
Meta, ex-Facebook, a le vent en poupe ces derniers temps. Si ses efforts en matière de métaverse n’ont pas porté ses fruits, il a réussi à capturer une toute nouvelle catégorie : les lunettes connectées. Aujourd’hui premier fabricant au monde, il profite de l’avance sur le marché offerte à ceux qui ont cru et développé un produit bien avant les autres.
Les Ray-Ban Meta sont un franc succès, mais le constructeur ne veut pas s’arrêter là. La Meta Connect 2025 en plein cours, nous sommes désormais libre de vous parler des Meta Ray-Ban Display, que nous avons pu prendre en main en avant-première dans un événement londonien quelques semaines avant les réjouissances. Alors, ces lunettes connectées à écran intégrée, que donnent-elles ?
Des Meta Ray-Ban Display épaisses, mais confortables
Impossible de le nier d’entrée de jeu : les Meta Ray-ban Display ont fait leur effet sur nous, comme le font les meilleures nouvelles technologies. Physiquement, pourtant, le doute était permis. Si nous restons essentiellement sur la même construction que les Ray-Ban Meta classiques, il est indéniable que ce produit est bien plus épais. De partout.

Le constructeur aura beau souligner ce choix comme « bold », du courage que seul le marketing américain est capable d’invoquer, nous aurons tendance à l’ancrer dans cette tendance de la mode voulant que les lunettes sont aujourd’hui « revendiquées ». Les designs modernes ont effectivement laissé derrière eux la finesse et la discrétion pour des armatures donnant la sensation d’encadrer les yeux comme le dernier tableau d’art contemporain, et les Meta Ray-Ban Display s’inscrivent dans ce même mouvement. Mais voilà : impossible d’oublier qu’il s’agit ici essentiellement d’un petit PC posé sur l’arrête de nos nez.
Maintenant, à 69 grammes, elles restent assez légères pour ne pas être « subie » au quotidien. Et surtout, le constructeur a revu le design de ses branches, légèrement flexibles vers l’extérieur aujourd’hui pour leur permettre de s’adapter à bien plus de formes de visages et de crâne. L’amical des larges crânes que nous représentons ici remercie l’effort, et il est vrai que plus encore que le modèle précédent, les Meta Ray-Ban Display savent épouser plus naturellement nos formes.

Notez que pour ce modèle, Meta ne prévoit que de supporter les verres transitions qui s’adaptent automatiquement aux changements de luminosité pour foncer ou non leurs teintes. Le but est clair : ces lunettes sont conçues dans l’idée d’être portées dans de multiples conditions, et pas uniquement en vacances pour capturer des souvenirs. Rassurez-vous cependant : tous types de correction seront supportées, bien que dans une sélection limitée au lancement. Ce qui ne change rien à l’autonomie plutôt limitée pour cette vision, puisque nous retombons à 6 heures d’usage mixte avec le boîtier permettant toujours de recharger jusqu’à 30 heures au total.
Un écran intégré, lisible et flou à la fois
La grande nouveauté qui nous aura naturellement charmé sur ces Meta Ray-Ban Display n’est autre que l’inclusion de cet écran en son sein. Ce n’est pas la première fois que nous en voyons un d’ailleurs, mais indubitablement, la formule du constructeur est la meilleure que nous ayons vu jusqu’ici.

Placé exclusivement sur la lentille de droite, il s’agit d’un écran d’environ 4 centimètres par 4 centimètres à la définition 600 x 600 pixels, qui promet d’ailleurs une luminosité maximale de 500 cd/m² qui s’adapte d’elle-même à la luminosité ambiante. Comprenez que si vous regardez directement le soleil, l’écran vous offrira ses 500 nits sans trembler, même si nous vous déconseillons cette pratique pour des raisons évidentes. Le plus impressionnant reste qu’il est indiscernable pour l’interlocuteur, sorti du regard dans le vide que nous pouvons avoir. L’affichage a moins de 2 % de fuite de lumière, et il faut vraiment galérer à tourner les lunettes dans tous les sens avant de réussir à apercevoir sa trame réfléchissante là pour capturer le flux envoyé par l’écran intégré à la branche droite.
Ce dernier offre une impression étrange, mais pas désagréable. D’un côté, ses couleurs paraissent tout à fait éclatantes, notamment les tonalités de rouge que l’on n’attendait pas nécessairement si convaincantes. Et de l’autre, c’est bien naturel, les couleurs plus foncées ont tendance à être plus transparentes en l’absence d’une surface opaque sur laquelle être projetées. L’effet est loin d’être désagréable alors que l’écran cherche malgré tout à ne pas gêner, placé à la frontière entre ce que nous appellerions « le regard véritable et le flou » ; le coin inférieur droit du regard encore mis au point, si vous voyez mieux l’idée ainsi.

Mais le plus étrange est en vérité pour l’œil de trouver son focus sur cette zone si particulière. Difficile d’appréhender s’il s’agit d’une particularité nous appartenant ou d’une expérience commune ici, mais nous avons été bien en mal de regarder la petite interface sans que celle-ci ne soit pas un poil flou. Pour autant, ce n’est pas dérangeant, et même relativement cohérent au final : le principal est d’offrir des fonctionnalités sur le pouce sans jamais gêner le regard véritable. Et cette position comme ce flou artistique renforcent tous deux l’idée d’usage.
Essentiellement une smartwatch pour le regard
Mais on y fait quoi sur cet écran ? L’interface développée par Meta n’est ici pas sans rappeler le genre d’interface que l’on retrouve sur une montre connectée type Tyzen ou Google Watch. C’est épuré naturellement, et offre peu de fonctionnalités, mais celles-ci ont bien pensée.

La première, absolument primordiale, est tout simplement de pouvoir voir ce que l’appareil photo capture afin de cadrer ses images. Ça paraît tout bête, mais les utilisateurs de Ray-ban Meta le savent : la complexité de cadrer à l’aveugle rend les choses parfois complexes. Ici, nous pouvons enfin simplement… voir. Et ça change tout à l’usage, d’autant plus qu’il nous est aussi possible de zoomer désormais. Évidemment, cette fonctionnalité est particulièrement intéressante alors que l’appareil peut désormais capturer de la vidéo en 3K à 30 FPS ou même une vidéo 720p en slow-motion à 120 FPS au choix.
Ce n’est d’ailleurs pas la seule fonctionnalité intégrée qui souligne les qualités matérielles de la solution. Nous avons par exemple une nouvelle application de sous-titrage automatique des gens vous adressant la parole. Oui, ça paraît bête comme ça, jusqu’à ce que pendant la démonstration de multiples personnes se mettent à parler à voix haute avec de la musique poussée au maximum en fond et que les micros soient capables de cibler exclusivement la personne en face de nous pour ce sous-titrage. En temps réel par ailleurs : il suffit de tourner la tête pour changer de cible. Inutile ? Certainement pas pour tout le monde : les malentendants et sourds pourraient être ravis par cette capacité, qui a parfaitement fonctionné au cours de cette démonstration. Cette même technologie peut naturellement être aussi utilisée pour la traduction en temps réel que nous connaissons déjà sur les lunettes actuellement disponibles sur le marché.

Et bien sûr… Il y a tout le reste, facile à imaginer. La possibilité de gérer sa playlist Spotify de manière visuelle, à écouter par le biais des haut-parleurs directionnels toujours intégrés aux tiges, de regarder sa galerie photo, ou même de consulter les messages que l’on reçoit. D’ailleurs, il est aussi possible de cliquer sur un lien Instagram au sein de ceux-ci, et d’ouvrir une photo ou une vidéo directement depuis le réseau social. Et bien sûr, Meta AI s’en retrouve magnifié, avec notamment la possibilité de modifier directement le rendu visuel d’une photo que vous capturer. Si vous aimez ce genre de choses, et n’aimez pas trop regarder d’où viennent les données d’entraînement.
Pour un poignet en dollars : le Meta Neural Band
Les plus alertes d’entre vous auront peut-être lu ces dernières lignes en hurlant devant leur écran : mais commment on navigue cet enfer ?! Et bien grâce à la véritable star de cette prise en main : le Meta Neural Band. En vérité l’élément qui nous a le plus bluffé. Son aspect est très simple, puisqu’il rappelle les montres connectées bardées de capteur, avec un centre névralgique sur le haut. Mais vous ne le verrez pas vraiment, puisque le design se veut être tout à fait banal ; une bande de tissu fait pour respirer, comme en ont régulièrement — à nouveau — les montres connectées.

Sauf que ses capteurs, placés aussi bien sur le haut de l’appareil que sur la bande, ont une toute autre mission : comprendre les gestes de votre main en analysant la tension de vos muscles et de vos tendons sur votre poignet. Et pour le beau geste, de fournir un petit retour haptique sous la forme d’une vibration discrète pour valider la prise en compte de votre geste.
Formez un poing, puis faites glisser votre pouce sur l’arrête de vos doigts : voici comment vous déplacer de haut en bas et de gauche à droite. Appuyez votre index sur votre pouce : voici comment vous validez une action. Appuyez votre majeur sur votre pouce : essentiellement la touche « précédent » d’un smartphone. Tapez deux fois votre pouce sur votre poing fermé : Meta attend votre ordre vocal. Tapez deux fois votre majeur sur votre pouce : l’écran disparaît des lunettes, et réapparaîtra pour la même commande à votre convenance.

Complexe à expliquer, peut-être, mais pas à utiliser. Il nous aura fallu moins de 5 secondes pour comprendre ces instructions et les mettre à profit, pour un simple fait : ce sont essentiellement les mêmes gestes que l’on ferait sur un smartphone, couplés à ceux d’un Meta Quest. Ce fut là le véritable choc provoqué par l’usage des Meta Ray-Ban Display : à quel point les utiliser s’est avéré terriblement intuitif, sans aucun blocage réel. Nous nous sommes vite surpris à reposer librement nos bras sur nos jambes comme pendant n’importe quelle conversation, à discrètement et efficacement double-taper pour cacher l’interface et nous reconcentrer sur la discussion, avant de rouvrir le tout pour lancer une autre fonctionnalité.
Et le meilleur dans tout ça est que si le Meta Neural Band sert aujourd’hui exclusivement à naviguer plus simplement sur ces lunettes connectées, qui peuvent également utiliser la voix ou une zone tactile sur la branche droite pour retrouver les mêmes actions, son futur apparaît plus brillant. Meta le voit effectivement comme un produit qui pourrait à l’avenir interagir avec une plus large sélection de produits. Les Meta Ray-Ban Display seraient alors plutôt la porte d’entrée d’un univers matériel encore à créer, et pour lequel notre curiosité est piquée.

Mais voilà la faiblesse de la proposition : ce bracelet a lui aussi besoin d’être rechargé. Il offrira en effet une autonomie de 18 heures au maximum pour un usage mixte, mais les concepteurs de Meta nous ont bien souligné qu’il avait été designé dans l’idée d’être rechargé tous les jours.
Date de sortie et prix des Meta Ray-Ban Display
Maintenant, des produits si innovants sont loin d’être gratuits, évidemment. Les Meta Ray-Band Display seront heureusement vendues uniquement en kit avec le Meta Neural Band, les deux étant pour la marque indissociables pour comprendre l’intérêt de l’expérience.*
Ce pack sera donc vendu à partir du 30 septembre aux États-Unis, uniquement en magasin et en quantité limitée pour ce lancement. Car oui : la marque escompte bien organiser des démonstrations publiques et convaincre par l’usage, ce qui nous paraît être une bonne idée pour un produit qui sera vendu significativement plus cher que les générations précédentes à 799 dollars.

Le prix en euros ? Difficile à dire, puisque nous autres français ne pourront profiter du produit que « début 2026 » sans plus de précision. Seul le territoire américain est essentiellement concerné par la première vague, et fera office de testeur en bêta de cette nouvelle génération de lunettes connectées diablement séduisantes technologiquement, mais dont on a encore du mal à imaginer le profil d’utilisateur type.
Car oui : les Ray-Ban Meta ont réussi à séduire les addicts des réseaux sociaux. Mais avec un prix aussi élevé, la nécessité de recharger quotidiennement et régulièrement aussi bien les lunettes que le bracelet, et un design toujours plus épais qui risque également de déplaire, qui d’autre que les créateurs de contenu seront intéressés par ces fonctionnalités supplémentaires ? Nous avons du mal à le déterminer, mais une chose paraît déjà certaine : les premiers acheteurs de cette nouvelle vague en détermineront la direction.
Ray-Ban Meta Gen 2 et Oakley Meta Vanguard
Si la star de la présentation était naturellement les Meta Ray-Ban Display, le développeur souligne bien que son ambition est de créer tout un écosystème de produits. Ainsi, nous pouvions également découvrir les Ray-ban Meta 2 ainsi que les Oakley Meta Vanguard.

Pour les premières, c’est assez simple : prenez la dernière version des Ray-Ban Meta, ajoutez lui une meilleure batterie et de belles évolutions logicielles, et voilà. Ces nouvelles lunettes promettent en effet 8 heures d’autonomie, soit le double du modèle précédent, ainsi qu’une prise en charge des vidéos en 3K à 30 FPS, hyperlapse ou slow motion en 720p à 120 FPS.
Le capteur ne change pas : c’est le matériel et le logiciel qui a été optimisé. Si vous n’avez pas déjà craqué pour la version précédente, qui recevra les nouvelles fonctionnalités en mise à jour, elles seront disponibles le 17 septembre à 419 euros avec de nouveaux coloris saisonniers à découvrir.

Les secondes sont les lunettes/garde-vues sportives d’Oakley, qui ont le droit a essentiellement les mêmes évolutions techniques… avec un changement qui fait tout. Le capteur de 12 mégapixels à champ de vision de 122° est placé parfaitement au centre des lunettes, ce qui leur donne un rendu final bien plus proche de l’action cam. C’est d’ailleurs très clairement la cible, puisque celles-ci ont également le droit à deux boutons personnalisables pour lancer des actions, et peuvent faire appel à un mode sans « Hey Meta » pour lancer en un cri une capture. Les 5 micros sont d’ailleurs intégrés en ce sens : permettre la reconnaissance vocale qu’importe les conditions, et particulièrement en cas de grand vent.
À cela s’ajoute également des intégrations intéressantes avec Garmin et Strava pour capturer en direct vos données biométriques sur vos vidéos avant de les partager sur le réseau social dédié aux sportifs. Sachez que ça ne s’arrête pas là, puisqu’Apple Health et Google Health sont également concernés, bien que le rendu ne se fera pas en temps réel pour eux, mais après capture. On apprécie toujours ce genre d’ouverture.
Les Oakley Meta Vanguard seront quant à elles vendues à 549 euros à partir du 21 octobre en France.
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