Facebook : pour contrer les bots nocifs, des selfies vidéo pourront être réclamés

Pas de bot, pas de bile

 

Après de nombreuses controverses sur l'influence des bots sur Facebook, qui a conduit à une élection très controversée aux États-Unis notamment, le réseau social veut renforcer sa sécurité. Pour cela, sur les comptes douteux, il pourrait réclamer un selfie vidéo.

Les réseaux sociaux sont aujourd’hui partie intégrante de notre usage du web. Ce faisant, ils sont aussi au centre de bon nombre des données privées que nous échangeons, et peuvent avoir un très grand rôle d’influence sur nos décisions.

L’historique réseau social le sait. Après le scandale Cambridge Analytica, Facebook est devenu la plus controversée des plateformes. Elle tente aujourd’hui de se racheter une image, par le biais d’un nouveau logo… mais aussi de nouvelles fonctionnalités de sécurité.

Reconnaissance d’humain sur Facebook

L’ingénieure spécialisée en reverse-engineering Jane Manchun Wong a pu accéder à une nouvelle fonctionnalité sur Facebook. Celle-ci demande à l’utilisateur de réaliser une sorte de selfie vidéo avant de pouvoir se connecter.

Le système est assez simple. À la connexion, la caméra est ouverte. L’application demande alors de suivre ses indications en regardant dans la direction de la flèche indiquée. Ces directions sont aléatoirement choisies, faisant qu’une vidéo préenregistrée ne peut pas contrer le système. Si l’utilisateur suit bien ces instructions, il peut alors se connecter.

La fonctionnalité n’est toutefois pas un système de reconnaissance faciale, mais simplement de reconnaissance d’un humain. Les données enregistrées sont stockées de manière privée par Facebook sur une période de 30 jours.

À bas les bots

Facebook est revenu sur cette découverte auprès de VentureBeat, et a expliqué sa pensée. Le système est en fait pensé pour être un captcha de nouvelle génération, et est moins une reconnaissance faciale qu’une reconnaissance de « véritable être humain ». Le système détecte ainsi uniquement les mouvements, et si un véritable visage est bien reconnu.

Il n’est également activé que pour les comptes suspicieux. Ainsi, si un compte Facebook est signalé comme étant faux, ce système pourra être lancé pour vérifier qu’un véritable utilisateur humain le contrôle.

Le réseau entre deux chaises

Cette nouvelle fonctionnalité n’est hélas pas forcément très bien reçue. D’un côté, Facebook se doit de renforcer sa sécurité face aux accusations d’influence que son réseau a eue sur les élections présidentielles américaines de 2016. Outre le système électoral classique, le réseau social a été accusé de présenter de nombreuses fausses informations et des publicités faussement positives à ses utilisateurs pour biaiser les consciences. C’est ce qui a conduit son concurrent Twitter à désactiver la possibilité de payer pour sponsoriser des tweets à caractère politique, chose que Facebook se refuse de faire actuellement.

Ces fausses informations et publicités ont souvent été propulsées par… des bots, faisant que ce système pourrait à terme (disons l’horizon 2020, à tout hasard) stopper ces mouvements. Problème étant que cela ravive aussi les peurs de l’usage de ces données personnelles par le réseau social, et notamment sa reconnaissance faciale. Le scandale Cambridge Analytica a prouvé que Facebook n’hésitait pas à utiliser la moindre donnée privée que ses utilisateurs lui offraient, faisant qu’un selfie vidéo inquiète.

Facebook se doit de reconquérir la confiance du public, et l’élection présidentielle américaine de 2020 sera nécessairement au cœur de cela. A minima, en s’efforçant de ne pas faire preuve de cynisme, il est rassurant de voir que le développeur travaille sur de nouveaux systèmes de sécurité plus performants.


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