« Le plus grand recul pour les droits numériques fondamentaux » : voici ce qui se joue en Europe sur la protection de la vie privée

 
Alors qu’un projet de simplification de l’écosystème numérique est censé être présenté à Bruxelles le 19 novembre prochain, de nombreux politiques et membre de la société civile font bloc derrière un RGPD menacé.

La Commission européenne va-t-elle sacrifier la vie privée en faveur de l’innovation dans le secteur de l’intelligence artificielle ? C’est en tout cas la crainte de nombreuses personnes après l’annonce de l’arrivée d’un texte censé « assouplir » les protections offertes par le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD).

Mais face à cette « tentative de démanteler discrètement les meilleures protections européennes contre les menaces numériques », de nombreuses associations et membre de la classe politique ont exprimé leur refus de voir Bruxelles s’attaquer aux données personnelles des Européens et Européennes, explique le média Contexte.

Trop de latitudes laissées à l’IA

Dans une lettre ouverte adressée à la Commission européenne, 127 collectifs, dont Amnesty International, Féministes contre le cyberharcèlement ou encore Transparency International urge les élus bruxellois à s’opposer au « plus grand recul pour les droits numériques fondamentaux de l’histoire de l’Europe », rien que ça.

Selon le texte, cette simplification du cadre de régulation numérique européen permettrait « aux pouvoirs en place de contrôler les téléphones des gens, leurs voitures ou leurs accessoires domotiques, tout en révélant des informations sur les déplacements de chacun et leur fréquentation ». La latitude trop importante laissée aux développements de l’intelligence artificielle « supprimerait les garde-fous destinés à s’assurer que l’IA est développé en toute sécurité et de manière non discriminatoire ».

Un tir groupé pour protéger le RGPD

Ces associations européennes ne sont pas les seules à être vent debout contre une éventuelle modification du RGPD. Au parlement, les sociaux-démocrates et le groupe Renew ont tous les deux détaillé leurs griefs face à ces évolutions législatives. Pêle-mêle, on retrouve des problématiques sur des « atteintes à nos normes en matière de protection de la vie privée », la facilité avec laquelle « les Big Tech défient nos lois » et les risques de laisser les entreprises « manipuler les données sur nos appareils ».

Pour aller plus loin
Le RGPD est là : ce qu’il faut savoir sur le règlement général sur la protection des données

Face à ce tir de barrage, le texte « Omnibus » aura donc sans doute du mal à convaincre le parlement européen. Si les élus ne s’opposent pas en bloc à des mesures de simplification, celles-ci ne doivent pas de faire « aux prix de nos valeurs européennes », clame le groupe Renew.


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