20 $/mois contre vos vies privées : comment Facebook s’est offert les données personnelles d’adolescents avec un VPN espion

 
Depuis le scandale de Cambridge Analytica en 2018, il est de notoriété publique que Facebook collecte en masse les données personnelles de ses utilisateurs, et ce sans leur consentement. Le scandale a eu un fort retentissement médiatique, mais moins que le Projet Atlas qui était tout aussi intrusif.
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Logo Facebook // Source : Pixabay

L’affaire Projet Atlas ne date pas d’hier, mais de janvier 2019, elle fut révélée au grand jour dans une enquête de TechCrunch. Le scandale a eu comme retombées un durcissement des relations entre Facebook et Apple ainsi qu’une dégradation de la réputation de la plateforme, déjà bien entamée par l’affaire Cambridge Analytica.

Si un parallèle est fait entre le Projet Atlas et Cambridge Analytica, c’est parce qu’il est question dans les deux cas de collectes massives de données personnelles sans le consentement des utilisateurs de la plateforme. Il semblerait qu’il s’agisse d’une discipline olympique chez Facebook.

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Onavo Protect, le VPN devenu espion

Tout commence en 2013, lorsque Facebook rachète un VPN israélien du nom d’Onavo Protect pour la modique somme de 120 millions de dollars. Ce qui était au départ une application pour protéger la vie privée de ses utilisateurs devient rapidement un outil de surveillance concurrentielle qui espionne le trafic web de plus de 33 millions d’internautes.

C’est notamment grâce à Onavo que Facebook a pu prédire la croissance fulgurante de WhatsApp et racheter l’application de messagerie avant qu’elle ne prenne davantage de valeur. Le réseau social a même tenté de racheter Snapchat à l’époque où ce dernier gagnait en popularité, sans succès. Suite au refus de l’offre de Zuckerberg, Instagram déploie ses Stories calquées sur la fonctionnalité la plus populaire de Snapchat. Car Onavo ne sert pas seulement à surveiller la concurrence, c’est aussi une arme pour la neutraliser.

© Onavo Protect

En 2018, Apple bannit Onavo Protect de l’App Store, le VPN collectant les données d’autres applications sur un même appareil, ce qui contrevient à la politique d’Apple. Bien décidé à ne pas courber l’échine devant la marque à la pomme, Facebook met en avant une application lancée en 2016 et quasiment identique à Onavo : Facebook Research.

Facebook Research ? Un autre VPN espion

Facebook Research fonctionnait sur le même principe qu’Onavo Protect avec qui elle partageait la même finalité : la collecte massive de données personnelles liées à d’autres applications que Facebook, sous couvert de cybersécurité. Il s’agissait également d’un VPN qui redirigeait le trafic internet de l’utilisateur vers un serveur de Facebook. Les données privées allaient directement dans la gueule du loup, en somme. Et le réseau social avait une technique bien rodée pour en collecter le maximum.

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Source : Unsplash-Tim Bennett

TechCrunch rapporte dans son enquête que depuis 2016, Facebook rémunérait 20 dollars par mois des personnes de 13 à 35 ans pour utiliser Facebook Research, et donc accéder à quasiment toute l’activité de leur smartphone. Ces clients étaient souvent « recrutés » à l’aide de publicités diffusées sur Instagram et Snapchat. Facebook Research a même pu être distribuée à des utilisateurs de iOS grâce à des services tiers comme BetaBound, Applause et uTest et le réseau social poussait l’ironie jusqu’à exiger une autorisation parentale pour les utilisateurs de 13 à 17 ans.

Suite aux révélations sur le Projet Atlas, Apple a qualifié les agissements de Facebook de « violation flagrante de ses règles« . Facebook a alors mis fin à la version iOS de Research et fait retirer Onavo de tous les stores. En représailles, Apple a mis fin aux licences de Facebook permettant aux employés du réseau social d’utiliser les applications iOS en interne. Ce qui est extrêmement pénalisant dans une telle entreprise.

L’importance de se méfier des VPN gratuits

L’affaire Projet Atlas devrait servir de mise en garde sur les VPN gratuits, qui sont de véritables passoires en termes de sécurité. Entre performances limitées, publicités à foison et niveau de sécurité au ras des pâquerettes, ces VPN sont inutiles, voire dangereux. Facebook Research n’en est qu’un exemple, et pas le plus récent. Si vous souhaitez vraiment protéger vos données, privilégiez les VPN payants et reconnus pour leur niveau de sécurité, comme ceux répertoriés dans notre comparatif.

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