Doctolib sanctionné pour avoir verrouillé le marché des prises de rendez-vous en ligne

 
Doctolib, la star de la prise de rendez-vous médicaux en ligne, vient d’être frappée par une sanction importante. L’Autorité de la concurrence française lui a infligé une amende de 4,6 millions d’euros pour des pratiques jugées abusives sur le marché.
La page d’accueil de Doctolib // Source : Frandroid

Le géant français de la santé numérique fait face à une lourde sanction pour avoir imposé des clauses d’exclusivité contraignantes aux professionnels de santé abonnés à sa plateforme. Selon l’Autorité de la concurrence, Doctolib aurait utilisé ces clauses pour verrouiller le marché de la prise de rendez-vous et de la téléconsultation en ligne, limitant ainsi l’accès à la concurrence.

Cette amende sanctionne également le rachat, qualifié « d’acquisition prédatrice », de son principal concurrent MonDocteur, en 2018. Un mouvement stratégique qui avait pour objectif, selon le gendarme de la concurrence, de « verrouiller le marché national » et d’éliminer la concurrence. Dans des échanges internes cités par l’Autorité, la volonté de Doctolib d’imposer l’exclusivité aux médecins et de dominer le secteur est explicitement mentionnée.

Une stratégie d’exclusion et ses conséquences financières

Dès le lancement de son offre téléconsultation en 2019, Doctolib aurait contraint ses abonnés à souscrire également à son service de prise de rendez-vous, obligeant ainsi les professionnels à adopter l’ensemble de son écosystème. Cette stratégie s’inscrit dans une logique « d’assèchement durable de la concurrence ». En récupérant une part importante de praticiens via le rachat de MonDocteur (plus de 10 000 nouveaux clients), Doctolib a aussi augmenté ses tarifs de manière significative, faisant passer la mensualité de 109 à 129 euros.

L’Autorité souligne que ces pratiques ont au moins eu pour effet de marginaliser la concurrence, malgré les qualités reconnues de Doctolib. Cette décision fait figure de première dans les annales de l’Autorité, qui n’avait jamais condamné une entreprise pour ce type de rachat.

Doctolib annonce son intention de faire appel

Face à cette sanction, Doctolib clame son innocence, estimant qu’il s’agit d’une « lecture erronée » de son activité et de tout le secteur. L’entreprise rappelle qu’elle reste un acteur récent, avec aujourd’hui 30 % des soignants français équipés, contre 10 % en 2019. Elle annonce sa volonté de faire appel, un processus qui pourrait durer plusieurs années avant qu’une décision définitive ne soit prise.


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