Biden en continuateur de Trump sur le dossier chinois ? C’est fort possible

Et si l’actuel président élu n’avait plus vraiment le choix ?

 

Le 20 janvier 2021, Joe Biden prendra ses fonctions de Président des États-Unis et écopera des dossiers ouverts sous l’ère Trump. Parmi eux, celui de la guerre économique ouvertement initiée contre la Chine, et en l’état, Biden pourrait ne pas avoir d’autres choix que de poursuivre l’œuvre de son prédécesseur.

Joe Biden pourrait être contraint de poursuivre en partie, et malgré lui, l’action de Trump contre la Chine // Source : David Lienemann – Wikimedia Commons

« La balle a déjà été tirée ». C’est avec cette expression martiale qu’un expert en géopolitique contacté par CNBC résume la situation : même si Joe Biden n’en a pas le désir, il devra poursuivre, au moins en partie et très probablement de manière plus mesurée, l’action de Trump contre la Chine. Comme l’explique le média américain, l’actuel président élu pourrait néanmoins miser sur une approche plus ciblée et surtout collaborer plus étroitement avec ses alliés.

De quoi éviter les volte-faces unilatérales qui ont marqué le mandat de Donald Trump, mais l’arsenal américain contre la Chine devrait pour sa part rester le même : taxes à l’export, décrets ou encore sanctions économiques.

Vers une pression maintenue envers la Chine

« Trump a complètement bouleversé le statu quo qui existait entre les États-Unis et la Chine depuis des décennies », explique notamment Abishur Prakash, spécialiste en géopolitique interrogé par CNBC. En l’occurrence, Joe Biden serait donc forcé de prendre le train en marche. Les pressions américaines sur la Chine devraient en premier lieu continuer de s’exercer sur le secteur technologique.

« Je pense que l’administration [américaine] continuera de considérer la technologie comme une source majeure de concurrence et renouvellera certaines approches [similaires à celles de] Trump pour couper le flux de technologies cruciales vers Chine », commente pour sa part Adam Segal, directeur du CFR (Digital and Cyberspace Policy program at the Council on Foreign Relations). « La différence c’est que le processus employé sera plus collaboratif, tant avec le secteur privé qu’avec les alliés, et axé sur un ensemble plus restreint de technologies ».

Le siège de Huawei à Pékin
Le siège de Huawei à Pékin // Source : Frandroid

Un avis partagé par Paul Triolo, consultant en géotechnologie pour le cabinet Eurasia Group. Pour lui, Biden et ses équipes devront par ailleurs « clarifier ce qui devrait être contrôlé dans les domaines des technologies émergentes et fondamentales ». Deux secteurs semblent au centre de toutes les attentions : l’intelligence artificielle et l’informatique quantique, qui permettra un bond considérable en puissance de calcul dans les années à venir.

Sécuriser quelques technologies d’avenir… pour les protéger

« La préférence des équipes de Biden sera probablement de contrôler moins de technologies, mais de dresser de hauts murs autour de celles qui mériteront d’être protégées pour des raisons de sécurité nationale », poursuit l’intéressé, qui estime en outre que « la définition des technologies qu’il est essentiel de contrôler pour des raisons de sécurité nationale devrait être beaucoup plus claire sous l’administration Biden que pendant les années Trump ».

« Les États-Unis n’ont pas trop d’options. Soit ils permettent à la Chine de dominer le monde grâce à la technologie, soit ils tentent de la défier », reprend Abishur Prakash. Pour lui, Biden devrait également maintenir les mesures mises en place par Donald Trump pour dissuader l’adoption des équipements 5G de Huawei. Il s’agissait pour rappel d’un des axes principaux de la politique de Trump à l’encontre de la Chine, avec à la clé un impact sur le déploiement de la 5G en France.


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