Windows 10 avec Snapdragon 835 : la déception attendue, les premiers tests le prouvent

 

Des journalistes ont pu passer un peu de temps avec les premières machines Windows 10 utilisant des processeurs ARM.

Un an et 4 mois après l’annonce initiale, les premières machines tournant sous Windows 10 avec un processeur ARM sont prêtes à être commercialisées. Les sites Laptop Mag et The Verge ont respectivement pu tester le HP Envy X2 et l’Asus NovaGo et nous font part de leurs premières analyses.

Des performances décevantes

Ces deux machines sont donc les premières à utiliser Windows 10 avec une puce Qualcomm Snapdragon 835, à la place d’un processeur Intel. Dans les deux cas, on retrouve Windows 10 S par défaut, la version du système limitée aux applications du Microsoft Store. Heureusement, il est toujours possible de passer à Windows 10 Pro gratuitement en quelques secondes et faire sauter cette limitation.

La vitesse du stockage est en retrait. Crédit : LaptopMag

Le testeur de Laptop Mag indique que Google Chrome semble particulièrement mal optimisé et prend jusqu’à 9 secondes pour se charger. Une remarque partagée par The Verge qui conseille d’utiliser Microsoft Edge à la place de Chrome, mais indique que les applications basées sur Chromium, comme Slack, seront également assez lentes, au point d’être frustrantes à utiliser.

Les deux tests pointent également du doigt une compatibilité partielle avec les applications classiques Win32 de Windows, probablement en raison des limitations du système déjà dévoilées. En l’occurrence, The Verge n’a pas pu installer une application de capture d’écran et une application Twitter qui demandaient toutes deux le support du x64 absent de cette version.

Les machines Qualcomm sont loin derrière la concurrence. Crédit : LaptopMag.

Pour The Verge, les problèmes de compatibilité et de performances étaient trop handicapants pour ne pas avoir envie de retourner un ordinateur avec processeur Intel. Le test de la machine sous Geekbench 4 par LaptopMag montre également le retard de la solution Microsoft et Qualcomm face à l’iPad Pro d’Apple qui utilise pourtant un processeur ARM.

Une connexion permanente bienvenue

Les deux premiers PC sous Windows 10 ARM ont la particularité d’également faire partie de la stratégie « Always Connected PC » de Microsoft, qui veut généraliser les machines dotées d’une connexion permanente aux réseaux mobile en 4G ou en 5G. Contrairement à une idée maladroitement entretenue par la communication de Microsoft, cette stratégie de la firme concerne également les machines AMD et Intel, comme la dernière Surface Pro LTE.

Cette fonction a totalement convaincu le journaliste de The Verge qui la trouve « fantastique ». Il explique ne plus avoir besoin d’utiliser le mode modem de son smartphone ou se connecter à des réseaux Wi-Fi louches. De plus, la machine continue de recevoir des notifications même lorsqu’elle est en veille, ce qui lui permet d’être à jour à la prochaine utilisation.

Les deux tests mentionnent à ce sujet que la sortie de veille de la machine est instantanée, l’un des avantages des processeurs ARM auxquels nous sommes habitués sur smartphone et tablette.

Une autonomie en forte hausse

Qualcomm avait promis une autonomie record pouvant atteindre 29 heures en lecture Netflix avec la 4G, et 18 heures en usage mixte, alors qu’en est-il en réalité ?

The Verge indique avoir utilisé l’Asus NovaGo en moyenne entre 11 et 12 heures par recharge. C’est moins que la promesse de Qualcomm, mais bien mieux que l’autonomie de la Surface Pro LTE d’après le journaliste, qui était de 6 à 7 heures en moyenne.

Autonomie (The Verge)
  • Asus NovaGo (ARM) : 11
  • Surface Pro (Intel) : 6

Laptop Mag est un peu plus positif avec le Hp Envy X2. Le site a pu obtenir 14 heures et 22 minutes de navigation web en Wi-Fi avec un écran à 150 nits (le protocole de test du site). Ce nombre passe à 15 heures 5 minutes en utilisant la 4G LTE. À titre de comparaison, la moyenne des machines de cette gamme avec processeur Intel est de 8 heures 46 minutes pour le site, on s’approche donc du double de cette moyenne.

Vivement la seconde génération ?

Au sortir de ces premiers tests, le constat semble clair. L’autonomie et la connexion permanente permise par l’utilisation d’un processeur ARM sont les bienvenues. Ces puces apportent un confort d’usage supplémentaire, surtout si l’on ajoute la sortie de veille instantanée et la faible dissipation thermique.

En revanche, les limitations de Windows 10 pour ARM et les faibles performances du Snapdragon 835 empêchent les journalistes de conseiller ces machines à la place de leurs concurrentes utilisant des puces Intel.

Cette première génération semble donc être un bon point de départ sur lequel Microsoft et ses partenaires devraient continuer de travailler pour revenir avec une meilleure solution. Une future version de Windows 10 qui ne connaîtrait plus de limites comparées à son équivalent Intel et un SoC plus performant pourrait faire de ces machines les futurs champions de l’écosystème Windows.


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