Lundi 6 mai 2019, Paris a officiellement attribué le marché de Mobilib’ à Ubeeqo. Ce nouvel acteur s’invite ainsi dans un écosystème déjà composé de Free2Move, Moov’in.Paris et Car2go, tous présentés comme les nouveaux remplaçants d’Autolib’. « Car2go remplace efficacement les Autolib’ à Paris avec des Smart électriques », pouvait-on lire dans les colonnes de FrAndroid en janvier 2019, ou « Pour succéder à Autolib’, Renault déploie une flotte de voitures électriques en autopartage et libre-service », pouvez-vous encore croiser.
Mais qui est le véritable successeur des anciennes voitures disponibles en libre-service appartenant au groupe Bolloré ? Ces derniers mois, la ville de Paris a multiplié les annonces en ce sens, transformant un secteur délaissé il y a près d’un an en une fourmilière d’acteurs aux offres plus ou moins similaires. Autant d’initiatives qui tendent à semer la confusion auprès des usagers. L’occasion de débroussailler ce tohu-bohu automobile certes prometteur, mais quelque peu complexe.
Ubeeqo : le nouvel Autolib’, le vrai
Nouvelle entreprise oblige, Ubeeqo fera l’objet d’une présentation plus détaillée dans cet article. Comme le révèle le quotidien Le Monde, la filiale d’Europcar s’est adjugé le marché Mobilib’ — le remplaçant officiel d’Autolib’, donc — auprès de la Mairie de Paris. La société spécialisée dans la mobilité partagée entretient des relations étroites avec la capitale depuis déjà trois ans, mais n’accapare pas pour autant l’ensemble de l’appel d’offre.
À ses côtés se trouvent trois autres compagnies : Ada, Drivy et Communauto. Mais les activités de ce trio se limiteront au nombre de places assignées par la ville : 362 au total. Ubeeqo bénéficie d’un terrain de jeu bien plus vaste, puisque 851 places de stationnement en voirie lui ont été affectées, dont l’intégralité des 713 places Autolib’, toutes équipées de bornes de chargement.
Vous l’aurez compris : Ubeeqo reprend globalement le principe d’Autolib’, à quelques différences près. Celle qui se faisait autrefois appeler Carbox, avant le rachat d’Europcar en 2015, mise sur un système de location audacieux, mais pas pour autant pratique : la durée minimale d’utilisation a en effet été fixée à une heure. Aussi, l’utilisateur doit effectuer un trajet d’un point A… à un point A. Autrement dit, ce dernier a pour obligation de ramener le véhicule à l’endroit même où il l’a emprunté.
Soucieux de mettre en place un service complet et varié, le groupe a décliné sa flotte de 1100 modèles de la manière suivante : deux tiers d’hybrides rechargeables (Toyota Prius, Kia Niro, Hyundai Ioniq), 20 % de voitures électriques (Renault Zoé, Nissan Leaf), et le reste de voitures thermiques. Des vans seraient même au programme. Pour se distinguer des autres automobiles, les produits d’Ubeeqo arboreront un logo bleu turquoise.
Pour mettre en place leur offre, les équipes du projet ont logiquement développé une application dédiée, sur laquelle doivent être ajoutés un permis de conduire et un moyen de paiement. Les prix varient quant à eux selon la catégorie du véhicule : comptez entre six euros de l’heure, ou 45 euros la journée, et neuf euros de l’heure, ou 80 euros la journée. Un abonnement trimestriel de 27 euros compose également l’offre.
Ubeeqo en bref
- Pas de free-floating, mais des bornes de recharge dédiées (ex Autolib’)
- Une flotte hybride, électrique et thermique
- Entre six et huit euros l’heure
Moov’in.Paris : quand Renault passe à l’attaque
Lancée en octobre 2018, l’offre de mobilité Moov’in.Paris, ou plutôt Renault, n’a pas tergiversé longtemps après la suppression d’Autolib’ actée le 31 juillet 2018. En se positionnant plus tôt que les autres sur le créneau, la société tricolore a voulu faire passer un message fort : il faudra compter sur elle pour développer le réseau de voitures électriques en autopartage.
Forte de deux modèles électrifiés — Zoe et Twizy — connus à travers toute la France, la firme au losange a rapidement pu mettre en place une offre de free-floating articulée autour d’une application mobile. L’utilisateur est en revanche capable de se rendre d’un point A à un point B, tout en garant le véhicule là où il le souhaite. Les produits Renault se sont ainsi affranchis de toute borne de recharge, pour le confort de ses clients, et de l’expérience.
Son système de paiement se distingue d’Ubeeqo par une facturation à la minute : 0,39 centime TTC pour la Zoé, contre 0,29 centime TTC pour la Twizy, et une utilisation minimum de 10 minutes. Une fois la réservation effectuée, l’usager dispose d’un laps de temps de 15 minutes pour se rendre au véhicule.
À noter également qu’un certain Ada (parmi les quatre acteurs sélectionnés pour Mobilib’) a joint ses forces aux côtés de Renault. Son rôle se cantonne à de la location à la demi-journée (plus de quatre heures) ou plusieurs jours, de véhicules plus imposants comme des camions. Tout compte fait, Ada tire parfaitement son épingle du jeu en se positionnant sur deux services à la fois.
Moov’in.Paris en bref
- Free-floating
- Une flotte 100 % électrique (exit Ada)
- Entre 0,29 et 0,39 centime la minute, 10 minutes d’utilisation au minimum
Free2Move : la réponse de Peugeot
Représentée par le groupe PSA, la plateforme Free2Move ressemble à une réponse directe à Moov’in.Paris de Renault. Intronisé le 3 décembre 2018, le service également déployé dans trente-trois villes européennes ou américaines reprend le fonctionnement de son concurrent précédemment cité : une offre en free-floating et une flotte de 550 véhicules 100 % électriques, composée des citadines Citroën C-Zéro et Peugeot iOn.
Disponibles 24h/24 et 7jours/7, les véhicules de la marque au lion sont autorisés à se garer sur toutes les places payantes de la capitale. Le site officiel indique aussi : « Vous pouvez aussi profiter des places Autolib’ indiquées dans l’application ». Un avantage qui ne devrait cependant plus être à l’ordre du jour au regard du contrat attribué à Ubeeqo.
La grille tarifaire de Free2Move rejoint peu ou prou celle de son rival : 0,39 centime la minute d’utilisation, ou 59 euros la journée. Un abonnement mensuel sans engagement de 9,90 euros par mois, soit un tarif de 0,32 centime la minute ou de 49 euros la journée, permet d’économiser quelques piécettes en cas d’usage régulier. Outre Paris intra-muros, le service dessert d’autres zones proches de la Ville Lumière : Issy-les-Moulineaux, Franconville, Gennevilliers, Bois de Boulogne, Vélizy 2 et Bois de Vincennes.
Free2Move en bref
- Free-floating
- Une flotte 100 % électrique
- Entre et 0,32 et 0,39 centime la minute, sans et avec abonnement
Car2go, Deutsche Qualität
Débarqué en janvier 2019, Car2go est le petit dernier de la bande propulsé par le fabricant allemand Daimler, propriétaire de la marque Smart. Les instigateurs du projet ont donc accordé leur confiance à leur citadine étriquée pour séduire les Parisiens et Parisiennes. Au même titre que les deux acteurs suscités, les 400 Smart EQ fortwo électriques déployées jouissent d’une offre en free-floating.
Pour tenter d’attirer le plus de clients, Car2go a planché sur un système de récompenses financières : recharger une voiture de la flotte dont la batterie est inférieure à 60 % vous gratifiera d’une somme de trois euros. Une astuce comme une autre (mais qui pourrait donc disparaître) de rembourser les coûts établis par une grille tarifaire évolutive. C’est en effet la demande qui détermine le prix à la minute.
« 0,24 € la minute dans les zones les moins demandées, 0,29 € dans les zones à moyenne demande et 0,34 € dans les plus plébiscitées », pouvait-on lire dans le communiqué de presse publié le 15 janvier 2019. Des forfaits plus poussés sont aussi mis à la disposition des clients : 2h (50 km inclus) pour 17,90 euros, 4h (60 km inclus) pour 29,90 euros, 6h (70 km inclus) pour 39,90 euros et 24h (90 km inclus) pour 79,00 euros. La zone couverte par le service tutoie les 77 km² dans Paris intra-muros.
Car2go en bref
- Free-floating
- Une flotte 100 % électrique
- Entre 0,24, 0,29 et 0,35 centime la minute selon la demande
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Bon je sais que je suis vieux mais pourquoi dans toutes les marques aujourd'hui il y a des mots anglais ? Paris n'est n'est-il pas en France ?
Navigo a mis au moins 2 ans a valider le projet de fusionner avec navigo
Bonjour, Je me permets d'apporter quelques précisions concernant cet article, au vue du nombre d'erreurs que l'on voit depuis hier : Non, Ubeeqo n'est pas le nouvel Autolib. <b>Et Mobilib' n'est pas le remplaçant d'Autolib'</b>. J'ignore si c'est un parallèle erroné que vous faites ou une erreur de communication de la Mairie. Autolib' ne sera pas remplacé car il n'aide pas à démotoriser. Mobilib' n'est que le nouveau nom d'un service qui existait déjà depuis 2015, à savoir "Service de Véhicules Partagés (SVP)", soit de l'autopartage "point A vers point A". L'intérêt de ce système est de répondre au besoin d'un véhicule personnel, sans le posséder : il est en bas de chez vous, vous en avez besoin pour une heure, une journée, un week-end, quelques jours, vous le louez. A la fin, vous le ramenez sur sa place. C'est le cas du véhicule perso : on le sort de son garage, on le ramène à la fin. Il y a une forte demande sur l'autopartage en boucle car ces acteurs existent déjà depuis un bon moment. Si au contraire vous souhaitez laisser le véhicule n'importe où, alors des solutions en free-floating sont dispo (aussi bien voitures, que scooters, trottinettes, etc). Autolib' était un système d'autopartage en trace directe qui avait deux inconvénients : C'était une concurrence directe au transport en communs, donc on remplace ces trajets par des voitures sur la route. Et surtout, cela n'avait pas un usage pour remplacer le véhicule personnel (pas de trajet en vacances possible avec, ni week-end, impossible de se garer sans se brancher et craindre que la batterie fonde, tarification minute, etc) Concernant les acteurs de Mobilib', il y avait deux appels à candidatures : avec borne s -713 places- où les emplacements sont des stations ex-Autolib', et sans borne (500 places). Sur le premier, Ubeeqo a été le seul opérateur vainqueur. Sur le deuxième, le marché est partagé entre 4 acteurs : Ada, Ubeeqo, Communauto et Drivy.
Une nouvelle totalement OSEF pour qui habite au delà du périphérique ou de l'Île-de-France. Ne tombez pas dans ce genre d'articles n'intéressant que le microcosme parisien SVP. C'est Frandroid, pas Parisiandroid. 😉
D'un point A à un point A... J'ai arrêter de lire après. Bon courage a toi nouveau Autolib, le Parisien a la mémoire longue et avec ce qui s'est passé avec ton prédécesseur, y a encore pleins de monde qui ont en travers de leur gorge le prix de leur abonnement annuel parti en fumée, l'odeur de vomi dans les caisses, les squat des bornes d'abonnement. T'as intérêt a revoir ta copie du point A vers A car c'est juste un non sens en terme de mobilité d'autant plus par rapport au free floating, plus flexible , moins contraignant.
Merci d'avoir faire cette réponse, c'est exactement ça. Très clairement c'est un mensonge de communication de la part de la Mairie de Paris, ils avaient déjà fait la même chose au moment d'arrêter Autolib' pour essayer de faire passer la pilule.
700 stations qui ont chacune 5 à 7 bornes/places.
C'est la liberté qui en faisait la force. Je suis bien d'accord. Ils vont prévoir un nombre de location bas et vont finalement sortir un nombre de voitures riquiqui par rapport à feu Autolib.
140 ? tu es le premier a en parler ... et donc te contredire ? c'est sur que ca change tout si on passe de 700 a 140. ceci dit il est evident, puisqu'ils sont en parking permanent, que la flotte va grandir.
Dans Paris intra-muros, il y avait plus de 700 stations Autolib. 140 sont attribuées à Ubeeqo pour de l'autopartage, 200 sont réactivées pour de la recharge et feront bientôt l'objet d'un appel d'offre en vue d'installer de nouvelles bornes plus puissantes, une petite partie sont supprimées pour diverses raisons (piste cyclable, arrêt de bus, etc.). Le reste est laissé libre pour du stationnement gratuit aux véhicules électriques. Je ne vois pas où est ta fameuse "<b>utilisation forcée et unique de toutes les bornes autolib intramuros</b>" Quant au soit "disant" partenariat avec Navigo, il n'y en a aucun. Pour info, le Navigo est un système NFC, n'importe quel service peut alors aspirer la clé publique et l'utiliser comme identifiant d'un utilisateur. Tous les opérateurs peuvent le faire, certains ont pris le choix de faire un parcours entièrement digital, d'autres non.
C'est vrai ! truc de fou !
Utilisation forcée et unique de toutes les bornes autolib (intra muros lol) avec du coup une voiture en permanence sur chaque place, seul service en partenariat avec Navigo (ou presque, ya pas un truc de la ratp aussi ? ), je ne sais pas ou tu veux en venir, mais si, <b>c'est bel et bien le remplacement d'autolib</b>, bien voyant. C'est pas le meme service ? Ils sont pas tout a fait seuls ? Ben oui, c'est ce qui est expliqué partout, et ici.
D'un point A à un point A avec facturation à l'heure, ils sont sérieux ? De base je ne comprends pas pourquoi la ville s'adosse à un opérateur en particulier, on a vu ce que ça a donné avec autolib' . Je me dis que c'est surtout un moyen de reclasser les ex employés d'autolib.
Ubeequo n'a rien à voir avec Autolib.. Autolib était ouvert à tous,Ubeequo non. Si vous êtes jeune conducteur vous ne pouvez pas utiliser leur service.
Exact. Cependant, d'un Point A à un point A s'apparente plus à location traditionnelle plus qu'à une philosophie de "Je prends, je laisse" du coup, ce n'est clairement pas le même public visé ici. Autolib c'était cool pour rentrer de soirée à 4, c'était fun d'aller au Ikea ou chez tata Ginette à Villejuif. Mais là. OMG, je demande à voir leur CA à 6 mois.
Je voudrais pas dire, mais la totalité des bornes autolib c'est faux. La carte montre une forte limitation a paris intra muros alors qu'avant de mourir Autolib avait fini par atteindre versailles, antony, voire Orly... de même, après versailles ils ambitionnaient de massivement investir vers St Quentin en yvelines, un département très en retard. Alors bien entendu, avec le retour obligatoire hallucinant au point de depart, le service devient fortement moins interessant, et de fait, les bornes lointaines ne servent plus à rien... Tout comme le doublement de la durée minimum, finalement anecdotique au vu de la forte limitation de l'utilisation. On se souvient que les déplacements de bornes en bornes avaient été cités comme une des grosses raisons de l'echec: pas assez de granjd deplacements ou un truc comme ca. Point important : il est annoncé sur le site que cette fois ci le pass navigo est immédiatement partenaire du service.
Apparemment ce qui était couteux chez Autolib, ce sont des stations ou la voiture ne circule que dans une direction. Ce nouveau veut corriger le tir mais en fait il ne le fait pas en délicatesse.
On aurait quand même pu mentionner Zipcar, petit ange parti trop tot.
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