Investissements 4G : combien les quatre opérateurs ont dépensé pour en arriver là

 

Les investissements des opérateurs dans la 4G diffèrent d’une entreprise à l’autre. Orange et SFR, qui ont misé chacun plus de 3 milliards d’euros, sont confrontés à aux deux autres opérateurs qui ont tous deux investi moins de deux milliards d’euros.

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S’il est difficile de dire précisément combien chaque opérateur a dépensé pour le déploiement de sa 4G, certains chiffres ne mentent pas. Le régulateur des télécoms français (Arcep) a déjà publié le montant des investissements réalisés par chaque opérateur jusqu’à aujourd’hui. Les chiffres ne sont évidemment pas exhaustifs puisqu’il est assez complexe de dire avec précision combien chaque opérateur a consacré à la 4G, du fait que le très haut débit dépend à la fois des nouvelles infrastructures et du réseau fixe de chacun. Néanmoins, le magazine Challenges, en s’appuyant sur les chiffres de  l’Arcep, nous donne ici le montant des investissements hors licences mais également combien chaque entreprise a dépensé pour acquérir les droits d’exploiter la technologie. Force est de constater que la différence est patente entre les quatre opérateurs et notamment entre Orange et SFR d’une part et Bouygues Telecom et Free d’autre part.

L’opérateur historique est celui qui a misé le plus sur la 4G en investissant la bagatelle de 3,9 milliards d’euros depuis 2011 entre acquisition des licences et déploiement des antennes. Au premier décembre 2013, Orange disposait de 3879 antennes 4G actives selon les chiffres de l’Agence nationale des fréquences (ANFR). L’importance de l’investissement hors licences (2,7 milliards d’euros) s’explique essentiellement par l’intérêt de l’opérateur pour les équipements d’Alcatel Lucent, plus chers que ses concurrents asiatiques.

Par ailleurs, SFR qui misé 3,4 milliards d’euros sur la 4G, a parié sur des fréquences dites “en or” (les 800 MHz) capables de traverser les murs et de mieux couvrir un espace, mais a préféré se tourner vers un équipementier chinois pour ses infrastructures. En effet, le client de Huawei disposait au premier décembre de 1013 antennes actives avec un accord de 1904 antennes attribué par l’ANFR. L’investissement comprend également les efforts fournis pour le raccordement des antennes avec la fibre.

Bouygues et Free, même combat ?

Bouygues Telecom, qui a connu une panne quasi générale de son réseau mercredi soir empêchant plusieurs utilisateurs d’appeler, envoyer des messages et de naviguer sur Internet, a investi 1,8 milliard d’euros dans sa 4G dont la moitié dans les licences. L’opérateur a eu massivement recours au refarming pour transformer ses antennes 2G en 4G contre 50 millions d’euros annuels en plus de ses redevances. L’opérateur de Martin Bouygues a donc profité d’un coup de pub génial en annonçant le premier une couverture de 63 % de la population et ce, dès le premier novembre. Pour l’heure, c’est l’opérateur qui dispose du plus grand nombre d’antennes actives avec un total de 5392. Actives certes, mais le réseau n’est jamais à l’abri d’une autre panne générale.

Le dernier arrivant dans le paysage des opérateur en France a également fait le choix de l’économie. l’opérateur low-cost, qui vient d’annoncer l’arrivée de la 4G sur ses forfaits à 2 euros par mois, provoquant par là l’ire du gouvernement, a déboursé 1,2 milliard pour sa 4G. Ses licences lui ont coûté 300 millions d’euros en raison du choix de Xavier Niel pour des fréquences peu puissantes. Un choix qui aura des répercussions sur les investissements ultérieurs de l’opérateur, notamment au niveau des infrastructures. Mais voila, Free Mobile, client de Nokia, a bénéficié de ristournes de 20 % sur les infrastructures de la part de l’équipementier finlandais. Celui qui ne disposait que de 14 antennes 4G actives début novembre, en compte 700 au premier décembre 2013, et en a même annoncé 800 il y a quelques jours. L’opérateur aimerait toutefois accélérer le mouvement en passant par une mutualisation des réseaux, laquelle pourrait s’appuyer sur le rapprochement en cours entre SFR et Bouygues Telecom. Pas sûr toutefois que le nouveau duo accepte de céder aux sirènes de Free Mobile.


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