
L’interview d’Elon Musk avec David Pogue de CBS Sunday Morning est intéressant à plus d’un titre, et il a surtout pris une tournure inattendue dès les premières minutes.
Alors que le journaliste tentait d’aborder les frais douaniers et l’interdiction des étudiants étrangers, le milliardaire a rapidement recadré : « Je pense qu’on devrait s’en tenir au sujet du jour, c’est-à-dire les vaisseaux spatiaux, plutôt que la politique présidentielle. »
Un moment de flottement s’en est suivi, David Pogue répliquant qu’on lui avait dit que « tout était bon » pour discuter. La réponse d’Elon Musk, un « Non » sec.
La chute spectaculaire du « First Buddy »
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 288 millions de dollars investis dans l’élection de Trump, 250 000 fonctionnaires fédéraux licenciés, les bénéfices de Tesla en chute libre de 71 %, et la fortune personnelle d’Elon Musk amputée de 100 milliards de dollars. Sans parler de l’image de marque désastreuse de Tesla en Europe et en Amérique.
Le bilan du passage d’Elon Musk au gouvernement ressemble davantage à une désintégration rapide non programmée – pour reprendre l’euphémisme de SpaceX – qu’à une success story entrepreneuriale.


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L’homme qui se surnommait « First Buddy » et qui avait accès au Bureau ovale a découvert que révolutionner l’administration américaine n’était pas simple. Les manifestations devant les usines Tesla, les menaces de mort, les procès et les réembauches forcées ont transformé son expérience gouvernementale en cauchemar médiatique et financier.
« Je suis coincé dans une impasse »
L’aveu de Musk lors de l’interview est révélateur : « C’est difficile pour moi d’en parler parce que ça crée un point de friction. Je suis un peu coincé dans une impasse où je ne veux pas m’exprimer contre le gouvernement Trump, mais je ne veux pas non plus assumer la responsabilité de tout ce que fait cette administration. »
Le CEO de SpaceX reconnaît que DOGE est devenu « le bouc émissaire de tout« . Les citoyens américains inquiets pour leurs chèques de sécurité sociale, les parcs nationaux, le contrôle aérien ou la recherche sur le cancer ont trouvé en lui le responsable idéal. « Les gens pensent que DOGE va les empêcher de recevoir leur chèque de sécurité sociale, ce qui est complètement faux« , se défend-il.
L’histoire prend une autre dimension quand CBS News a publié un extrait de l’interview où Elon Musk critique le projet de loi budgétaire de Trump. « J’étais déçu de voir ce projet de loi de dépenses massives qui augmente le déficit budgétaire au lieu de le diminuer et qui sape le travail de l’équipe DOGE« , déclare-t-il, avant d’ajouter avec une pointe d’ironie : « Je pense qu’un projet de loi peut être grand ou beau, mais je ne sais pas s’il peut être les deux.«
Cette critique, devenue virale, est remontée jusqu’à la Maison-Blanche. En moins de 24 heures, Elon Musk annonçait la fin officielle de son aventure gouvernementale, invoquant la fin de son mandat de 130 jours comme conseiller spécial. Une explication qui ne trompe personne : Donald Trump avait cessé de mentionner Elon Musk dans ses posts depuis avril, passant de six mentions hebdomadaires à un silence radio complet.
Le projet de loi en question ? Il ajouterait 3 800 milliards de dollars à la dette américaine sur dix ans selon le Congressional Budget Office, réduisant à néant les prétendues économies de 175 milliards de dollars revendiquées par DOGE – déjà loin de l’objectif initial ou même de l’objectif révisé.
Elon Musk est sous pression
Elon Musk présente ses entreprises – Tesla, Starlink, X, xAI, Neuralink, Optimus Robots, The Boring Company et SpaceX – comme « des éléments qui améliorent la trajectoire probable de la civilisation« . Une vision qui masque mal les difficultés actuelles.
Les manifestations anti-Musk devant les usines Tesla, la chute des bénéfices, les critiques sur X témoignent de l’impact de son aventure politique sur son empire industriel.
L’interview s’est déroulée au siège de SpaceX au Texas, près d’un énorme buste d’Elon Musk. Le milliardaire arborait d’ailleurs un œil au beurre noir, qu’il attribue à son fils de 5 ans.
Le lancement du Starship qui a suivi l’interview s’est soldé par un échec partiel : si le décollage a réussi, le vaisseau a perdu le contrôle lors de sa rentrée atmosphérique. « Je ne peux pas garantir le succès, mais je peux garantir de l’excitation« , avait prévenu Elon Musk.

Enfin, vendredi dernier, Donald Trump et Elon Musk ont orchestré une réconciliation publique à la Maison-Blanche, affirmant leur « admiration mutuelle » et laissant la porte ouverte à une future collaboration. « Elon ne part pas vraiment, il va faire des allers-retours« , a déclaré Trump, tandis que Elon Musk promettait de rester « un ami et conseiller du président ».
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