
Les chiffres donnent le vertige. 8 hectares de terrain, 52 000 m² de bâtiments livrés en septembre par Bouygues Construction, un investissement total de près de 300 millions d’euros. C’était censé être le premier site de production Huawei hors de Chine, capable de cracher 1 milliard d’euros de marchandises par an. Une vitrine technologique à 20 kilomètres de Strasbourg.

Aujourd’hui, Huawei est en plein « questionnement ». Selon Le Monde et L’Alsace, ils cherchent un acheteur via une agence immobilière. L’usine pourrait être revendue avant même d’avoir produit sa première antenne. Pourtant le site devait démarrer début 2026.
Un contexte réglementaire qui rendait l’échec prévisible
Comment Huawei a-t-il pu investir 300 millions dans un projet voué à l’échec ? Parce que les signaux d’alerte clignotaient depuis 2019.
En France d’abord. La loi de 2019 sur la sécurité des réseaux mobiles a obligé SFR et Bouygues Telecom à démonter des milliers d’antennes Huawei.
Le chiffre d’affaires français de Huawei a été divisé par deux, il est passé de 1,4 milliard en 2019 à 695 millions en 2024. On ne construit pas une méga-usine dans un pays qui démonte vos équipements.
En Allemagne ensuite. L’Allemagne, pourtant alliée commerciale historique de la Chine, a durci le ton en 2024. Interdiction des composants Huawei dans les cœurs de réseaux 5G d’ici fin 2026. Remplacement complet exigé d’ici 2029.
Construire une usine d’antennes télécoms en Europe alors que l’Europe bannit vos antennes, c’est comme ouvrir une poissonnerie dans le désert. Le calcul ne tient pas.
L’agglomération de Haguenau a vendu le terrain 3 millions d’euros et promis 500 emplois à ses citoyens. La région Grand-Est avait prévu une subvention de 800 000 euros.
Un coup de communication politique
Cette usine était un coup de communication politique depuis le début. Implantation stratégique près du Parlement européen de Strasbourg pour amadouer les députés. Timing parfait pour contrer les accusations de risques sécuritaires. C’était du lobbying immobilier déguisé en projet industriel.
Il faut dire que les soupçons de corruption au Parlement européen n’arrangent rien. Huit personnes mises en examen, dont l’ancienne vice-présidente de la région Grand-Est Lilla Merabet, sans oublier une enquête du Parquet national financier depuis octobre 2023.
Tous nos articles sont aussi sur notre profil Google : suivez-nous pour ne rien manquer !

Ce contenu est bloqué car vous n'avez pas accepté les cookies et autres traceurs. Ce contenu est fourni par Disqus.
Pour pouvoir le visualiser, vous devez accepter l'usage étant opéré par Disqus avec vos données qui pourront être utilisées pour les finalités suivantes : vous permettre de visualiser et de partager des contenus avec des médias sociaux, favoriser le développement et l'amélioration des produits d'Humanoid et de ses partenaires, vous afficher des publicités personnalisées par rapport à votre profil et activité, vous définir un profil publicitaire personnalisé, mesurer la performance des publicités et du contenu de ce site et mesurer l'audience de ce site (en savoir plus)
En cliquant sur « J’accepte tout », vous consentez aux finalités susmentionnées pour l’ensemble des cookies et autres traceurs déposés par Humanoid et ses partenaires.
Vous gardez la possibilité de retirer votre consentement à tout moment. Pour plus d’informations, nous vous invitons à prendre connaissance de notre Politique cookies.
Gérer mes choix