TSMC : la nouvelle usine 2 nm n’aura rien d’un cadeau pour la planète

Gros besoins en électricité, très gros besoins en eau...

 

Dédiée à la production des futures puces gravées en 2 nm, l'une des nouvelles usines de TSMC pourrait à elle seule nécessiter deux centrales électriques... en plus d'intarissables besoins en eau.

Le passage au 2 nm et l’accroissement de la production de puces chez TSMC est bien parti pour avoir un impact important sur l’environnement. // Source : Wikimedia

Il y a la course à la puissance et à l’économie d’énergie sur nos appareils électroniques… et les efforts industriels qui vont avec pour produire des puces toujours plus performantes et économes. Si TSMC produit à l’heure actuelle des processeurs principalement gravés en 7 et 5 nm, le géant taïwanais, comme ses concurrents, continue de perfectionner ses procédés de gravure pour loger toujours plus de transistors sur les SoC de nos smartphones, mais aussi les CPU de nos ordinateurs ou les puces de nos consoles de jeu. Une prouesse ingénierique indéniable, mais qui va fatalement de pair avec une industrie qui empiète de plus en plus sur l’environnement.

TSMC prévoit ainsi la construction de deux nouveaux sites de production dédiés à sa future gravure en 2 nm. Un premier, déjà avalisé par les autorités taïwanaises, sortira de terre près de la ville d’Hsinchu. Le second, qui ne bénéficie pas encore de toutes les autorisations nécessaires, devrait quant à lui voir le jour à Taichung. De par leurs énormes besoins en eau et en électricité, l’un comme l’autre pourrait représenter une double calamité environnementale.

Des besoins proprement abyssaux en eau et en électricité…

WCCFTech rapporte ainsi que le projet de construction de la seconde usine 2 nm de TSMC a poussé Lin Qifeng, maire de la vile de Taichung (située sur la côte ouest de Taïwan), à demander deux centrales électriques au gaz dédiées à gérer la consommation électrique de l’installation. D’après lui, l’usine 3 nm construite récemment par TSMC à Nanke utiliserait déjà à elle seule 7 milliards de kWh par an. Pour une usine vouée à la gravure de processeurs en 2 nm, la consommation d’électricité risque d’être encore plus importante.

Ce nouveau site et ses besoins énergétiques colossaux est source d’inquiétude pour les autorités locales de Taichung, qui redoutent l’impact que pourrait représenter sa construction d’un point de vue environnemental, mais aussi son impact sur la santé des habitants de la région. Sur place, un comité affirme avoir déjà constaté une augmentation du nombre de cancers, plus particulièrement chez les femmes. Les responsables locaux souhaitent désormais que TSMC, qui détient déjà deux usines à Taichung, produise des documents permettant d’estimer plus précisément l’impact qu’aurait cette nouvelle usine 2 nm sur l’environnement et la population.

Comme le précise WCCFTech, ces problématiques s’ajoutent à celle de l’approvisionnement en eau. En plus de besoins énergétiques gargantuesques, les usines de TSMC peuvent nécessiter jusqu’à 100 000 mètres cubes d’eau par jour pour mener à bien la fabrication de leurs puces. Rappelons qu’en début d’année Taïwan avait, dans un contexte de sécheresse, souffert d’importantes pénuries d’eau.


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