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Tesla Model 3 : comment a-t-elle fait pour devenir moins chère que la Renault Mégane électrique… en restant meilleure

Les prix hors bonus des Tesla Model 3 et Tesla Model Y n'ont jamais été aussi bas en France. Le constructeur américain vient de baisser les tarifs de toutes ses voitures électriques dans l'Hexagone. Ainsi, la Tesla Model 3 démarre à 41 990 euros (36 990 euros avec le bonus écologique) contre 44 990 euros pour la Model Y (39 990 euros avec le bonus). Il y a encore quelques mois, il fallait compter au moins 50 000 euros pour pouvoir se procurer l'une de ces deux voitures électriques.

Peut-on encore acheter une autre voiture neuve qu'une Tesla ?

En face, la concurrence peine à répondre à ces tarifs ultra agressifs. Prenons l'exemple de la Renault Mégane E-Tech. Depuis la suppression de la version EV40 (la "petite" batterie), la gamme démarre à 42 000 euros avec l'EV60 (la "grande" batterie) et ses 454 km d'autonomie sur le cycle d'homologation WLTP européen.

À comparer avec la Tesla Model 3 Propulsion et ses 510 km d'autonomie pour 10 euros de moins. Bien entendu, chaque voiture possède ses avantages et ses inconvénients comme on peut le voir dans notre dossier comparatif. Mais cet exemple entre la Mégane et la Model 3 prouve qu'il est difficile de porter son choix sur la première avec ces nouveaux tarifs.

Et même du côté des voitures thermiques, l'offre commence à être de moins en moins compétitive face aux prix de Tesla. Les voitures électriques sont réputées plus chères à l'achat que leurs homologues thermiques. Mais la tendance s'inverse si l'on prend en compte le coûts d'usage (entretien, énergie et assurance), grâce au faible coût kilométrique des voitures électriques. Sans oublier que les voitures électriques bénéficient du bonus écologique très intéressant, de 5 000 à 7 000 euros selon les foyers.

Alors quand Renault annonce tout récemment que son nouvel Espace Full Hybrid démarre à partir de 44 500 euros et qu'il n'a pas le droit au bonus, difficile de ne pas faire la comparaison avec la Tesla Model Y, disponible pour 4 510 euros de moins grâce au bonus. Alors oui, la nouvelle voiture française propose sept places (la Model Y aussi... uniquement aux États-Unis pour le moment) et 1 100 km d'autonomie contre moitié moins pour l'Américaine. Mais la voiture électrique américaine coûte bien moins cher, à l'achat... et à l'usage.

En fait, si vous lisez avec détail nos dossiers comparatifs entre les voitures concurrentes et les nouveaux prix des Tesla Model 3 et ceux des Tesla Model Y, vous comprendrez rapidement que Tesla chercher à étouffer, voire tuer la concurrence. Ou plutôt, officiellement, permettre au plus grand nombre d'acheter une voiture électrique. Ce qui est louable.

Comment fait Tesla pour vendre ses voitures à ce tarif imbattable ?

Mais comment Tesla peut baisser le prix de ses voitures électriques à ce point, tout en gagnant énormément d'argent ? C'est assez simple pour le constructeur américain, mais un challenge de taille pour tous ses concurrents.

Il convient de rappeler que Tesla a toujours uniquement vendu des voitures électriques, depuis le premier roadster en 2008. Tout l'argent dépensé en recherche et développement l'est dans un seul et unique but : produire les voitures électriques les plus performantes et les plus abordables possibles. C'est tout l'objet des parties une et deux du Master Plan d'Elon Musk, qui ont permis de passer de la coûteuse Tesla Model S à la plus abordable Tesla Model 3.

Lors de l'Investor Day organisé en mars 2023, le milliardaire et ses équipes ont passé énormément de temps à expliquer les optimisations et les améliorations qui ont été récemment apportées dans la production des voitures électriques de la marque. Et ce sont justement toutes ces améliorations qui ouvrent la voie à la future Tesla Model 2, la fameuse voiture électrique à 25 000 dollars promise par Elon Musk comme le souligne le média Numerama.

Certaines rumeurs annoncent même que les futures Tesla Model 3 et Model Y restylées (projets Highland et Juniper) seraient moins chères, grâce à l'optimisation de la production, et l'utilisation des fameuses Giga Press.

Dans le même temps, les concurrents de Tesla ont passé énormément de temps (et dépensé énormément d'argent) pour développer des moteurs thermiques et des motorisations hybrides. Certes, Renault commercialise la Zoé depuis 2012. Mais la voiture électrique n'a pas du tout été la priorité du constructeur cette dernière décennie, contrairement à Tesla. Il a fallu attendre l'arrivée de la Mégane E-Tech pour vraiment avoir une nouveauté intéressante techniquement et au goût du jour.

Et même le numéro 2 mondial de la voiture électrique, le géant chinois BYD, qui talonne Tesla, n'arrive pas à proposer des tarifs aussi bas. La raison est similaire : BYD produisait massivement des voitures thermiques ces dernières années. Elle a arrêté en début 2022, pour se concentrer à moitié sur les voitures hybrides rechargeables (PHEV) et pour l'autre moitié sur les voitures 100 % électriques. En d'autres termes, BYD n'est pas totalement focalisé sur la voiture électrique alors que c'est le plus gros concurrent de Tesla.

D'autres pistes pour réduire les coûts des Tesla

On comprend donc mieux comment Tesla réussi à réduire autant les coûts de production de ses voitures électriques. Et ce n'est que le début. En effet, la batterie représente une énorme partie du prix d'une voiture électrique. Environ 40 % pour une Renault Mégane E-Tech par exemple. Et justement, Tesla souhaite aussi réduire drastiquement leurs coûts, en internalisant la production des batteries. Les fameuses batteries 4680 révolutionnaires. Ce sont a priori elles qui ont permis de produire la nouvelle Tesla Model Y proposée uniquement aux États-Unis pour le moment.

Et justement, l'Inflation Reduction Act adopté par Joe Biden aux États-Unis permet d'abaisser encore plus les coûts de production des voitures électriques produites sur le sol américain. Les différentes subventions aux constructeurs permettent de prendre en charge environ un tiers du coût de production de chaque batterie.

Mais ce n'est pas pour cette raison que le prix des Tesla a subitement chuté en Europe ce matin : la plupart des Tesla que l'on croise en Europe proviennent de l'usine de Berlin ou de celle de Shanghai. Les batteries de ces modèles sont produites en Asie, sans ces fameuses aides américaines. On comprend alors mieux pourquoi Tesla a voulu rapatrier la production des batteries aux États-Unis.

Deux questions restent donc en suspens : jusqu'où Tesla ira dans cette guerre des prix ? L'entreprise va-t-elle réussir à baisser davantage le prix de ses voitures électriques ? Et la seconde question est de savoir comment les concurrents vont réussir à répondre à ces tarifs agressifs, sans mettre en danger leurs finances.

Est-ce que le prix des Tesla peut encore baisser ?

Pour la première question, il est impossible d'y répondre avec certitude. On s'attendait à ce que les prix remontent légèrement, du fait de l'inflation par exemple. Mais Tesla nous a prouvé l'inverse. Elon Musk avait promis que les prix diminueraient de nouveau, lorsque l'inflation serait moins forte, et le milliardaire tient sa parole.

De plus, Tesla n'est pas à plaindre financièrement parlant. C'est le constructeur automobile généraliste qui annonce la plus grande marge sur ses voitures. En d'autres termes, Tesla gagne énormément d'argent sur chaque voiture vendue. En fin d'année 2022, l'entreprise américaine gagnait 10 fois plus d'argent sur chaque voiture vendue en Chine que son concurrent Volkswagen. Et deux fois plus que le luxueux Mercedes comme le relève le média chinois IT Home.

Il faudra maintenant patienter jusqu'au 19 avril, date de la présentation des résultats financiers de Tesla pour la période du premier trimestre 2023, afin de savoir si les baisses de prix de janvier n'ont pas trop affecté la marge. Mais vu la nouvelle baisse de prix de la mi-avril, il semblerait que Tesla avait encore un peu de marge avant de trop affoler les investisseurs.

Que peuvent faire les concurrents ?

Maintenant, comment vont réagir les concurrents ? De nombreux constructeurs ont fait des efforts pour tenter de suivre la guerre des prix démarrée par Tesla. Mais aucun n’a réussi à proposer des baisses de prix aussi massives. Rappelons que la Model 3 a vu son prix dégringoler d’environ 10 000 euros en quelques mois seulement, sans prendre en compte le bonus.

En face, en France, Volvo a modifié la gamme de son XC40, Ford a baissé le prix de sa Mustang Mach-E. En Chine, de nombreux constructeurs locaux ont tenté de s'aligner avec Tesla. À l'inverse, Volkswagen n'a pas voulu baisser les prix (la preuve avec la nouvelle Volkswagen ID.3 restylée), tout comme Renault qui a même supprimé la Mégane E-Tech la plus abordable.

On imagine que des baisses de prix importantes seraient intenables financièrement pour ces constructeurs automobiles classiques qui n'ont pas la même marge que la firme d'Elon Musk. Quand on sait que les Tesla Model 3 et Model Y se vendaient comme des petits pains depuis le début d'année en Europe, cette nouvelle baisse ne devait qu'amplifier cette situation.

On se demande alors sincèrement comment vont faire les concurrents pour ne pas sombrer. Avec une modification du bonus écologique qui empêcherait les voitures produites en Chine (comme les Model 3 et la Model Y Propulsion) d'y avoir droit ? Mais cela empêcherait alors la très abordable Dacia Spring d'en profiter, pourtant l'une des meilleures ventes en voiture électrique en France ces derniers mois. La situation semble compliquée pour que les constructeurs réussissent à vendre en masse des voitures électriques autres qu'une Tesla à partir de 40 000 euros.