
Comme l’explique Numerama, pour la première fois depuis l’entrée en vigueur du DMA, la firme de Cupertino ne contourne pas une règle européenne : elle désactive carrément une fonction pour tout le monde.
Pour aller plus loin
Tout savoir sur le Digital Markets Act (DMA)
Concrètement ? La synchronisation automatique des réseaux Wi-Fi entre votre iPhone et votre Apple Watch disparaîtra en décembre pour les utilisateurs européens.
La raison invoquée ? Protéger votre vie privée face aux exigences « dangereuses » de Bruxelles. Le message est clair : si Apple ne peut pas jouer seul, personne ne joue.
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Ce qui disparaît (et ce que ça change vraiment)
Aujourd’hui, votre Apple Watch connaît automatiquement tous les réseaux Wi-Fi enregistrés sur votre iPhone. Pratique quand vous laissez votre téléphone au bureau et partez avec votre montre, elle se connecte toute seule au Wi-Fi de la cafétéria. Zéro manipulation, zéro mot de passe à ressaisir.
Avec iOS 26.4 et watchOS 26.4, cette magie disparaît en Europe. Votre Apple Watch devra se connecter manuellement à chaque réseau Wi-Fi, probablement en saisissant le mot de passe à chaque fois. C’est dommage ? Oui. C’est dramatique ? Non.
Dans les faits, l’impact reste limité pour la majorité des utilisateurs. Tant que votre iPhone est à proximité (via Bluetooth), la Watch fonctionne normalement. Le problème ne se pose que quand vous partez sans votre téléphone. Pour les utilisateurs d’Apple Watch cellulaire, qui utilisent la 4G/5G intégrée, ça ne change strictement rien.
C’est symboliquement lourd.
L’argument d’Apple sur la vie privée
Là où ça devient intéressant, c’est quand on creuse la demande européenne qui a provoqué cette réaction. La Commission européenne exige qu’Apple ouvre le partage des informations Wi-Fi aux accessoires tiers.
Par exemple, Meta et ses lunettes connectées, les Ray-ban connectées devraient pouvoir accéder à la même fonction que l’Apple Watch.
Et là, permettez-moi de dire qu’Apple marque un point. Donner à Meta (ou n’importe quel fabricant tiers) l’accès à votre historique complet de connexions Wi-Fi, c’est offrir sur un plateau d’argent vos habitudes de localisation.
Chaque réseau Wi-Fi a une position GPS unique. Meta pourrait donc savoir que vous étiez au café X lundi à 14h.
C’est exactement les données que les GAFA rêvent d’exploiter. Apple refuse de devenir le fournisseur gratuit de données de tracking pour ses concurrents. Sur le principe, c’est défendable.
Mais (et c’est un gros mais), Apple aurait pu concevoir un système avec consentement explicite, chiffrement bout-en-bout, ou partage limité. Des solutions techniques existent. Apple les connaît parfaitement. Ils ont simplement choisi la facilité : tout casser plutôt que d’investir dans une implémentation propre qui respecterait à la fois le DMA et la vie privée.
Le chantage aux utilisateurs européens
La stratégie d’Apple ici relève du chantage pur et simple. Le message envoyé à Bruxelles est limpide : « Vous nous embêtez ? On punit vos citoyens« . C’est la tactique de l’enfant qui préfère casser son jouet plutôt que de le partager.
Parce que dans les faits, rien n’empêchait techniquement Apple de créer une API propre qui aurait permis aux accessoires tiers d’accéder au Wi-Fi avec le consentement explicite de l’utilisateur et avec des données anonymisées. C’est faisable. C’est juste compliqué et coûteux.
Le précédent est inquiétant. Apple annonce explicitement que le DMA « rend très difficile » le lancement de nouvelles fonctions en Europe.
Les deux camps ont tort (et nous sommes au milieu)
Personne ne sort grandi de cette histoire.
L’Europe a raison sur le fond : les écosystèmes fermés d’Apple étouffent la concurrence et enferment les utilisateurs. Le DMA est nécessaire pour casser ces monopoles de fait. Mais la Commission a tort dans l’exécution : exiger qu’Apple partage des données aussi sensibles que l’historique Wi-Fi sans cadre technique précis pour protéger la vie privée, c’est de l’amateurisme réglementaire. Où sont les caractéristiques techniques ? Les audits de sécurité obligatoires ? Les mécanismes de consentement ?
Apple a raison sur les risques de vie privée : oui, partager l’historique Wi-Fi avec une autre entreprise est objectivement un risque. Mais Apple a tort dans sa réaction : désactiver une fonction pour punir les utilisateurs plutôt que d’investir dans une implémentation conforme et sécurisée, c’est de la mauvaise foi industrielle. Apple a les moyens techniques et financiers de créer une API propre. Ils ont juste choisi de ne pas le faire.
Résultat ? Les utilisateurs européens trinquent. On perd une fonction pratique.
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