Le Motorola Moto X 2014 est-il encore dans la course en 2018 ? – Test de membre

 

Quatre ans après son lancement, le Moto X (2e gen) de Motorola est encore utilisé par certains des acheteurs de l’époque. C’est le cas de Thibault Bousquet, un lecteur de FrAndroid, qui a tenu à nous transmettre son avis sur ce téléphone entré dans la légende.

Note : il s’agit d’un test de l’un de nos lecteurs qui a souhaité partager son avis et non de la rédaction de FrAndroid. Nous avons cependant jugé ce papier assez pertinent pour être publié dans nos colonnes. Vous pouvez vous aussi nous contacter pour nous proposer vos tests d’appareils.

Cela fera bientôt 4 ans que le Moto X est apparu, deuxième du nom et dernier-né de Motorola sous l’ère Google. Ce smartphone fut souvent désigné comme « ce que le Nexus 6 devrait être », car rappelez-vous, le Nexus 6 a une dalle de 6 pouces !

Cela fera bientôt 4 ans que je possède ce smartphone, j’avais préféré un S801 qu’un S810 qui aimait prendre chaud, bref passons dans ces caractéristiques :

  • Écran : AMOLED 5,2 pouces Full HD (1920 x 1080 pixels)
  • CPU : Snapdragon 801 @2,5 GHz
  • GPU : Adreno 330 @578 MHz
  • RAM : 2 Go LPDDR3
  • Stockage : 16 Go
  • APN principal : 13 Mégapixels / 4 K @ 30 fps
  • APN frontal : 2 Mégapixels / 1080 @ 30 fps
  • Batterie : 2300 mAh

Je ne vais pas m’étendre plus sur les caractéristiques, j’ajouterai juste que le téléphone est compatible 4 G catégorie 6 (42 Mb/s en download), NFC et il ne possède pas de capteur d’empreintes. Tout de suite, on comprend vite qu’en 2018, c’est devenu limite, mais pas obsolète.

L’état de l’appareil

Après presque 4 ans de service, l’état de mon appareil est irréprochable, il a toujours été protégé par une coque et un film protecteur. Il a juste quelques micro-rayures. Mais ceci est dû à ma promenade en Tunisie, le smartphone n’aime pas le sable. Bref, le téléphone est plutôt en très bon état et toutes les connectiques fonctionnent parfaitement (port µUSB, NFC, bouton ON/OFF, etc.).

Mon quotidien avec lui

Au vu de mon utilisation légère d’un smartphone, la puissance du téléphone convient parfaitement étant donné que je n’utilise presque aucun réseau social à part Snapchat et Facebook/Messenger. Je dois envoyer 10 SMS dans la journée, passer 1 heure d’appel dans le mois, bref le Moto X reste souvent dans ma poche.

Mais malgré cela, son autonomie est pourrie : 2300 mAh, même pour l’époque, c’était faible. Donc après 4 ans c’est la catastrophe. L’appareil tient 3h30 en screen ON et on tombe vite au-dessous des 3 heures dès que l’on utilise un peu le GPS. Notez tout de même que le smartphone est toujours relié en Bluetooth avec ma montre Q Marshal, ce qui n’aide pas vraiment sur l’autonomie.

Bref, mon Moto X doit faire le plein tous les soirs avec 15 % de batterie restant vers 22h. J’ai achevé la batterie quand je suis parti en Tunisie pour 2 mois, il faisait 45 °C dehors et 35 °C à l’ombre, le téléphone était chaud comme après une session de jeu gourmand, la batterie n’a pas du tout aimé la chaleur. Mais je n’ai pas de soucis d’extinction instantanée, de crash, de reboot intempestif, ou de bridage du CPU.

Niveau de la batterie après mon utilisation. La forte baisse correspond à un benchmark AnTuTu et la recharge au transfert de fichiers sur mon ordinateur.

Maintenant le stockage : la version 16 Go offre seulement 14,5 Go pour l’utilisateur, ce qui est ri-di-cule. Il faudra assez souvent transférer les photos/vidéos vers un PC pour éviter d’être coincés. Aussi, exit les 150 applications d’installées, il faut se contenter de l’essentiel.

Aujourd’hui, il me reste environ 5,5 Go d’espace libre avec seulement une vingtaine de photos et sans musiques. Mais j’ai plusieurs versions de la ROM afin de revenir sur une version antérieure si la nouvelle est boguée ainsi que plusieurs backups (bidouille oblige).

L’expérience utilisateur

Honnêtement, j’adore ce Moto X+1. L’écran est agréable à regarder même si le blanc a tendance à tourner vers le jaune, un défaut typique des AMOLED de l’époque. Mais, avec quelques réglages, je suis parvenu à corriger ce jaune même si cela ne rattrapera pas les AMOLED de génération plus récente.

L’écran de 5,2 pouces non borderless est de bonne taille, ni trop grand (#Nexus 6) ni trop petit, et la résolution de 1080p offre une densité de pixels de 420 ppi, ce qui est suffisant pour le commun des mortels ne faisant pas de VR sur son smartphone. D’ailleurs, je me suis amusé à faire de la VR avec le Moto X… c’est bof, mais c’est rigolo pour visualiser des photos en 360°. Avoir quelques pixels supplémentaires n’aurait pas été du luxe, mais à cette époque, il y avait un débat sur l’utilité d’une résolution plus élevée que le 1080p.

Active Display : en 2014, peu de smartphones avaient ce genre de fonction.

Qui dit écran AMOLED, dit Active Display. Fort pratique, mais je ne vais pas m’étendre dessus, tout le monde connait. Le Moto X+1 a cependant des capteurs supplémentaires, ce qui lui permet par exemple d’afficher, via l’Active Display, les notifications/heures en passant la main devant ou encore de laisser l’écran allumé lorsqu’on le regarde. Cela peut paraître évident, mais en 2014, peu de smartphones avaient ce genre de fonction.

Mais qui dit aussi AMOLED, dit aussi Burn In et mon téléphone n’a pas échappé à la règle. Je peux maintenant dire bonjour à la barre de notifications et aux touches de navigation. Le burn in est apparu 2 ans et demi après l’achat du tel, donc c’est pardonnable sachant que ce n’est pas si visible sauf dans certaine situation.

Sortie sous Android 4.4.4, le Moto X+1 a eu droit à Marshmallow en tant que dernière sucrerie par Motorola. Mais je peux remercier LineageOS pour lui avoir donné du Nougat et il est en train de préparer de l’Oreo. En attendant, il donne tous les mois de nouveau patch pour corriger des failles d’Android.

Pour faire simple, mon Moto X est toujours à jour, mais faut savoir bidouiller et pour cela, Motorola est assez souple et donne même de quoi débloquer le bootloader.

Les performances

Niveau performances, c’est suffisant : c’est tout de même un S801 dedans ! Le CPU tient le coup, c’est rare qu’il soit en PLS quand il faut ouvrir une appli. Avec ça, il est aidé par un Adreno 330 et 2 Go de RAM. Autant le dire tout de suite : oubliez les jeux 3D et la multiplication d’applications.  2 Go de RAM est devenu trop faible pour des applis qui demandent de plus en plus de ressources. Il faudrait faire un speed test, mais après 4 ou 5 applications lancées il faudra relancer la 1 ère… ce qui n’est pas étonnant. Mais comme dit plus haut, j’utilise une dizaine d’applications au maximum dans la journée, je ne suis pas trop handicapé par ça.

Papi répondra présent

Comme je suis sympa, j’ai lancé 4 tests sur AnTuTu 7.0.9 (après redémarrage du terminal), j’obtiens une moyenne de 68 960. Ce n’est pas trop mal. Par exemple, le Moto G6 avec son Snapdragon 450 obtient un score de 70 550. Cependant, le S801 souffre de son âge face au Snapdragon 630 du Nokia 6 (90 720 pts). Bref, le Moto X de 2014 peut être comparé avec des terminaux d’entrée de gamme de 2017/2018, le papi répondra présent.

Cela dit, le problème d’AnTuTu, c’est que la méthode du test a changé au fur et à mesure des mises à jour de l’application, donc le score indiqué plus haut ne nous permet pas de savoir si le Moto X+1 est devenu plus performant grâce aux différentes mises à jour d’Android.

Mais, comme je suis un gars sympa, je suis allé chercher la version d’AnTuTu qui date d’avril 2015 (version 5.7, c’est la version la plus ancienne que j’ai trouvée sur un site sûr). Je vais prendre en comparaison le score que FrAndroid avait obtenu lors du test du smartphone en octobre 2014. J’admets que la version d’AnTuTu que j’ai est plus récente que la version d’AnTuTu qu’avait FrAndroid lors de leur test du Moto X+1, mais je ne pense pas que la méthode du test a radicalement changé en 7 mois. Bref voici les chiffres (terminal redémarré avant le test et le test a était effectué 4 fois pour obtenir une moyenne)

  • Score de FrAndroid (Android 4.4.4) : 43 400
  • Score obtenu (Android 7.1.2) : 46 570

Note : mon téléphone tourne sous LineageOS 14.1 avec le kernel de base, donc il n’y a pas d’overclock ou d’optimisation maison. Il y a juste Magisk d’installé pour diverses personnalisations et pour gérer le root.

Comme on peut le voir, le score est plus élevé de 3170 points. Je pense que de passer de Dalvik à ART aide pas mal sur les performances globales. On peut en déduire qu’Android est plus optimisé ou du moins, n’est pas plus lourd qu’avant, tout en proposant plus de fonctionnalités. Aussi, ce score montre que mon téléphone est toujours aussi performant qu’au premier jour, ce qui montre que malgré leur âge, les composants essentiels ne sont pas usés.

L’appareil photo

C’est simple, ce n’est pas le meilleur et il est globalement mauvais. C’était déjà le cas avant, mais j’aime bien clouer le bec à certains en rappelant que le Moto X peut aussi filmer en 4K. Bref, il était mauvais à l’époque, cela n’a pas changé.

Le Moto X+1 toujours d’attaque

Pour finir, je n’ai pas d’intérêt de changer de téléphone (j’admets que mon porte-monnaie influe beaucoup sur ce choix). Sa connectivité est excellente et les gestes rapides font de lui un smartphone avec une bonne expérience utilisateur. Mais surtout, le cru de cette année ne me fait pas rêver : je ne suis pas fan des téléphones du type Huawei, Wiko, Xiaomi, etc. puisque je n’aime pas leur design copié sur les leaders du secteur, à savoir Samsung et Apple (ceci est mon avis perso).

Et puis, je n’aime pas la mode de l’encoche, j’ai déjà eu un téléphone de ce type en main (iPhone X) pour quelques jours : j’avais l’impression qu’il y avait une tâche sur l’écran. Aussi, il y a un autre critère important, la possibilité de changer de ROM/root. C’est pour cela que j’avais choisi le Moto X : il n’avait presque aucune interface constructeur et je savais qu’il était assez populaire chez XDA. Aujourd’hui, j’ai toujours les patchs de sécurité mensuels et une version récente d’Android. Si vous avez suivi, un OnePlus me conviendrait parfaitement, à voir ce que le OnePlus 6 propose et son prix. Je ferai peut-être abstraction pour l’encoche, l’avenir nous le dira.