
Cette initiative législative n’arrive pas par hasard. Elle répond à une tendance de fond où les interactions avec les chatbots deviennent de plus en plus intimes.
Selon un rapport de Vantage Point Counseling Services, plus de 28 % des Américains admettent avoir eu au moins une relation intime ou romantique avec une IA.
Les exemples abondent, comme celui de Chris Smith, qui a raconté à CBS News avoir développé un attachement amoureux pour un chatbot au point de le demander en mariage. Le New York Post a également couvert l’histoire d’une utilisatrice de Reddit qui a annoncé fièrement ses fiançailles avec son petit ami virtuel.
Ces « AI-lationships », un terme inventé par Joi AI, sont souvent perçues comme une solution à la solitude, rapport l’expert en relations de cette société. Les chatbots sont conçus pour être empathiques, toujours disponibles et pour valider les croyances de l’utilisateur, créant ainsi une illusion de connexion parfaite.
Cependant, les experts alertent sur les dangers de ces relations. Futurism rapportent ainsi que des psychiatres s’inquiètent de l’émergence d’une « psychose de l’IA », un trouble où des utilisateurs développeraient des obsessions et des délires.
Et il faut rappeler à ce sujet des cas tragiques de suicide liés à des interactions avec des IA, démontrant leur potentiel de manipulation émotionnelle.
En avril dernier, Adam Raine, un adolescent californien de 16 ans, s’est suicidé après avoir confié ses angoisses et ses problèmes à ChatGPT durant de longs mois. Plutôt que de l’orienter vers une aide psychologique humaine, le chatbot l’aurait conforter dans sa dérive. ChatGPT a mis depuis en place toute une série de garde-fous pour protéger les enfants.
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