Adobe veut vous éviter le procès pour violation de droits d’auteur avec Generate Soundtrack et Generate Speech

 
Adobe vient de lancer deux nouveaux outils d’IA pour créer des bandes sonores et des voix off automatiquement. Leur grand argument ? Contrairement à la concurrence, vous ne risquez pas de procès pour violation de droits d’auteur.

Pour l’Adobe Max 2025, après de premières annonces concernant Photoshop et Express, Adobe vient d’intégrer deux outils audio IA dans Firefly : Generate Soundtrack pour créer des bandes sonores, et Generate Speech pour générer des voix off. Sur le papier, rien de révolutionnaire, Suno et Udio font déjà ça depuis des mois. La différence ? Adobe promet que vous ne finirez pas au tribunal.

Pendant que la concurrence se fait attaquer en justice pour avoir pillé des catalogues entiers de musique protégée, Adobe joue la carte du content sous licence.

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L’argument de vente numéro un d’Adobe n’est pas « notre IA fait de la meilleure musique« . C’est « notre IA ne va pas vous attirer d’ennuis« .

Generate Soundtrack analyse votre vidéo et pond quatre variations de bandes sonores de 5 minutes max, synchronisées automatiquement. Vous choisissez le style (lofi, hip-hop, classique, EDM…), ou vous décrivez l’ambiance voulue (« plus sentimental », « plus agressif »). L’outil peut même suggérer un style basé sur votre clip.

Alexandru Costin, responsable IA générative chez Adobe, résume : « Nous avons acheté la musique et les voix auprès des détenteurs de droits d’auteur. »

C’est exactement le genre de phrase qui aurait dû être un acquis de la construction des outils IA, mais qui devient un argument commercial. Suno et Udio se font poursuivre et ont admis avoir entraîné leurs modèles sur du contenu protégé. Adobe surfe sur leurs déboires.

Generate Speech : 50 voix, mais toujours cette sensation de robot

L’outil de synthèse vocale propose plus de 50 voix en +20 langues, propulsées par les modèles d’Adobe et ceux d’ElevenLabs (qui fait référence dans le domaine). Vous pouvez ajuster débit, ton, émotion, et même corriger la prononciation de noms spécifiques.

Sur le papier, c’est complet. Dans les faits ? Les voix générées sont techniquement impressionnantes, mais manquent encore de ce grain, de ces imperfections qui rendent une voix humaine… humaine.

Pour des vidéos corporate, des tutos YouTube, des explications pédagogiques ? Parfait. Pour un podcast intimiste ou une pub qui demande de l’émotion vraie ? A tester.

Le vrai avantage : vous pouvez itérer rapidement sans repasser par un comédien voix off. Pratique pour tester différentes versions, ajuster un script. Moins pratique si vous voulez que les gens écoutent vraiment ce que vous racontez. Et les comédiens voix off apprécieront modérément, évidemment.

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Firefly Video Editor : encore un éditeur web à ajouter à la pile

Adobe développe aussi un éditeur vidéo web multipiste complet qui combine toutes ces fonctionnalités IA avec une timeline simplifiée. Bande son générée, voix off, titres, montage image par image, le tout dans le navigateur.

Cool. Attendez, mais… on a déjà Premiere Rush, Premiere Pro dans le cloud, et maintenant Firefly Video Editor ? Adobe multiplie les outils au lieu de consolider.

L’éditeur sera en bêta privée le mois prochain. Difficile de juger avant d’avoir testé, mais je reste sceptique sur l’utilité réelle d’un énième éditeur vidéo Adobe.

Surtout que tous ces outils IA seront probablement intégrés à Premiere Pro de toute façon. Donc pourquoi un nouvel éditeur ? Mystère.

Le piège caché : c’est de l’audio « de fond », pas de la création

Relisons bien ce que dit Alexandru Costin : « Generate Soundtrack est uniquement conçu pour l’audio d’arrière-plan. »

Autrement dit : ne vous attendez pas à composer le prochain tube avec ça. C’est fait pour accompagner une vidéo de vacances, un tuto de cuisine, un vlog. Pas pour créer de la musique qui tient debout toute seule.

Adobe travaille sur des outils plus complets, mais pour l’instant, vous avez droit à… de la musique d’ascenseur moderne.

Le problème de fond : ces outils encouragent l’homogénéisation sonore. Tout le monde va utiliser les mêmes préréglages, les mêmes styles, générer les mêmes ambiances. Résultat ? Des millions de vidéos qui sonnent toutes pareil. C’était déjà un peu le cas avec les musiques libres de droit, soit disant passant.


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