Voiture électrique : pourquoi c’est moins cher que de rouler en voiture essence

 

Selon une étude menée par le Touring Club Suisse, les voitures électriques coûtent moins cher à l'usage que les modèles thermiques. Et ce même si le prix d'achat est plus élevé et que le prix de l'électricité augmente.

Source : Ulrich Rozier pour Frandroid

 

À l’heure actuelle, les voitures électriques ont le vent en poupe, à tel point qu’elles dépassent même les diesel en termes de vente en France. Un marché dominé par des modèles abordables comme la Dacia Spring et la Peugeot e-208 ainsi que la Tesla Model 3, désormais éligible au bonus écologique. Cependant, le prix reste encore un frein pour beaucoup d’automobilistes.

Un coût intéressant

En effet, on est encore loin de la parité avec les modèles thermiques équivalents, même si la baisse du prix du lithium pourrait entraîner une petite chute des tarifs. En attendant, certains constructeurs comme Renault ou Ford préconisent de réduire la taille de batteries pour proposer des voitures moins chères. Mais si le prix d’achat est un critère important, il ne doit pas être le seul à être pris en compte.

C’est ce que prouve en effet une étude menée par le Touring Club Suisse (TCS), qui s’est intéressé aux coûts d’exploitation (TCO en anglais pour Total Cost of Ownership) des voitures électriques pendant toute leur durée de vie. Et là, les choses sont un peu différentes, car de nombreux paramètres doivent être pris en considération, comme le prix du carburant et la consommation.

La Peugeot e-208

Le TCS a donc voulu comparer les coûts d’utilisation (TCO) de cinq voitures thermiques et électriques parmi les plus vendus en Suisse au cours de l’année 2022. Pour cela, l’organisme a calculé les dépenses totales sur une durée de vie de 10 ans pour des kilométrages de 75 000, 150 000 et 300 000 kilomètres. Le coût de l’électricité, actuellement affiché à 0,27 francs (0,22 euro) au kWh en Suisse a également été pris en compte, de même que celui de l’essence. Le litre est facturé 1,78 franc (1,73 euro) en moyenne.

Des chiffres qui sont évidemment un peu différents de chez nous, puisque le kW oscille entre 0,16 et 0,48 euro en France en fonction des différents opérateurs. Tandis que le sans-plomb 95 E10 est actuellement affiché à 1,89 euro du litre. Mais les données de TCS nous donnent tout de même une petite idée des économies réalisées en optant pour une voiture électrique.

De vraies économies sur le long terme

En prenant en compte uniquement la consommation de carburant, on remarque d’emblée que les véhicules thermiques ne sont pas si intéressants que cela, malgré un prix d’achat un peu moins élevé que pour les véhicules électriques. L’exemple le plus parlant est celui du Volkswagen Tiguan Allspace, affiché à partir de 52 800 francs (48 200 euros en France).

Au bout de 10 ans et 300 000 kilomètres, un propriétaire aura dépensé 44 860 francs en carburant (environ 45 139 euros). La Tesla Model 3 est en revanche la voiture qui revient finalement le moins cher à l’usage, avec seulement 11 908 francs dépensés dans la recharge, soit l’équivalent de 11 982 euros. Le TCS n’a toutefois pas précisé quel type de charge a été pris en compte, d’autant plus que le prix passe du simple au double selon les opérateurs, comme Lidl on Ionity en France.

Martin Meiners

Pour mémoire, la berline électrique débute à partir de 44 990 euros, ce qui la rend éligible au bonus écologique. Le rapport du TCS nous apprend que rouler en Volkswagen ID.3 permet de réaliser environ 8 000 francs d’économies par rapport à une Golf essence, bien que la compacte thermique coûte environ 5 000 francs de moins en Suisse.

Un résultat atteint avec un kilométrage de 150 000 kilomètres, qui prouve qu’il faut garder sa voiture quelques années pour qu’elle devienne réellement rentable. Cette conclusion devrait être similaire en France, et ce malgré la hausse du prix de l’électricité.

D’autant plus que le gouvernement a mis en place un bouclier tarifaire permettant de limiter le prix de la charge à domicile ainsi que sur les bornes rapides. Si l’organisme suisse prend surtout en compte le coût du carburant dans son étude, un précédent rapport de France Stratégie arrivait à une conclusion similaire. Celui-ci comptabilisait également les coûts d’entretien ainsi que les aides gouvernementales.