« Jamais de la vie j’achète ça » : Arnaud de Frandroid décortique Neo, le robot domestique à 20 000 dollars 

 
Un robot qui fait le ménage à votre place pour 20 000 dollars ? Ça fait rêver. Sauf que dans les démos, c’est un humain qui contrôle presque tout avec un casque VR. Arnaud a creusé l’annonce de Neo par OneX et ce qu’il a découvert sur la vie privée et l’autonomie réelle fait froid dans le dos.

1X (OneX) vient d’annoncer Neo, un robot humanoïde à 20 000 dollars qui débarquera en 2026 pour faire votre ménage.

Pour aller plus loin
« NEO fait vos corvées » : 20 000 dollars pour un robot, voici ce qu’il fait vraiment

Sur le papier, c’est le rêve : un majordome robotique qui range, nettoie et organise votre maison. Dans les faits ? Arnaud a analysé et ce qu’il a découvert fait froid dans le dos. Presque 100 % des actions en démo sont téléguidées par un humain avec un casque VR. Autrement dit : vous payez 20 000 dollars pour qu’un employé de OneX se balade virtuellement chez vous.

Sur le papier, Neo fait rêver (évidemment)

1,65m pour 30 kg, Neo promet tout ce qu’on attend d’un robot domestique en 2025. Il marche, porte jusqu’à 70 kg, comprend le langage naturel, mémorise vos préférences et organise votre intérieur. La fiche technique fait saliver : passer l’aspirateur, plier le linge, arroser les plantes, vider le lave-vaisselle.

Dans sa vidéo, Arnaud résume : « Un robot qui fait mes corvées, franchement, je signe tout de suite« . Le problème ? Cette phrase est immédiatement suivie d’un « mais » énorme.

Parce que la réalité technique est bien moins sexy. Neo ne sait pas vraiment faire tout ça. Pas encore. Peut-être jamais de façon vraiment autonome. Et c’est là que ça devient intéressant (dans le mauvais sens du terme).

La démo presse qui dit tout (et surtout le pire)

Lors de la présentation presse aux États-Unis, le vernis a craqué. Presque 100 % des actions « utiles » de Neo étaient téléguidées par un employé portant un casque VR. Le type voyait à travers les caméras du robot et contrôlait chaque geste.

Les chiffres donnent le vertige : prendre une bouteille au frigo = plus d’une minute. Charger trois objets dans le lave-vaisselle = 5 minutes. Entre deux, Neo peut tomber (ce qui doit être super rassurant quand il transporte votre vaisselle).

Sur les 10 minutes de vidéo officielle, seulement deux séquences sont indiquées comme 100% autonomes : ouvrir une porte et jeter un déchet. Tout le reste ? Un humain aux commandes.

Comme le dit cash un des interviewés dans la vidéo : « Ah donc là, il y a vraiment un mec qui téléguide. Ah bah non mais jamais de la vie, j’achète ça. »

Votre maison, leur laboratoire (avec votre accord, bien sûr)

OneX appelle ça le « mode expert ». Quand Neo galère, un opérateur de chez eux prend les commandes à distance pour « apprendre ». Pour nous rassurer, la marque promet un cadre strict : accord requis, visages floutés, zones interdites configurables.

Arnaud enfonce le clou : « Sur le papier, c’est rassurant, mais dans la vraie vie, ça reste un gars qui voit à travers un robot qui a la taille d’un humanoïde chez moi dans mon salon« .

Le CEO de OneX assume sans complexe : « Si vous achetez le produit, vous acceptez un contrat social. Sans vos données, nous ne pouvons pas améliorer notre produit. »

Votre quotidien devient leur base de données. Chaque erreur de Neo chez vous nourrit l’apprentissage global de tous les autres Neo du monde. Vous payez 20 000$ pour être leur beta testeur.

« Si des données sont réutilisées pour faire évoluer le produit, en fait c’est plutôt moi qui leur rends service et en plus je paye 20 000€. »

Pourquoi se précipiter avec un produit aussi bancal ? La stratégie de données. Être le premier dans les foyers avant Tesla, Figure, Xpeng ou Agility, c’est collecter des données réelles avant tout le monde.

OneX vend une promesse avant d’avoir créé le produit. C’est risqué (les premiers paient les pots cassés), mais si ça marche, leur trésor de données terrain vaudra de l’or face aux géants qui arriveront après avec des robots techniquement supérieurs.

Arnaud et ses interviewés sont unanimes : le vrai sujet n’est pas la technologie, c’est la vitesse à laquelle on nous vend des prototypes comme des produits finis.


Utilisez-vous Google News (Actualités en France) ? Vous pouvez suivre vos médias favoris. Suivez Frandroid sur Google News (et Numerama).

Recherche IA boostée par
Perplexity