« Négligence » et « manquements » : pourquoi Google écope-t-il d’une amende de 325 millions d’euros en France ?

 
Le gendarme des données personnelles vient de frapper fort contre Google. En imposant une amende record contre le groupe californien, la CNIL condamne les méthodes de Google pour ce qui touche à l’exploitation des données personnelles.
Google France condamné à une amende de 325 millions d’euros // Source : Frandroid

Cela semblait être dans les tuyaux depuis déjà quelques semaines, mais la sanction vient de tomber : Google a été condamné à une amende de 325 millions d’euros en France pour deux problématiques distinctes ayant à voir avec la façon dont le géant manipule les données personnelles et le consentement des internautes.

Il s’agit là de la sanction la plus importante jamais prononcée par la CNIL. L’autorité justifie ce montant en invoquant le « nombre très élevé de personnes concernées ». En effet, « le groupe Google détient une position centrale sur le marché publicitaire en ligne et […] son application Gmail est le deuxième service de messagerie le plus utilisé au monde », note la place de Fontenoy.

« Mur de traceurs » et consentement

Au cœur de cette amende XXL d’abord, le fonctionnement des publicités dans Gmail. Jugeant que les réclames affichées dans les onglets « Promotions » et « Réseaux sociaux » ressemblaient un peu trop à des mails classiques, la CNIL a statué que ces derniers « constituent de la prospection directe par courrier électronique ». Or, une telle méthode d’action nécessite de recueillir le consentement des personnes concernées, ce que Google n’a pas fait.

L’autre pendant de cette affaire tient à l’utilisation un peu trop cavalière que Google fait des cookies et à son usage d’un « mur de traceurs ». Derrière ce terme technique se cache en fait la barrière de cookies qui conditionne la création d’un compte Google.

Crédit : Justin Morgan sur Unsplash

Pour la CNIL « le refus des traceurs liés à la publicité personnalisée était plus difficile à effectuer que leur acceptation » et le consentement des internautes n’était pas « éclairé » à cause d’un manquement d’information des internautes. Deux entorses à l’article 82 de la loi Informatique et Libertés.

100 000 € par jour en cas de retard

Résultat, la CNIL a considéré que Google a fait preuve de « négligence » et de « manquements » à ses obligations. Un constat pas franchement aidé par le fait que la firme avait déjà été sanctionnée à deux reprises pour des affaires similaires en 2020 et 2021. Agacé, le gendarme de données personnelles a donc décidé de frapper fort cette fois-ci pour marquer le coup.

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L’amende est cela dit inférieure à ce qu’avait demandé un juge qui voulait faire grimper le montant à 520 millions d’euros il y a quelques mois de ça.

Les problèmes remontés par la CNIL devront d’ailleurs être réglés dans un délai de 6 mois, sans quoi Google s’expose à une amende de 100 000 euros par jours de retard. De son côté, Google a expliqué « étudier le contenu de cette décision ».


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