« Hausse massive » ou « stabilité » des factures d’électricité en 2026 ? La fin de l’Arenh fait débat

 
Les prix de l’électricité risquent-ils de s’envoler en 2026 ? Oui, selon l’association UFC-Que Choisir qui avait tiré la sonnette d’alarme il y a quelques mois. Un point de vue que ne partage pas la Commission de régulation de l’énergie.
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Photo de Karsten Würth sur Unsplash

Mis en place il y a près de quinze ans, le dispositif Arenh (Accès régulé à l’électricité nucléaire historique) obligeait EDF à revendre une partie de sa production nucléaire à prix cassé (42 €/MWh) à ses concurrents. Ce mécanisme visait à maintenir la concurrence et à contenir les prix sur le marché de l’électricité.

À la fin de cette année, l’Arenh s’arrête, jugé trop peu rémunérateur pour EDF et inadapté à la réalité des coûts de production. L’État veut aussi et surtout permettre à l’énergéticien de consolider sa santé financière alors qu’il se lance dans la construction de nouveaux réacteurs EPR.

À partir du 1er janvier 2026, EDF sera donc libre de vendre son électricité nucléaire sur le marché ou via des contrats à moyen et long terme à des prix dépendant du marché. Cette réforme ne manque évidemment pas d’alimenter les inquiétudes sur une possible flambée des factures d’électricité.

Une protection pour les consommateurs

L’arrêt de l’Arenh sera suivi par la mise en place d’un nouveau dispositif baptisé « Versement nucléaire universel » (VNU), censé protéger les consommateurs tout en préservant les finances d’EDF. Ce mécanisme instaurera en quelque sorte un plafonnement des revenus de l’énergéticien, afin d’éviter qu’il ne réalise des profits excessifs lorsque les prix de l’électricité s’envolent sur le marché de gros.

Concrètement, l’État définira deux seuils de prix fondés sur le coût complet de production du nucléaire. Tant que le prix moyen de vente de l’électricité nucléaire reste inférieur au premier seuil, EDF conservera l’intégralité de ses revenus. En revanche, si ce prix dépasse les seuils fixés, une partie des gains supplémentaires sera prélevée par l’État, puis redistribuée aux consommateurs sous la forme d’une ristourne appliquée directement sur les factures d’électricité.

Dans le détail, entre 78 et 110 €/MWh, 50 % des revenus excédentaires seront reversés à l’État. Au-delà de 110 €/MWh, cette part grimpera à 90 %.

Un mécanisme faussement protecteur ?

Mais ce nouveau système, qui se veut « protecteur », ne convainc pas tout le monde. Selon l’UFC-Que Choisir, il ne jouerait pas vraiment en faveur des consommateurs.

« L’État protège EDF, pas les consommateurs », dénonçait l’association en février dernier. Elle estime que seule une faible part de la consommation des ménages sera concernée, et que la taxation des bénéfices d’EDF restera insuffisante pour compenser la hausse des prix. Selon ses calculs, si la réforme avait été appliquée cette année, les factures auraient augmenté de près de 19 %, soit environ 250 € de plus par an pour un foyer moyen.

Mix électrique français en 2024, dominé par le nucléaire. // Source : EDF

À travers son nouveau rapport, la Commission de régulation de l’énergie (CRE) se montre plus rassurant. En effet, la réforme intervient dans un contexte de baisse des prix de marché aujourd’hui autour de 60 €/MWh. Or, pour rappel, c’est ce prix qui sert de référence pour le calcul du tarif réglementé de vente. D’après la CRE, une certaine stabilité des factures pourrait donc être espérée pour l’année 2026 à condition toutefois que le gouvernement ne modifie pas la fiscalité.

Pour les clients ayant souscrit une offre de marché, la situation reste plus floue. L’évolution des prix dépend largement du fournisseur choisi et du moment de la signature du contrat, rendant difficile toute projection moyenne.


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