
La situation est simple : Internet a la gueule de bois. Depuis la mi-journée, une panne massive affecte des services que nous utilisons tous les jours. Discord tourne dans le vide, ChatGPT reste muet, Perplexity aussi, sans oublier X, la liste est énorme, ainsi que de nombreux médias, dont Frandroid, ont été inaccessibles par intermittence.
Pour aller plus loin
Une grande partie d’Internet est en panne : que se passe-t-il avec Cloudflare ?
On insulte son opérateur, on redémarre sa box. Mais Orange, Free ou SFR n’y sont pour rien. Le problème est situé plus haut, dans l’infrastructure invisible du réseau. Il s’appelle Cloudflare.
Le « videur » et le livreur de pizzas
Pour comprendre pourquoi Frandroid a disparu des radars quelques instants ce midi, il faut comprendre ce que fait Cloudflare. Techniquement, c’est un CDN (Content Delivery Network) et un proxy inverse.
En français ? C’est un mélange entre un videur de boîte de nuit et un livreur ultra-rapide. D’abord, le videur. Avant que votre requête n’arrive sur nos serveurs, Cloudflare l’intercepte. Il vérifie que vous n’êtes pas un pirate russe ou un robot qui veut faire tomber le site (attaque DDoS). C’est lui qui vous demande parfois de cliquer sur des photos de passages piétons.
Ensuite, le livreur. Cloudflare copie les pages de Frandroid sur des milliers de serveurs partout dans le monde. Si vous nous lisez depuis Marseille, c’est un serveur à Marseille qui vous répond, pas notre serveur central à Paris. C’est ce qui rend le web rapide et fluide.
Sauf que ce midi, le videur a fait un malaise. La porte d’entrée est restée fermée. Nos serveurs tournaient parfaitement derrière, mais le pont entre vous et nous était coupé. C’est pour cela que vous avez vu ces fameuses erreurs « 502 Bad Gateway » : la passerelle est cassée.
Pourquoi tout le monde utilise Cloudflare ?
Vous allez me dire : « Mais pourquoi passer par eux si c’est risqué ? ». La réponse est économique et technique.
Gérer la sécurité et la distribution mondiale d’un site comme OpenAI ou un média comme le nôtre demande des ressources colossales. Cloudflare a démocratisé ça. Pour quelques dollars (ou gratuitement pour les petits sites), ils offrent une infrastructure que seules les GAFA pouvaient se payer il y a dix ans.
C’est devenu un standard. 20 % du trafic web passe par leurs tuyaux. C’est énorme. C’est pratique. Mais c’est dangereux. On appelle ça un SPOF (Single Point of Failure). En centralisant autant de trafic chez un seul acteur, on crée un talon d’Achille mondial.
La leçon d’humilité
Ce qui se passe aujourd’hui est un énième rappel à l’ordre.
Nous avons construit un web centralisé. Quand AWS (Amazon), Google Cloud ou Cloudflare éternuent, c’est la planète entière qui s’enrhume. On pense souvent qu’Internet est un réseau décentralisé, une toile indestructible. La réalité ? Il suffit de couper quelques câbles ou de planter quelques serveurs en Californie pour que vous ne puissiez plus travailler sur Notion ou discuter sur Slack.
Pour l’instant, les équipes de Cloudflare sont en train de rerouter le trafic. Les services reviennent petit à petit. Frandroid est de nouveau stable (normalement). Mais gardez ça en tête la prochaine fois que ça plante : ce n’est pas la fin du monde, c’est juste le prix à payer pour un web rapide et (habituellement) sécurisé.

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