Ce clone de Gmail vous plonge dans les archives privées de Jeffrey Epstein

 
Deux développeurs ont mis en ligne Jmail, un site reproduisant l’interface de Gmail pour explorer les milliers de documents relatifs à Jeffrey Epstein récemment publiés par le Congrès américain.

Début novembre 2025, le House Committee on Oversight and Government Reform a rendu publiques plus de 20 000 pages de documents et d’emails liés à l’affaire Jeffrey Epstein.

Jusqu’ici, ces archives se présentaient sous la forme de centaines de fichiers textes, de PDF scannés et d’images. Autant dire que cela compliquait grandement leur analyse pour les journalistes et le grand public.

Deux développeurs ont voulu répondre à cette problématique et ont lancé Jmail.world, une reconstitution fonctionnelle de la boîte mail du financier déchu.

Une prouesse technique assistée par Gemini

Le projet a été mené par Luke Igel, PDG de la société Kino, et Riley Walz, ingénieur logiciel. Selon The A.V. Club, les deux créateurs ont développé ce site en environ cinq heures, avec des aides extérieures.

Pour convertir les documents bruts (souvent des scans de mauvaise qualité) en texte exploitable, le duo s’est appuyé sur Gemini, le modèle de langage de Google, afin d’effectuer une reconnaissance optique de caractères. Cette étape a permis de structurer les données pour les intégrer dans une interface web.

Le développement de l’application web elle-même a été réalisé avec l’aide de Cursor, un outil de codage assisté par IA, qui a permis de cloner l’esthétique de Gmail.

Une interface Gmail recréée trait pour trait

L’expérience utilisateur proposée par Jmail est troublante de réalisme. En se connectant sur le site jmail.world, on se retrouve face à une interface identique à celle de Gmail, connecté sous l’adresse personnelle d’Epstein : jeevacation@gmail.com.

Le site propose plusieurs fonctions pour naviguer dans les archives :

  • Recherche fonctionnelle : une barre de recherche permet de trouver des noms, des mots-clés ou des informations spécifiques au sein des emails.
  • Classement chronologique : les messages sont triés du plus récent (jusqu’au 14 juillet 2019, peu avant son arrestation) au plus ancien.
  • Dossiers « Inbox » et « Sent » : le site sépare clairement les emails reçus de ceux envoyés par Epstein (plus de 1 500 messages envoyés recensés).
  • Système de favoris collaboratif : l’onglet « Starred » (Messages suivis) agit comme une compilation participative des échanges jugés les plus intéressants par les visiteurs.

Pour garantir l’intégrité de l’information et se prémunir contre les hallucinations potentielles de l’IA lors de la transcription, chaque email affiché dans l’interface dispose d’un bouton « View original document ». Ce lien renvoie directement vers le fichier PDF source hébergé sur le site du gouvernement.

Des contenus mis en lumière par la communauté

L’outil facilite également grandement l’identification des interlocuteurs de Jeffrey Epstein. Une barre latérale nommée « People » liste les individus notables ayant interagi avec lui. Parmi les noms qui ressortent dans ces échanges, on trouve l’ancien président de Harvard Larry Summers, qui a démissionné du conseil d’administration d’OpenAI suite à ces révélations montrant qu’il était resté en contact constant avec Epstein jusqu’en 2019.

Les emails contiennent également des mentions de Donald Trump, bien qu’ils ne s’écrivaient pas directement. Par exemple, dans un email de 2011 adressé à Ghislaine Maxwell, Epstein affirme que Trump a « passé des heures » chez lui.

Le système de vote par étoiles a fait remonter en tête de liste des échanges surréalistes, comme une question posée par Epstein demandant si « Poutine a les photos de Trump ».

Luke Igel indique que si de nouveaux documents sont publiés par la justice ou le Congrès, ils seront ajoutés à la base de données de Jmail.


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