Enfin des films récents sur Netflix ? La chronologie des médias pourrait être renégociée

Le ministre de la Culture ouvert à une renégociation... sous réserve d'investissements

 

Alors que le catalogue américain de Netflix profite bien souvent des derniers blockbusters quelques mois seulement après leur diffusion en salles, l'offre de Netflix en France paraît plus ancienne, parfois trop en ce qui concerne les productions indépendantes. La faute à la chronologie des médias, une spécificité franco-française que le gouvernement serait toutefois prêt à renégocier avec les plateformes de SVoD implantées dans l'Hexagone.

© Thibault Penin // Unsplash

Vers des plateformes de SVoD aussi bien pourvues que Canal+ en films récents ? Possible. C’est en tous cas ce qu’a laissé entendre Franck Riester, ministre de la Culture, lors de l’inauguration des nouveaux locaux de Netflix en France. L’intéressé s’est notamment exprimé sur le cas de la chronologie des médias, qui cause bien des tracas à Netflix et consorts puisqu’elle prévoit un délai (colossal) de 36 mois entre la diffusion d’un film au cinéma et son arrivée sur les plateformes de streaming. Une règle d’autant plus pénalisante pour la firme californienne, puisqu’elle devrait l’appliquer à ses propres long-métrages. De quoi décourager Netflix de diffuser ses films en salles… sous peine de devoir attendre de longs mois avant de pouvoir les proposer à ses abonnés.

Encourager Netflix et Amazon à investir massivement dans les productions hexagonales

Lors de son allocution, Franck Riester s’est dit favorable à une renégociation de la chronologie des médias avec les plateformes de SVoD… à une condition près : ces dernières devraient alors investir massivement dans la production de contenus français. Un pacte que Netflix semble prêt à signer des deux mains, d’autant que le groupe s’investit déjà dans de nombreuses productions françaises.

Franck Riester, ministre de la Culture, lors d’un déplacement à Bayeux en mars 2019 / Crédit : Wikimedia

« Je pense qu’il serait logique que des nouveaux diffuseurs comme Netflix puissent négocier, dans cette chronologie, une fenêtre qui reflète réellement leur contribution au pré-financement des œuvres », a notamment indiqué le ministre de la Culture. « C’est donc une transformation d’ensemble du modèle de financement de la création que nous abordons aujourd’hui (…) Cette transformation, nous ne la ferons évidemment pas contre Netflix, mais avec Netflix. Avec les plateformes, mais en particulier avec Netflix », a-t-il poursuivi.

Ces propos, qui nous sont rapportés par Numerama, présent sur place, renvoient à un projet explicité il y a peu par Franck Riester : encourager Amazon (au travers de Prime Video) et Netflix à investir pas moins de 25% de leur chiffre d’affaires annuel dans la création de contenus en France. Un défi ambitieux, peut-être trop pourrait-on arguer, qui s’inscrit, comme le rappelait cette fois Télérama, dans un élan européen visant à cadrer le contenu des catalogues des acteurs américains de la SVoD. Netflix et Amazon Prime Video (entre autres) sont en effet contraints d’intégrer au moins 30% d’œuvres européennes à leurs catalogues respectifs.


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