Cette solution va permettre aux moteurs électriques d’utiliser moins de terres rares

 
L’équipementier allemand Continental vient de présenter un nouveau capteur de température intégré directement au moteur électrique. Une mesure plus précise de la température pourrait permettre l’usage de moins de terres rares.
Renault 5 E-Tech // Source : Robin Wycke pour Frandroid

Les voitures électriques sont sensibles à la chaleur. Les rotors peuvent atteindre des températures de fonctionnement de 150 degrés. Mais actuellement, comme l’explique Continental dans son communiqué de presse, les températures ne sont pas directement mesurées, mais estimées à partir des informations du capteur de température du stator, des mesures du courant de phase et des conditions météo. Un mode d’estimation qui explique une plage de tolérance pouvant atteindre 15 degrés celsius.

Toutefois, le nouveau eRTS de Continental permet de réduire cette plage de tolérance à seulement 3 degrés, ce qui devrait permettre d’économiser une quantité importante de terres rares nécessaire à la gestion thermique.

Précisons que seuls les moteurs électriques PSM (à aimants permanents) utilisent des terres rares. Ce n’est pas le cas des moteurs à rotor bobiné, comme ceux utilisés par Renault, ou certains moteurs Tesla par exemple.

eRTS : qu’est ce que c’est ?

Le eRTS est un capteur de température du rotor pour moteurs électriques PSM (à aimants permanents). Ce capteur est conçu pour mesurer la température directement à l’intérieur du rotor. Pour cela, il est composé de deux éléments : un micro-capteur sans fil, le « Mote », placé à proximité de l’aimant du moteur électrique, et un transducteur filaire, à l’extérieur du moteur, connecté à la commande de l’onduleur.

Cela permet, selon Continental, d’offrir un meilleur suivi dynamique des conditions thermiques pendant le fonctionnement du véhicule. Mais surtout, cette réduction de la marge d’estimation de 15 degrés à 3 degrés laisse davantage de latitude aux constructeurs pour améliorer les performances des moteurs électriques et limiter l’usage de terres rares, sans risquer la démagnétisation des aimants.

Moins de terres rares, plus de performances

En réduisant la marge d’erreur dans la mesure de la température du moteur électrique, les constructeurs vont pouvoir faire des économies sur les terres rares, nécessaires pour maîtriser l’emballement thermique des moteurs. En plus d’être rares et chères, ces matières sont sensibles sur le plan géopolitique, car leur extraction peut s’effectuer dans des conditions de travail très sommaires, mais aussi de manière polluante.

Crédit : Polestar

Une mesure plus précise permettra un développement plus fin du moteur, en ajustant la quantité de terres rares nécessaires tout en conservant une bonne résistance à la chaleur.

Cette précision devrait également permettre aux constructeurs de proposer des moteurs plus performants. La plage de sécurité pourra être réduite grâce à une mesure plus fiable. On peut donc s’attendre à voir des moteurs plus performants, plus puissants et moins coûteux à mesure que cette technologie de capteurs est adoptée par les équipementiers.


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