Lancé depuis plusieurs années dans une quête originale, visant à démocratiser le très exclusif moyen format (catégorie de boitiers très haut de gamme dotés de capteurs aux dimensions supérieures au « plein format » 24x36mm), Fuji franchit un nouveau pas.
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Appareils photo : la démocratisation du moyen format est en marche
S’appuyant sur son expérience dans le domaine des hybrides moyens formats taillés pour sortir du studio, le fabricant japonais propose aujourd’hui un boitier de type compact à focale fixe équipé d’un capteur aux dimensions et à la définition plus que généreuses (102 Mpix). La proposition, qui s’adresse avant tout aux amoureux de la photo extérieure de très haute qualité, est incontestablement alléchante sur le papier. Nous l’avons donc emmené au festival de Cannes, afin de vérifier si la réalité était conforme aux attentes très élevées suscitées lors de l’annonce de son lancement.
Fujifilm GFX100RFSpécifications techniques
Modèle | Fujifilm GFX100RF |
---|---|
Type d’appareil | Compact |
Format du capteur | Moyen Format |
Résolution capteur | 102 Mpx |
Stabilisateur d’image | Électronique |
Définition enregistrement vidéo | 4K@60fps |
AF-S | 6 FPS |
Écran orientable | Oui |
Poids | 654 g |
Fiche produit |
Ce test a été réalisé avec un appareil prêté par le fabricant
Fujifilm GFX100RFUn boitier compact et robuste
L’impression qui se dégage du boitier au premier contact est très prometteuse. Comme pour la série X du fabricant (équipée de capteurs APS-C), , à l’instar du Fujifilm X100VI, le design du GFX100RF est résolument vintage. Ici la référence est loin d’être uniquement cosmétique : à l’instar des appareils argentiques illustres dédiés aux reporters au long cours, telle que la série M de Leica, la qualité de fabrication et la solidité du matériel sont au rendez-vous.

Doté d’une coque entièrement métallique, le GFX100RF, affiche une belle robustesse et son revêtement granuleux type cuir assure un très bon niveau de préhension malgré l’absence de poignée. Ici, le niveau de finition est très élevé et ce dans les moindres détails : même le bouchon amovible qui protège l’objectif est très bien pensé : son maintien repose sur l’usinage extérieur de la bague de l’objectif et le revêtement intérieur type velours du bouchon.

Ses dimensions, 133,5 x 90,4 x 37,2 mm pour le boitier, et 76,5mm au niveau de l’objectif, lui confèrent un encombrement vraiment réduit pour un moyen-format numérique. Pour autant à aucun moment son gabarit ne semble étriqué et les mains trouvent très naturellement leur place. Cet équilibre délicat se retrouve également au niveau du poids (735g avec carte et batterie) qui permet un maniement très confortable, un bon niveau de stabilité, sans pour autant alourdir le sac à dos ni peser au bout d’une journée de prise de vues. Une vraie réussite dans le monde du moyen format ! Grosso modo, pour le gabarit d’un reflex 24×36 (type 5D) doté d’une focale fixe compacte, on a dans les mains un compact moyen format à la qualité d’image superlative et très agréable à manipuler. Coté résistance aux intempéries, nous l’avons testé sous la pluie sans le moindre souci.
Pour la batterie, on retrouve la NP-W235 qui permet d’avaler sans difficulté une journée classique de prises de vues. Pour les journées très longues et très intenses, ou surtout pour les vidéastes, une deuxième batterie sera par contre probablement nécessaire. Signalons ici l’absence de chargeur indépendant dans le carton de l’appareil, seul un câble USB-C d’alimentation permettant de recharger directement sur l’appareil est proposé. À un tel niveau de prix c’est franchement dommage !
Fujifilm GFX100RFUn choix optique affirmé
Le GFX100RF est équipé d’une focale fixe, non amovible, grand angle et vraiment compacte de 35mm f/4.
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Il couvre un champ équivalent à un 28mm avec un capteur 24×36 en théorie, mais en pratique c’est un peu plus complexe à apprécier dans la mesure où le format du capteur ici est de 4:3 quand le 24×36 propose un format 3:2 (d’apparence plus « large »). Pour simplifier, on pourrait dire que l’impression du plus grand nombre sera de disposer d’un objectif un peu moins « grand angle » en 4:3 que si le boitier était équipé d’un capteur 3:2 (évidemment dire les choses ainsi n’est pas très rigoureux sur le plan théorique, puisqu’il s’agit là d’un écart de perception lié à la culture visuelle la plus largement répandue).

Quoiqu’il en soit, un tel choix optique annonce la couleur : le petit dernier de la gamme GFX est résolument tourné vers un usage extérieur type voyage ou street photography, voire le paysage ou l’architecture, domaines dans lesquels nous avons largement apprécié ses possibilités.
De manière inédite dans sa gamme GFX, Fuji en a tout de même profité pour l’équiper d’un obturateur mécanique central, ce qui permet la synchronisation des vitesses de déclenchement avec dispositif de flash(es) externe(s) allant jusqu’au 1/4000e de seconde. Ça ne parlera pas forcément à tout le monde, mais les mordus de photos d’action en extérieur (type skate ou BMX par exemple) pourront exploiter à fond leur créativité, signe encore une fois que, derrière la référence vintage, Fuji a produit un boitier techniquement très abouti.
Si nous n’avons aucune inquiétude sur les potentialités du couple capteur/processeur qui équipe déjà l’excellent GFX 100S II, l’objectif Fujinon « Super EBC » 35mm f/4 spécialement mis au point pour le boitier est une belle découverte. Constatons tout d’abord qu’il permet d’obtenir des images d’une très grande précision. Le rapport entre la compacité de l’ensemble et le niveau de détail des images est totalement inédit. Même le X2D 100 C d’Hasselblad, qui offre d’autres caractéristiques (optiques interchangeables …), est globalement plus encombrant et surtout beaucoup plus cher (environ deux fois plus, en fonction de l’optique envisagée).
Si son ouverture maximale et sa distance minimale de mise au point (20 cm) sont limitées, ses caractéristiques sont néanmoins adaptées aux usages envisagés. Destiné aux pratiques impliquant de voyager léger, sa compacité a en effet été privilégiée, une gageure en raison des dimensions généreuses du capteur. Certes, les très courtes profondeurs de champ ne sont pas accessibles dans toutes les situations (il est impératif que le sujet soit proche du boitier et soit assez nettement détaché de l’arrière-plan) et il faut oublier la macrophotographie (insecte, objets de petite taille pris de près, etc).

Sa conception a néanmoins été soignée et la constitution de son diaphragme en 9 lamelles permet, quand les conditions de leur apparition sont réunies, l’obtention de très beaux flous d’arrière-plan. Par ailleurs les photographes d’architecture n’ont pas été oubliés et les déformations sont particulièrement bien limitées sur ce grand angle, dès la pleine ouverture. D’autre part, il est équipé d’un obturateur central qui permet une synchronisation avec des flashes externes jusqu’au 1/4000e de seconde. Grâce à ce dispositif inédit dans la gamme GFX (on le retrouve en général chez des fabricants plus exclusifs et onéreux comme Hasseblad), le GFX100RF n’est donc pas cantonné à un domaine et, bien que la photo d’action ne soit pas a priori son domaine de prédilection, il permet d’envisager très sérieusement certains usages inattendus en publicité, mode ou photo de sports extrêmes en milieu urbain ou en pleine nature (BMX, skate, snowboard ou ski freeride, freestyle, VTT, etc).
Constatons enfin que sur cet objectif grand angle, les déformations restent très contenues, y compris dans les bords de l’image :
Bref, l’objectif est cohérent avec le reste du boitier : s’il n’est indéniablement pas adapté à tous les usages, il ne grève pas la très belle compacité de l’ensemble et se révèle finalement très performant et ouvert à des pratiques plus variées qu’il n’y parait au premier abord.
Fujifilm GFX100RFUne stabilisation absente
Au chapitre des choix radicaux, il faut signaler l’absence de « vraie » stabilisation mécanique ou optique. Seule une stabilisation électronique via un recadrage de l’image (x1,32) est disponible et uniquement pour le mode vidéo. Ce choix, probablement lié à celui de favoriser la compacité, est d’autant plus dommageable que les définitions élevées sont souvent très exigeantes côté vibrations lors de la prise de vue.
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Le recours à l’obturation électronique permet de limiter les vibrations à la prise de vue, avec un gain supplémentaire du point de vue de la discrétion car il élimine également tout bruit mécanique lors du déclenchement. Ça n’en reste pas moins un choix discutable. En effet, lors de nos tests nous avons régulièrement observé un manque de netteté au 1/250e de seconde sur des sujets mobiles à vitesse limitée (piétons).
Certes, ce ne sera en pratique vraiment gênant que pour des très grands tirages, mais à ce niveau de prix et vu la cohérence globale de l’ensemble, c’est dommage. D’autant plus que Fuji a fait sur d’autres modèles la démonstration de son savoir-faire en la matière.
Par ailleurs, certains paysagistes qui réalisent de (très) grands tirages regretteront probablement de ne pas pouvoir disposer, en plus de la très belle compacité de l’appareil, d’une stabilisation du capteur pour disposer de fichiers encore mieux définis comme sur d’autres modèles de la gamme (par assemblages de plusieurs images réalisées par micro-déplacement du capteur et assemblées directement comme sur de nombreux modèles actuels). Mais les plus malheureux seront surement les vidéastes pour qui les systèmes de stabilisation internes sont souvent très utiles pour filmer à main levée. C’est dommage, car le mode vidéo du GFX100RF est loin d’être ridicule.
Fujifilm GFX100RFUne ergonomie intuitive qui permet aisément (presque) tous les débrayages
Fort de son expérience avec la série X, Fuji parvient une nouvelle fois à proposer un boitier dont le pilotage, fondé sur la cohabitation de réglages « à l’ancienne » et de nombreuses possibilités de personnalisation, permet d’accéder un large éventail allant à la fois d’un usage d’une très grande simplicité jusqu’à la très grande minutie.
On retrouve ainsi sur le capot métallique supérieur, à droite de la griffe porte-accessoire, la traditionnelle roue de sélection des vitesses d’obturation. Lorsque l’on soulève la bague qui l’entoure, elle sert également à choisir la sensibilité. A côté, on retrouve, autour du déclencheur, le sélecteur de mise sous tension, ainsi qu’une roue de correction d’exposition et une très discrète (mais néanmoins redoutable) touche qui permet par exemple de passer d’une simple pression du mode AF de suivi d’un sujet par contact tactile à une classique sélection de zone. Ça n’a l’air de rien, mais lors de nos prises de vues en street photography, où les sujets peuvent varier très rapidement, cette possibilité de switcher d’un mode à l’autre presque instantanément s’est révélé d’une très grande efficacité.

Au dos du boitier, on retrouve en haut à gauche le viseur en angle, à la manière de la série M de Leica. Doté d’une belle dalle OLED à la définition de 5,76 millions de points pour un dégagement oculaire de 24mm et un grossissement de 0,84x avec un 50mm, ce viseur permet en pratique une bonne appréciation de l’image dans l’immense majorité des conditions.
On trouve ensuite sur sa droite un sélecteur de mode AF, puis une roue crantée permettant la sélection de 9 formats d’image (uniquement en Jpeg naturellement) qui vont du recadrage vertical en carré jusqu’au panoramique, en passant par le 4:3 natif, et même le 3:4 pour shooter discrètement en format vertical avec le boitier en position horizontale (les amateurs, dont je suis, de feu le Fuji GA 645 Zi, un étonnant compact argentique autofocus moyen format, apprécieront). Les mordus de photographie grand format retrouveront également avec plaisir le format 5:4, celui des chambres 4/5 et 8/10 pouces.

Viennent ensuite le bouton de mémorisation de l’exposition, une molette personnalisable puis la touche « Q » permettant d’accéder rapidement aux principaux réglages via le Quick menu.
L’écran arrière, très bien conçu, est tactile et monté sur un dispositif permettant son inclinaison sur 180°. En pratique c’est très appréciable : ça permet de réaliser des images sans « pointer » les sujets à hauteur de visage (comme par exemple avec les moyens-formats argentique à visée verticale), au ras du sol ou à bout de bras, comme lorsque la foule est compacte. Composé d’une dalle au format 3:2 de 3,15 pouces de diagonale offrant une définition de 2,10 millions de points, il permet à l’usage une bonne appréciation de l’image, y compris dans des conditions de luminosité directe importante.

À sa droite, on retrouve un joystick, puis les classiques touches Menu, Display, Lecture et Drive (choix des cadences de prise de vue) / suppression des images.
Sur la face avant, on trouve ensuite une deuxième molette paramétrable qui surplombe le sélecteur de recadrage. Fuji a en effet souhaité adoucir les contraintes liées au choix optique d’une focale fixe non interchangeable en tirant partie de la très grande définition de son capteur. Ce sélecteur permet donc un recadrage dès la prise de vue (en jpeg uniquement, là encore) simulant au choix des prises de vues réalisées avec un 45mm (equ. 36mm en 24×36), un 63mm (equ. 50mm en 24×36), ou un 80mm (equ. 63mm en 24×36).

À droite, un second sélecteur permettant de passer manuellement de la visée entre l’écran et le viseur est disponible.

Enfin, la sélection des ouvertures se fait, par défaut, via la bague dédiée située sur l’objectif. Comme pour de nombreux autres réglages, il est également possible de l’assigner à l’une des molettes personnalisables.

Les menus, organisés en onglets thématiques, sont bien remplis et plutôt bien organisés, avec néanmoins quelques étrangetés (ex : le formatage des cartes mémoire est assez bien caché). Globalement, côté ergonomie nous n’avons qu’un seul regret : les sensibilités étendues ne sont pas accessibles sur la molette dédiée et il faut théoriquement assigner le réglage à une molette personnalisable pour y accéder. Malgré la lecture en ligne du mode d’emploi, nous n’y sommes cependant pas parvenus après de longues minutes (la procédure indiquée ne fonctionnant pas). L’appareil n’étant pas prévu pour un usage généraliste demandant d’y recourir régulièrement, nous avons donc choisi de nous mettre dans la peau d’un l’utilisateur « normal », de ne pas contacter le fabricant et donc de ne pas les tester pour marquer le coup. Sur un boitier actuel, et globalement très bien pensé par ailleurs, cette difficulté pour accéder à des sensibilités supérieures à 12 800 ISO est en effet assez incompréhensible alors qu’elle relève de l’évidence sur la plupart de ses congénères.
Fujifilm GFX100RFUne connectique bien fournie
Dans le domaine du stockage, notons la présence de deux emplacements distincts permettant d’accueillir des SDXC UHS-II (très rapides donc).
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Vu le poids des fichiers générés, en photo comme en vidéo, c’est une bonne nouvelle.

Dans les deux domaines, les très nombreuses possibilités de paramétrages sont à saluer (ex : stockage de jpegs sur une carte et les RAW sur l’autre pour fluidifier la post-production ou faciliter le stockage).

Enfin, le GFX100RF possède une prise USB-C 3.2, une sortie HDMI type D ainsi que deux prises mini-jack 3,5 mm : une entrée micro et une sortie casque.
Fujifilm GFX100RFUn autofocus précis et une vélocité appréciable
Taillé pour des prises de vues sur le vif type voyage ou street photography, le GFX100RF est attendu au tournant car avec une telle définition la moindre imprécision de mise au point est rapidement visible. Sur le papier, le boitier affiche des performances adaptées : AF hybride phase/contraste permettant de couvrir l’ensemble du champ, rafale maximale de 6 i/s avec suivi du point. En pratique, il est impératif de sélectionner le bon mode AF (par zone ou par sujet) et le type de sujet que vous souhaitez photographier (plusieurs sont disponibles dans les menus), autrement il n’est pas rare de voir la mise au point faite au mauvais endroit (même avec une ouverture maximale somme toute modeste de f/4).
Ici, l’AF était positionné sur le mode zone plutôt que sur la détection des visages et le module est piégé par les motifs géométriques contrastés de l’arrière plan
Heureusement, un bouton permet situé à proximité du déclencheur permet de basculer de la sélection des sujets par contact tactile sur l’écran et le quick menu permet d’accéder au type de sujet (visage, voiture, animal, …) rapidement. Le passage du mode AF-S (single) au mode AF-C (suivi du sujet) se fait par un sélecteur dédié à proximité du viseur. En pratique on s’y fait assez aisément et le passage d’un mode à l’autre en fonction des situations est plutôt bien pensé. La possibilité de basculer sur l’obturateur électronique totalement silencieux et par ailleurs tout à fait bienvenue.

En mode rafale à 6 i/s sur un véhicule roulant à allure modérée (en ville), le suivi du point est d’autre part efficace, néanmoins, sur les véhicules comme sur les sujets humains, nous avons pu constater des changements intempestifs quand le champ regroupe plusieurs sujets de nature similaire.
Fujifilm GFX100RFUne qualité d’image superlative
Équipé d’un capteur moyen format (33x44mm, format 4/3) CMOS II de 102 Mpix et d’une puce X-5 du fabricant, le GFX100RF délivre des fichiers de très haute précision.
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Si les images obtenues en Raw ne sont pas exactement au format 4/3, le fichier natif permet d’imprimer des tirages de 101,38 x 73,96 cm à 300 dpi (ramené au format 4/3 cela donne un 98,62 x 73,96 cm) ! Des recadrages confortables sont ainsi envisageables, à titre d’exemple voici un crop franc qui permet malgré tout une sortie en 44,53 x 55,67 cm à 300 dpi !
Pour contourner les limites liées au choix d’équiper le GFX100RF d’une focale fixe non interchangeable, Fuji a choisi de mettre à profit la très grande définition du capteur pour proposer des recadrages simulant d’autres focales que le 35mm : 45mm, 63mm et 80mm (les recadrages ne sont définitifs que sur les jpegs, pour les Raw ils apparaissent avec le recadrage dans Capture One, mais on peut également retrouver l’image entière). Évidemment, tout ceci s’accompagne d’une perte de définition, mais dans le cas comme ci-dessous d’un recadrage simulant un 45mm, la taille de sortie à 300 dpi reste très confortable (67,76 x 57,51 cm).

On retrouve par ailleurs avec bonheur la coexistence des très haute résolution avec de belles dynamiques caractéristique des capteurs moyens (déjà évoquée lors de notre test du GFX 100S).
À titre d’exemple, voici une image sous-exposée, déjà prise à 100 ISO et à laquelle un rattrapage de 0,94 IL d’exposition a été appliqué dans l’excellent logiciel Capture one dont les possesseurs d’un GFX100RF pourront télécharger gratuitement le module de développement (autres réglages sur les valeurs par défaut) :
Classiquement, c’est une nouvelle fois dans les zones sombres ou sous-exposées que la marge est la plus importante, néanmoins le rattrapage des hautes lumières est également relativement confortable. Voici un exemple de scène délicate en raison de l’écart important entre les zones d’ombre (robe sombre à l’ombre de l’arbre) et celles fortement éclairées (matière blanche de la robe et de la chemise fortement éclairées). Évidemment l’image présentée n’est pas définitive, elle permet simplement de donner une idée des capacités offertes par la dynamique du capteur après un simple réglage dans le logiciel de développement Raw.
Les sensibilités élevées sont également très bien gérées (avec un objectif ouvrant à f/4 c’est appréciable). Le GFX100RF permet nativement de monter à 12 800 ISO, sans surprise vu les résultats des modèles précédents de la gamme, l’ensemble des sensibilités basiques restent envisageable sans problème. En théorie, des sensibilités étendues de 25 600 ISO, 51 800 ISO et 102 400 ISO sont également disponibles. Néanmoins, pour des raisons évoquées à la fin du chapitre dédié à l’ergonomie, nous avons fait le choix de ne pas procéder à cet examen. Notre test du GFX 100S permettra de se faire une idée très générale du savoir-faire du fabricant en la matière sur un capteur de définition et de dimensions similaires, mais de génération différente (idem pour le processeur).
Enfin, on retrouve comme sur tous les modèles Fuji un large choix de préréglages permettant d’émuler (plus ou moins fidèlement) les films du fabricant, ce dernier disposant d’une très belle expérience en la matière. Là encore, c’est pratique essentiellement sur les fichiers Jpeg, les fichiers RAW (en 16 bits !) permettant de faire ou refaire l’intégralité des réglages à son goût.
https://www.frandroid.com/produits-android/photo/appareil-photo/1254149_fichier-raw-quest-ce-que-le-format-raw-utilise-en-photographie%E2%80%89Signalons d’ailleurs à ce sujet que les possesseurs du GFX100RF peuvent disposer à vie gratuitement de l’excellent module de traitement des fichier RAW de Capture One, référence professionnelle s’il en est dans le domaine.
Fujifilm GFX100RFUn mode vidéo hétérogène
Résolument orienté vers un usage photo expert/pro avec une identité vintage affirmée, le GFX100RF n’en est pas moins un boitier très moderne à bien des égards et le mode vidéo n’a pas été négligé.
S’il faut rappeler la présence d’une connectique très complète, nous avons été très agréablement surpris par la très grande variété de formats d’image (jusqu’au 4K DCI dédié au cinéma !), de possibilités de compression et de débits proposés (jusqu’au très professionnel 720 Mbps en 4:2:2 10 bits en interne).
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La liste serait trop longue à établir, mais honnêtement c’est du très beau travail. La possibilité de réaliser des timelapse est également présente. Pour le plaisir de jouer les rabat-joie, notons qu’au niveau des cadences le GFX100RF ne permet pas d’envisager d’aller au-delà du 60 i/s et qu’il n’y a pas de 8K. En pratique, c’est largement suffisant aux usages classiques et seuls les férus de ralenti seront limités. Enfin, raffinement ultime, le niveau de paramétrage indépendant des signaux envoyés vers la carte et la sortie HDMI (pour un enregistreur externe par exemple) sont pléthoriques.
Sur le terrain, rappelons pour débuter que le GFX100RF n’est pas pourvu de stabilisation mécanique ou optique. Une stabilisation dite « électronique » (débrayable) est assurée via un recadrage de l’image de 1,32x (on se retrouve donc avec le champ d’un 46mm, soit un équivalent 36mm en 24×36, au format 4/3). Si son efficacité ne nous a pas sauté aux yeux, constatons tout de même que le boitier est finalement assez peu soumis aux vibrations gênantes.
Les transferts de point, pour lesquels la désignation du sujet via contact tactile sur l’écran arrière n’est malheureusement pas disponible, sont précis et assez doux pour ne pas être gênants.
Par contre à la fin de chaque séquence, le micro interne capte le son du déclencheur, dommage pour tous ceux qui ne font pas de montage.
Au final, l’usage vidéo n’est clairement pas l’orientation principale du boitier. Cela dit, nous ne nous attendions pas à une telle variété de format et globalement s’il manque de quelques éléments majeurs pour convaincre les vidéastes experts, le mode vidéo est loin d’être ridicule et une nouvelle fois le GFX100RF surprend par une versatilité aussi inattendue que bienvenue.
Fujifilm GFX100RFPrix et disponibilité
Le Fujifilm GFX100RF a été annoncé en mars 2025 par Fujifilm. L’appareil photo est proposé en France au prix de 5499 euros et décliné en deux coloris : noir ou argenté.
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