Panneaux solaires d’occasion : la bonne affaire à condition de bien choisir

À l’heure de la transition énergétique, lorsqu’on veut faire baisser sa facture d’énergie, on pense très vite à installer des panneaux solaires sur son balcon, dans son jardin ou sur son toit. Malheureusement, même si le coût des panneaux solaires a chuté de presque 80% en 15 ans, l’installation d’une centrale solaire reste un investissement important.

C’est d’ailleurs encore plus vrai depuis 2025, alors que les aides de l’État ont été drastiquement réduites. Dans cette situation, pourquoi ne pas considérer l’achat de panneaux d’occasion pour faire baisser ce coût d’investissement ? 

Le panneau solaire d’occasion : un marché prêt à exploser

Sur les quinze dernières années, porté par la transition énergétique, le marché des panneaux solaires a littéralement explosé. Rien qu’en France, la puissance totale de panneaux installés est passée de 1 445 mégawatt crête (MWc) en 2010 à presque 25 000 MWc en 2023 !

À l’échelle mondiale, on comptait plus de 2,2 térawatt crête (TWc) d’installations en service à la fin de l’année 2024. Cela représente quelque 5,5 milliards de panneaux solaires en fonctionnement !

À l’heure du renouvellement de ce parc gigantesque, la majorité des panneaux devraient finir dans les filières de recyclage, car avec le temps (de 10 à 30 ans selon les modèles), de nombreux panneaux perdent de leur capacité de production. Néanmoins, une partie d’entre eux encore en bon état pourraient donc bénéficier d’une seconde vie.

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Pour l’heure, ce marché est principalement dédié aux professionnels et les plateformes de revente se multiplient. Néanmoins, on voit de plus en plus de possibilités d’achats de panneaux d’occasion pour les particuliers. 

Pourquoi acheter des panneaux solaires d’occasion ?

La réponse est simple : faire des économies. Mais au-delà de l’aspect financier, opter pour des panneaux d’occasion constitue un véritable geste écologique. Il permet ainsi de prolonger la durée de vie qui ne répondent plus aux mêmes critères que lors de leur commercialisation, mais qui sont tout de même capable de produire efficacement de l’électricité.

Malgré ces nombreux avantages, le recours aux panneaux solaires d’occasion ne conviendra pas pour une installation réalisée par des professionnels. Par exemple, pour bénéficier de la prime à l’autoconsommation, qui s’élève à 80 euros / kWc installé, il faut faire appel à un professionnel RGE, et mettre en œuvre du matériel neuf.

De la même manière, MaPrimeRénov, la TVA réduite ou encore le rachat de surplus sont tous conditionnés à la pose d’équipements neufs.

De ce fait, le recours à des panneaux d’occasion conviendra presque exclusivement à des personnes capables de réaliser eux même leur propre installation. Rappelons que seules les installations d’une puissance inférieure à 3 kWc (kilowatt crête), et d’une hauteur inférieure à 1,80 mètres, ne nécessitent pas de déclaration préalable obligatoire.

Toute installation en toiture, et plus globalement toute installation dont la hauteur dépasse 1,80 mètre doit faire l’objet d’une déclaration préalable. En fonction du plan local d’urbanisme, dans certaines zones protégées, l’installation de panneaux solaires nécessite systématiquement une demande préalable. Le délai d’instruction de ce type de déclaration est d’un mois et l’absence de réponse constitue un accord tacite.

Est-ce rentable d’opter pour des panneaux solaires d’occasion ? 

Financièrement, le recours à des panneaux d’occasion peut s’avérer particulièrement rentable puisqu’on peut régulièrement trouver des panneaux 2, 3 voire 4 fois moins cher que le prix du neuf. Par exemple, il est possible de trouver des panneaux de 500Wc au prix de 50 euros l’unité soit 50% du prix du neuf.

L’achat de 6 panneaux permettra d’obtenir une puissance de 3000 Wc pour seulement 300 euros. Pour utiliser ces panneaux, il sera nécessaire d’y adjoindre un onduleur (ou des micro-onduleurs) qui sera chargé de transformer l’électricité produite par les panneaux pour qu’elle soit compatible avec le courant alternatif en 230V.

Enfin, deux coffrets de protection seront également nécessaires pour protéger à la fois l’onduleur et le tableau électrique. Comptez environ 900 euros pour ces trois équipements, auxquels il est nécessaire d’adjoindre le câblage à dimensionner en fonction de la puissance de l’installation et de la longueur des connexions.

Attention lors de l’achat de l’onduleur : c’est la partie la plus « sensible » de l’installation solaire, et c’est notamment le produit qui peut tomber en panne le plus facilement. On recommanderait donc plutôt d’en acheter un neuf, et sous garantie. A moins que vous trouviez une occasion en or.

Au total, on peut obtenir une installation complète de 2800 Wc, comprenant tous les équipements de sécurité nécessaires à ce type d’installation pour un budget inférieur à 1 300 euros et ce même en choisissant un onduleur neuf. À l’inverse, un kit solaire équipé de panneaux solaires neufs et comportant les mêmes équipements de sécurité coûte généralement autour de 2000 euros.

Notons qu’il est très important de vérifier la compatibilité des différents équipements entre eux, et de dimensionner avec attention les différentes sections de fils électriques en se basant sur les normes en vigueur, comme la norme NF C15-100, qui régit les « installations électriques à basse tension ».

Petite astuce : les IA génératives, comme ChatGPT, peut vous aider à analyser les normes, et savoir si votre installation est aux normes. Une petite vérification humaine (par exemple via un forum de spécialistes ou un électricien) est toutefois nécessaire pour éviter les erreurs d’interprétation.

Il ne faut pas non plus négliger la structure qui va maintenir les panneaux solaires en place, dans la bonne orientation et la bonne inclinaison. Pour les centrales sur toiture, on peut trouver pléthore de systèmes d’accroches qui s’adaptent à tous types de toiture : tuiles, ardoises, bac acier, etc. Attention à ne pas altérer l’étanchéité de la toiture au moment de l’installation.

Enfin, il est également possible de construire son installation au sol pour parfaitement maîtriser l’orientation et l’inclinaison de l’ouvrage. On veillera à ne pas négliger les risques d’arrachement, car dans le cas d’une centrale au sol, le vent peut facilement s’engouffrer sous les panneaux, ce qui a pour effet de les soulever. 

Pour finir, afin d’optimiser la consommation de sa propre production d’électricité solaire et ainsi augmenter son autoconsommation, il est très intéressant d’associer son installation à une batterie au lithium.

Quels points vérifier avant d’acheter un panneau solaire d’occasion ? 

Néanmoins, acheter des panneaux solaires d’occasion ne s’improvise pas. En effet, un panneau en mauvais état peut non seulement produire moins d’électricité, mais peut même représenter un danger. Des connectiques défaillantes ou un problème d’étanchéité peuvent conduire à une surchauffe du panneau, et dans les pires cas, provoquer un départ de feu. Pour faire le bon choix, voici quelques règles à suivre.

Au moment des recherches, Il vaut mieux écarter toutes les annonces pour lesquelles le propriétaire ne connaît ni le modèle, ni la marque, ni la puissance des panneaux. Il est recommandé de privilégier des panneaux issus d’installations posées par des professionnels. Il y a alors plus de chances que les panneaux aient été manipulés, posés et raccordés en respectant les normes et les recommandations fabricant. 

Une fois sur place, il faut d’abord en vérifier son aspect de manière approfondie. Le cadre de support et la surface en verre doivent être en bon état. Aucune cellule ne doit présenter de défaut, et on ne doit pas constater de trace d’humidité comme des gouttes à l’intérieur du panneau. Enfin, les connexions électriques ne doivent présenter aucun défaut visuel.

Il convient également de le tester pour vérifier sa capacité de production. L’idéal reste de le tester par une journée ensoleillée, et de positionner le panneau de manière perpendiculaire par rapport au soleil. Un onduleur ou micro onduleur connecté permettra de mesurer aisément la puissance instantanée, et ainsi de s’assurer qu’il n’a pas trop perdu de sa capacité initiale de production.

Quand c’est possible, l’utilisation d’une caméra thermique permet de vérifier que le panneau ne surchauffe pas, tant au niveau des cellules que des connexions électriques. 

Les panneaux solaires reconditionnés, le bon compromis

Malgré tout, la recherche de panneaux solaires sur des sites d’occasion comme Ebay ou Leboncoin reste fastidieuse dans la plupart des cas. En effet, les innombrables annonces de professionnels pour la pose d’installations neuves viennent polluer les résultats de recherche, ce qui rend difficile d’accéder aux vraies annonces pour des panneaux d’occasion. Ensuite, même en prenant beaucoup de précautions, il est presque impossible de connaître avec précision l’état d’un panneau photovoltaïque. 

Pour cette raison, se tourner vers des panneaux reconditionnés constitue un excellent compromis. Certains recycleurs de panneaux photovoltaïques, comme Envie 2 E Aquitaine, ont développé une filière de panneaux de seconde vie. Dans ces situations, beaucoup de panneaux proviennent, par exemple, de parcs photovoltaïques qui ont été démontés à la suite de sinistres comme des incendies ou de la grêle.

Lorsque certains panneaux apparaissent visuellement en bon état, ils subissent une série de tests, comme des vérifications thermographiques et électroluminescentes. Ces vérifications permettent de détecter les moindres fissures ou défauts d’isolation.

Ensuite, leur puissance max est vérifiée à l’aide d’un flash lumineux qui simule le soleil. Enfin, des tests électriques sont menés pour vérifier la résistance et le bon fonctionnement des circuits électriques. Grâce à l’ensemble de ces tests, le client obtient un panneau vérifié et parfaitement fonctionnel. 

Preuve du potentiel du réemploi, l’éco-organisme Soren, spécialiste du recyclage des panneaux solaires en France, a constitué un fonds de 3 millions d’euros destiné à financer cette filière. Un appel à projets pourrait bientôt être lancé pour la création de 3 à 4 nouvelles lignes dédiées au réemploi.

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