Windows 10 sur ARM : une version pas si complète que ça du système

 

On connait enfin les limites techniques de la nouvelle version de Windows 10, compatible avec les processeurs ARM.

Il y a plus d’un an, Microsoft annonçait son ambition de commercialiser une version de Windows 10 compatible avec les processeurs ARM, les processeurs intégrés aux smartphones et aux tablettes, tout en assurant une compatibilité avec les logiciels historiques du système, pensés pour les processeurs x86 d’AMD et Intel.

Au fil du développement du projet, nous en avons appris plus sur les capacités du nouveau duo Windows 10 et ARM : les machines utiliseront la plateforme Qualcomm Snapdragon 835 et devraient proposer une autonomie record atteignant 29 heures en lecture Netflix avec la 4G.

Malgré les promesses, les premières machines compatibles ne sont pas encore commercialisées. Asus et HP ont bien annoncé leurs premiers appareils ce qui nous a permis de les prendre en main.

Microsoft publie par erreur un document détaillant les limites

Pendant le week-end, Microsoft a publié sur son site une liste des limites de Windows 10 quand il tourne avec un processeur ARM, comparé à la version classique pour processeur x86 Intel ou AMD. Cette liste a depuis été retirée du site, mais une version a été sauvegardée sur Internet Archive. On peut y lire que, malgré les promesses de Microsoft, la version ARM de Windows 10 connaîtra bien des limites qui pourraient être handicapantes pour l’utilisateur.

Seuls les pilotes ARM64 sont pris en charge

Si Windows 10 pour ARM est bien compatible avec les logiciels conçus pour l’architecture x86, ce ne sera pas le cas des pilotes de périphériques. Le système demandera l’installation de pilotes ARM64 si le système ne reconnait pas automatiquement le périphérique. Cela pourrait poser problème pour les périphériques les plus vieux, abandonnés par leurs fabricants.

Les applications x64 ne sont pas prises en charge

Ce point a fait l’objet de débats pendant plusieurs mois à cause d’une communication un peu brumeuse de la part de Microsoft et de Qualcomm. Le fondeur semble insister pour dire que sa puce a bien la puissance nécessaire pour exécuter les applications x64, mais Microsoft a tranché et choisit de ne pas prendre en charge ces applications pour le moment.

Les logiciels x64 sont conçus pour l’architecture x86 d’AMD et Intel et pensés pour les processeurs 64 bits en utilisant des instructions supplémentaires (AMD64). Heureusement, les éditeurs proposent encore souvent une version 32 bits de leurs logiciels.

Certains jeux ne seront pas compatibles

Les jeux vidéo utilisant la librairie OpenGL 1.1 ou plus ne seront pas compatibles avec cette version de Windows 10. La majorité des jeux sous Windows utilisent DirectX, cela ne devrait donc pas poser de problèmes. En revanche, les jeux qui installent des pilotes « anti-triche » ne seront pas pris en charge. Cette méthode est utilisée par certains jeux avec un mode multijoueur compétitif.

Les autres limitations

La liste donne également d’autres limitations qui seront rencontrées par moins d’utilisateurs. Le système ne prendra pas en charge Hyper-V, le système de virtualisation de Microsoft. Les applications qui partent du principe que les appareils ARM tournent sous Windows 10 Mobile, et non Windows 10 pour ARM, pourraient ne pas fonctionner correctement, notamment si ces applications appellent des API disponibles uniquement sur Windows 10 Mobile.

Plus problématique, Microsoft indique que les applications qui « personnalisent l’expérience de Windows » en rajoutant des éléments à l’explorateur de fichiers ou des options au menu contextuel, pourraient ne pas fonctionner correctement. C’est notamment le cas d’applications comme Dropbox ou Google Drive qui rajoutent des éléments à l’explorateur pour accéder rapidement au dossier de l’application.

Des limitations problématiques ?

Microsoft a développé cette nouvelle version de Windows 10 avec l’ambition que son utilisation soit la plus transparente possible pour le consommateur : qu’il n’ait pas besoin de savoir si l’appareil utilise un processeur ARM ou Intel pour tirer pleinement parti de Windows.

Avec la connaissance de ces limitations, l’objectif semble être atteint pour la majorité des cas, pour les autres en revanche, les problèmes seront bien là. Il faut toutefois garder à l’esprit que ces limitations pourraient être supprimées lors des futures mises à jour et l’arrivée de puces plus puissantes, on pense notamment à la compatibilité avec les instructions x64.


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