Compte-rendu de la Droidcon à Berlin

 

Frandroid était à Berlin, cette semaine, où avait lieu un grand rassemblement autour d’Android, la Droidcon. Il s’agit, en réalité, d’un double événement barcamp et conférence, soutenu par des acteurs majeurs comme HTC, Intel, Vodafone, Sony Ericsson, T-Mobile, Alcatel… Cette année se déroulait la seconde édition de la Droidcon Berlin, une autre édition a eu lieu à Londres en décembre dernier.

Voici un compte-rendu de ces 2 jours au coeur du monde Android.

1er jour : Droicamp

Première surprise, plus de 400 personnes sont venus pour le barcamp ! La salle principale est bondée, et comme pour tout barcamp, la journée commence par un tour de présentation… Avec 400 personnes, impossible de se présenter en détails mais tout le monde est passé au micro pour se présenter en 1 phrase. Sur l’ensemble des participants, environ 1/3 étaient déja présentes lors de la dernière édition, et environ 200 personnes découvre le principe du barcamp. On notera que beaucoup de développeurs viennent d’autres plateformes (iPhone, Blackberry, J2ME) et débutent sous Android (ce qui montre qu’Android attire de plus en plus de développeurs :)).



Avant de démarrer les sessions du Barcamp, un panel sur les app stores débute la journée. J’ai eu la chance de pouvoir y participer pour représenter Appoke, les autres participants étant PocketGear, Sony Ericsson, Motorola, AndroidPit et Vodafone / Arvato. La présentation était sous la forme d’un comparatif, les slides et les résultats sont disponibles sur le site wipconnector.

Voici quelques unes des sessions qui ont eu lieu, ensuite, au cours de la journée Droidcamp :

  • Projet Blinkendroid, qui consiste à utiliser plusieurs téléphones Android comme s’ils représentaient un seul écran. Une première démonstration a été faite dans la journée, avec une vingtaine de téléphone. Et l’équipe Blinkendroid a réussi à établir un nouveau record du monde dans la soirée qui a suivi le Barcamp en synchronisant 40 téléphones affichant la même vidéo! Pour mieux comprendre le principe, regardez cette vidéo.

  • Dependency Manager : Un projet qui permet de gérer les dépendances entre les applications Android. Projet lancé par Open Intents, il permet de savoir si une application a besoin d’une autre application pour fonctionner. Cela manque sous Android dans la mesure ou une application peut avoir besoin d’en lancer une autre pour accomplir une tâche. Par exemple, une application pour la gestion de photo peut avoir besoin de lancer l’application Photoshop (ou une autre application d’édition de photos) si elle est disponible. Avec le système d’intent d’Android il est très simple de faire cela hors à l’installation on ne sait pas si une application en utilise une autre. Le Dependency Manager souhaite résoudre ce problème.
  • Comment commiter sur le projet Android : Description du process permettant de soumettre des modifications au projet Open Source Android. Il faut être accepté par Google avant de pouvoir proposer ses changements.
  • RestProvider : Librairie Android permettant d’accéder à des services web facilement. Support de l’authentification OAuth, parsing Json ou XML, gestion des pertes de connexions… Le projet est Open Source, il est disponible sur github et développé par Novoda.
  • Quadricopter : Un quadricopter commandé par un téléphone Android.

2e jour : Droidcon

Le 2e jour a eu lieu la conférence en elle-même. La journée commença par un keynote du professeur Rannenberg (Responsable du département « Mobile Business and Multilateral Security » à l’université de Francfort) au sujet de la coexistence iPhone et Android, et l’évolution du marché des smartphones. Il commença par faire une analogie avec l’opposition entre Microsoft et Apple dans les années 80. Il compara alors la démarche de Bill Gates (construire un système d’exploitation qui fonctionne sur tous les ordinateurs, tous les matériels, et qui soit ouvert aux applications de développeurs tiers) à la démarche de Google avec Android. La question posée est alors celle de savoir si ce qui a marché pour Microsoft peut fonctionner à nouveau pour le marché des smartphones aujourd’hui.

D’après le professeur Rannenberg l’iPhone perd des points face à Android avec le système de « Censure » de l’App Store. Il insiste sur le fait qu’Android soit une plateforme ouverte,  avec par exemple plusieurs marchés d’applications pour Android, est bénéfique pour l’utilisateur. En revanche, il considère que Google n’améliore pas l’image d’Android par ces décisions sur la vie privée des utilisateurs (Google Street View n’est pas disponible en Allemagne suite à plusieurs plaintes pour atteinte à la vie privée).

Après le keynote un total de 15 sessions à eu lieu dans la matinée avec des sujets comme :

  • Une solution de paiement « in-app » : Net-Mobile a développé une solution de paiement mobile (facturation par l’opérateur), qui fonctionne sous Android. Cette solution peut être utilisée dans des applications ou des jeux afin de vendre du contenu supplémentaire. L’avantage est que l’utilisateur n’a pas besoin de s’identifier puisque le paiement passe par la facture téléphonique classique. Le problème reste le coût d’une telle solution, l’opérateur prenant une marge variant de 15 à 40%.
  • Adobe Flash et Air sur Android
  • Les nouveautés du SDK  Froyo : Description complète des changements d’API dans le nouvel SDK Android 2.2.
  • Comment intégrer Android dans le monde de l’entreprise
  • AndroidFragmentation.com : Projet très intéressant, il s’attaque au problème de la fragmentation des terminaux Android. Le but est de créer une base de données contenant toutes les informations nécessaire sur un terminal particulier. Informations au niveau Hardware mais aussi au niveau des APIs, dont le fonctionnement peut varier avec les versions d’Android modifiées par les fabricants. Tous les développeurs peuvent apporter leur savoir et ainsi agrandir la base de données. Une application Open Source : Android Analyzer est en développement. Cette application collecte les possibilités matérielles et logicielles d’un téléphone afin de compléter la base de données. Tout le monde, développeur comme utilisateur, pourra donc apporter son soutien en téléchargeant l’application.

Droidcon Princeton Room

Après la pause déjeuner, 15 autres sessions, entrecoupées par 2 keynotes (en allemand :() ont eu lieu. Des sessions plus techniques comme :

  • Comment architecturer votre application Android ?

  • Développer un jeu avec le framework Unity : Framework très intéressant pour les développeurs de jeux. Il permet de réaliser des jeux 3D pour différentes plateformes (Web, PC,  iPhone, Wii et bientôt Android). Les performances ont l’air au rendez-vous pour Android, d’après une démonstration sur Nexus One.
  • La réalité augmentée sur Android

Au final, la Droidcon fut un succès cette année encore, en attirant plus de 400 personnes venant des 4 coins de l’Europe (du monde ?). Avec des sessions ultra-techniques, elle aura ravie les développeurs les plus acharnés. Mais l’équipe organisatrice a su aussi varier la cible et proposer des sujets intéressants pour les entreprises et les débutants. Les 2 points à améliorer sont, pour moi, les sessions où le speaker vient simplement vendre son produit et réduire le nombre de sessions en Allemand ce qui est dommage pour un événement international.

Le programme des 2 journées est disponible sur le site droidcon.de.

Si certains sujets vous intéressent, toutes les présentations et documents seront mis en ligne dans la rubrique « Downloads ».

A noter que la prochaine Droidcon aura lieu à Londres en Octobre.


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