Il n’y a pas que les grandes entreprises de l’IA qui ont des problèmes avec le droit d’auteur. Alors qu’Anthropic vient de verser 1,5 milliard de dollars à un collectif d’écrivain et d’écrivaine pour l’exploitation illégale de leurs œuvres, Apple vient d’être épinglé pour la même chose.
La firme à la pomme est accusée d’avoir illégalement utilisé des millions d’œuvres littéraires piratés pour entraîner son robot Apple Intelligence. Une pratique à laquelle goûtent fort peu Grady Hendrix et Jennifer Roberson, les deux personnes derrière la plainte explique Cnet.
Un net manque à gagner
« Grâce à Apple Intelligence, Apple espère ajouter des milliers de milliards de dollars à sa capitalisation boursière dans les années à venir. […] Et pourtant, Apple se repose en partie sur Book3, une base de données de livres piratée, pour atteindre ce but », souligne le plaignant et la plaignante. Au delà de la violation manifeste du copyright que soulève cette nouvelle plainte, l’accent est aussi mis sur le manque à gagner engendré par un tel usage.
« Afin d’accéder à encore plus de contenu protégé par le droit d’auteur […] Apple a conclu un accord à plusieurs millions de dollars avec Shutterstock, mais pas avec les plaignants », souligne l’action de groupe. « Apple n’a pas rémunéré les créateurs pour l’utilisation de leurs œuvres et a dissimulé l’origine des données afin d’échapper à tout contrôle juridique », continue le document.
L’angle d’attaque ressemble à celui employé face à Anthropic et Meta. Plutôt que d’épingler l’exploitation d’œuvres protégées par le droit d’auteur (qui peut être considéré comme un « usage raisonnable »), c’est surtout l’utilisation de base de données piratées qui est critiquée. Une situation qui crée une dissymétrie défavorable aux écrivains et écrivaines dont le travail a été siphonné par l’IA
Cercle vicieux
« Apple a copié du travail protégé par le droit d’auteur pour créer des modèles d’IA dont les résultats concurrencent justement ce même travail », résume la plainte. Une exploitation gratuite du travail d’autrui qui aurait en plus permis à Apple « d’obtenir de massives retombées économiques via des moyens illicites ».
Pour aller plus loin
Disney et NBC Universal déclarent la guerre à l’IA : Midjourney dans le viseur
Pas sûr qu’en l’état, la Cour puisse juger qu’Apple Intelligence génère des « massives retombées économiques », mais pas sûr non plus que cela ait une importance capitale dans l’affaire.
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