« Plusieurs grands gisements » : voici la solution pour que l’Europe arrête de compter sur la Chine pour les terres rares

 
Alors que certains experts alertent sur un risque de pénurie de terres rares pour les voitures électriques, une nouvelle étude nous rassure. Selon elle, l’Europe pourrait devenir quasiment indépendante de la Chine.

Aujourd’hui, de plus en plus de constructeurs automobiles produisent des voitures électriques en Europe. C’est évidemment le cas des marques locales, comme Renault ou encore le groupe Stellantis. Mais pas seulement, car certaines entreprises chinoises le font aussi. Et cela dans le but d’échapper aux droits de douane imposés par Bruxelles.

Une étude rassurante

Cependant, il faut savoir que la Chine produit encore la majorité des batteries, avec une industrie notamment dominée par CATL et BYD. L’Europe dépend en grande partie de l’Empire du Milieu pour fabriquer ses autos électriques. Et ce n’est pas tout, car c’est aussi ce pays qui contrôle la production et l’exportation des terres rares. Si ces dernières ne le sont pas réellement, elles restent tout de même très difficiles à extraire, et ce de manière très polluante.

De plus, il y a un autre souci, que nous avions déjà soulevé dans un prédécent article. L’Europe dépend grandement de la Chine pour son approvisionnement. Problème, cette dernière a décidé de réduire les exportations, en imposant des restrictions très sévères.

Ce qui entraîne un risque important de pénurie, orchestrée par le gouvernement chinois. Comme nous l’avions expliqué, plusieurs usines européennes ont été mises à l’arrêt, faute de terres rares pour produire certains moteurs électriques.

Cependant, et si la situation est très compliquée, tout n’est pas encore perdu pour autant. C’est en tout cas ce que souligne une étude tout juste publiée sur le site allemand IDW. Cette dernière, produite dans le cadre du projet REEsiilience financé par l’Union Européenne se veut plutôt rassurante.

Elle indique en effet que l’Europe pourrait réduire considérablement sa dépendance à l’étranger, et notamment à la Chine pour son approvisionnement en terres rares. Mais comment cela est-il possible ?

Et bien tout simplement car notre continent possède en réalité plusieurs gisements qui pourraient tout changer. Selon les scientifiques à l’origine de cette étude, un petit nombre seulement d’entre eux serait suffisant pour couvrir une part importante des besoins européens. Mais ces derniers doivent impérativement afficher un faible risque ESG (environnemental, social et de gouvernance). Ce qui n’est pas le cas de nombreux gisements actuellement exploités dans d’autres régions du monde, que ce soit au Brésil, en Afrique Centrale et en Asie du sud-est.

Quelques gisements qui font la différence

Or, Maarten Koese, de l’Université de Leyde explique qu’« une chaîne d’approvisionnement en minéraux critiques ne peut être véritablement résiliente que si elle est également durable, au sens large. C’est pourquoi il est important de prendre en compte les aspects ESG avant d’exploiter de nouveaux gisements de terres rares ». Mais où sont situés ces gisements si prometteurs en Europe ? Et bien l’un d’eux se trouve en Norvège, et il attire principalement l’attention pour ses faibles risques environnementaux.

Ce n’est pas tout, car il en existe d’autres en Suède ainsi qu’en Finlande, qui sont également très prometteurs. Même chose pour le Groenland, qui « abrite plusieurs grands gisements à faible risque et qui entretient une relation politique particulière avec l’UE par l’intermédiaire du Danemark ». À noter que certains gisements situés au Canada et en Australie ont également attiré l’attention des chercheurs. Ces derniers ont imaginé plusieurs scénarios pour le futur, avec plus ou moins de perturbations.

Des oxydes de terres rares. Crédit : Wikimedia Commons.

Et globalement, même si certaines pourraient arriver et faire flamber les prix des terres rares, ces effets peuvent être atténués. Cela grâce à « l’adoption des mesures de résilience proposées » dans le cadre de l’étude. Ces dernières consistent alors tout simplement à s’approvisionner via les gisements cités ci-dessus, qui permettent de réduire considérablement la dépendance de l’Europe à la Chine. Ce qui rendra par la même occasion les voitures électriques plus propres, et peut-être moins chères.


Téléchargez notre application Android et iOS ! Vous pourrez y lire nos articles, dossiers, et regarder nos dernières vidéos YouTube.