Les marques chinoises commencent à arriver massivement en Europe, et ce n’est pas réellement grâce aux voitures électriques

 
Vent debout contre les voitures électriques fabriquées en Chine et importées en Europe, le législateur a augmenté les droits de douane de 20 % en moyenne sur ces véhicules l’an dernier. Mais visiblement, ça n’empêche pas les constructeurs chinois de progresser sur le Vieux Continent.
BYD Sea Lion 06 // Crédit : BYD

Même si les constructeurs chinois qui vendent leurs autos en Europe sont globalement parvenus à maintenir leurs prix sans répercuter sur le client la hausse des droits de douane intervenue il y a quelques mois pour les véhicules fabriquées en Chine et importées en Europe, le pari ne semblait pourtant pas gagné pour nos protagonistes.

Entre le manque d’image de marque et le ralentissement de la progression des ventes de voitures électriques en Europe, le Vieux Continent n’est pas (encore ?) l’eldorado espéré. Pourtant, les marques chinois continuent de progresser doucement mais sûrement.

En effet, selon les données publiées par Jato Dynamics, les nouvelles immatriculations de véhicules chinois ont bondi de 111 % en mai 2025 par rapport à l’année précédente, atteignant 65 808 unités sur les 28 principaux marchés européens. Leur part de marché a ainsi doublé, passant de 2,9 % à 5,9 % en un an.

MG et BYD, les deux leaders des marques chinoises en Europe

La marque MG, propriété du groupe chinois SAIC, a confirmé son leadership en Europe avec 29 400 véhicules immatriculés en mai, soit une progression de 30 % sur un an. Sur les cinq premiers mois de l’année, MG a ainsi dépassé Fiat, avec 133 400 véhicules contre 125 300 pour la marque italienne.

Ce ne sont pas les véhicules électriques qui profitent le plus à MG. Les hybrides lancées l’an dernier commencent à porter leurs fruits, à l’image de la MG3 Hybrid+ ou encore le ZS doté de la même motorisation.

Autre performance intéressant : BYD enregistre une hausse de 397 % par rapport à mai 2024. Avec 13 560 unités, la marque frôle Tesla, qui a vu ses ventes chuter de 29 %, à 13 600 unités. Fait notable : BYD avait déjà dépassé Tesla en avril dernier.

Les marques émergentes chinoises gagnent aussi du terrain. Jaecoo, filiale de Chery, a immatriculé 7 449 unités, dépassant ainsi Honda. Omoda, autre marque du même groupe, a vendu 4 213 véhicules, devançant ainsi Mitsubishi. Pour le moment, ces constructeurs ne se sont pas encore implantés en France, mais ils ont évidemment pour ambition de poser leurs roues très bientôt dans l’Hexagone.

De son côté, Leapmotor, récemment intégré à Stellantis, a enregistré 1 723 ventes, un score inférieur aux autres marques du groupe comme DS, mais supérieur à Lancia, dont les ventes ont chuté de 80 %. Même Ebro, marque espagnole relancée avec l’aide de Chery, dépasse désormais Lancia.

La montée des hybrides soutient la progression chinoise

Comme énoncé un peu plus haut, les hybrides portent globalement les marques chinoises. Selon Felipe Munoz, analyste chez Jato, le succès des marques chinoises est en partie dû à leur stratégie orientée vers les hybrides rechargeables et full-hybrid, ce qui séduit les clients européens encore peu enclin à passer à l’électrique pour certains.

Le marché automobile européen dans son ensemble a enregistré 1,1 million de nouvelles immatriculations en mai, soit une hausse modeste de 2,5 % par rapport à mai 2024. Depuis le début de l’année, les volumes cumulés atteignent 5,54 millions de véhicules, en progression de 0,7 %.


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