
Treize ans aprĂšs le lancement du premier X100, Fujifilm continue de perfectionner une recette devenue iconique : un objectif fixe 35 mm, un viseur hybride singulier et un design rĂ©tro au charme indĂ©niable. Avec le X100VI, la marque japonaise ne se contente pas dâamĂ©liorer les performances techniques â capteur X-Trans CMOS 5 HR de 40,2 MP, stabilisation mĂ©canique sur 5 axes, vidĂ©o 6,2 K â elle sublime aussi lâexpĂ©rience utilisateur grĂące Ă ces innovations. Ce compact expert, aussi agrĂ©able Ă manipuler quâĂ regarder, offre une colorimĂ©trie flatteuse et un plaisir de prise en main rare, tout en se positionnant comme une alternative Ă©quilibrĂ©e face Ă des concurrents comme le Ricoh GR IIIx ou le Leica Q3.
Fujifilm X100VISpécifications techniques
| ModĂšle | Fujifilm X100VI |
|---|---|
| Type d’appareil | Compact |
| Format du capteur | APS-C |
| Résolution capteur | 40,2 Mpx |
| Stabilisateur d’image | MĂ©canique |
| Définition enregistrement vidéo | 6.2K |
| AF-S | 13 FPS |
| Ăcran orientable | Oui |
| Poids | 471 g |
| Fiche produit |
Ce test a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© avec un appareil prĂȘtĂ© par le fabricant.
Fujifilm X100VIUn millésime majeur
LancĂ©e en 2011, la sĂ©rie Fujifilm X100 s’est construite autour d’une formule devenue emblĂ©matique : un objectif fixe de 23 mm (Ă©quivalent 35 mm en plein format), un viseur multifonctions et une philosophie qui combine lignes rĂ©tros et technologies de pointe. Au fil des gĂ©nĂ©rations, chaque itĂ©ration a apportĂ© son lot d’Ă©volutions, notamment au niveau du capteur, dont la dĂ©finition n’a cessĂ© de croĂźtre. L’annĂ©e 2020 a marquĂ© un tournant avec l’introduction du X100V, Ă©quipĂ© d’une nouvelle optique : un 23 mm f/2 redessinĂ©, qui offre une nettetĂ© amĂ©liorĂ©e et une meilleure correction des aberrations, notamment Ă pleine ouverture.

Mais c’est bien en 2024 que la sĂ©rie connaĂźt sa rĂ©volution la plus significative avec le X100VI. Si l’optique reste inchangĂ©e, l’appareil franchit un cap majeur avec un bond spectaculaire de la dĂ©finition (+54 % avec 40,2 MP), l’intĂ©gration d’une stabilisation mĂ©canique du capteur (IBIS) â une premiĂšre dans la sĂ©rie â et un systĂšme autofocus amĂ©liorĂ©. Ces avancĂ©es sont rendues possibles par l’intĂ©gration du X-Processor 5, initialement dĂ©veloppĂ© pour l’appareil haut de gamme X-H2S. Cette puce propulse le X100VI vers de nouveaux sommets en matiĂšre de performances, notamment la possibilitĂ© de filmer en 6,2K.
Le retour en force des compacts experts
L’annĂ©e 2024 a marquĂ© un tournant significatif dans l’industrie photographique avec un regain d’intĂ©rĂȘt pour les petits appareils photo Ă grand capteur. Dans la lignĂ©e des Sony A7C II et A7C R lancĂ©s fin 2023, qui avaient rendu le format 24×36 plus accessible dans un boĂźtier compact, de nombreux constructeurs ont suivi cette voie. Le Panasonic Lumix S5 II a ainsi donnĂ© naissance au Panasonic S9, plus compact, tandis que Fujifilm a renouvelĂ© sa formule Ă succĂšs avec le X100VI et le X-M5, compact minimaliste Ă capteur APS-C. MĂȘme Leica s’est inscrit dans ce mouvement avec son D-Lux 8 Ă capteur micro 4/3 et surtout le Q3 43, compact plein format aux ambitions premium. Cette multiplication des rĂ©fĂ©rences, qui pourrait se poursuivre en 2025, traduit une demande croissante pour des appareils alliant haute qualitĂ© d’image et encombrement rĂ©duit, un Ă©quilibre que le X100VI vise prĂ©cisĂ©ment.

ProposĂ© aux alentours de 1800 ⏠â et souvent davantage en occasion tant Fuji alimente le marchĂ© au compte-gouttes et la demande est forte â ce boĂźtier au design intemporel se positionne astucieusement entre le minuscule Ricoh GR IIIx et le trĂšs exclusif Leica Q3. Si le GR IIIx mise sur la compacitĂ© absolue et une optique d’une nettetĂ© chirurgicale, le Q3 fait valoir son capteur plein format et sa prestigieuse optique Summilux.
| Fujifilm X100VI | Ricoh GR IIIx | Leica Q3 43 | |
| Capteur | APS-C X-Trans CMOS 5 HR 40.2 MP | APS-C CMOS 24 MP | Plein format CMOS 60.3 MP |
| Objectif | Eq. 35 mm f/2 (23 mm) | Eq. 40 mm f/2.8 (26 mm) | 43 mm f/2 |
| Filtre intégré | Filtre ND intégré | Filtre ND (ou diffusion pour version HDF) | Aucun |
| Stabilisation | Capteur sur 5 axes (6 stops) | Capteur sur 3 axes (4 stops) | Capteur 5 axes (5,5 stops) |
| Ăcran | Tactile 3 pouces inclinable | Tactile 3 pouces fixe | Tactile 3 pouces inclinable |
| Viseur | Hybride optique/électronique | Aucun | Viseur électronique |
| Vidéo | 6.2K à 30 fps, 4K à 60 fps | Full HD 1080p à 60 fps | 8K à 30 fps, 4K à 60 fps |
| Poids | 521 g | 257 g | 743 g |
| Prix | 1799 ⏠| 1099 ⏠| 6750 ⏠|
Face aux hybrides compacts avec objectif 35 mm f/2 interchangeable, comme un Sony A7C II ou un Fujifilm X-T5, le X100VI fait valoir son plus petit gabarit, son intĂ©gration parfaite entre boĂźtier et optique, et mĂȘme son prix. Câest bien simple, aucun appareil photo compact Ă focale fixe et grand capteur nâoffre autant de fonctionnalitĂ©s que le Fujifilm X100VI.
Fujifilm X100VIL’Ă©lĂ©gance avant tout
Au premier contact, le X100VI surprend par son poids de 521 grammes, qui peut sembler Ă©levĂ© pour un appareil de cette taille. Cette impression initiale disparaĂźt pourtant rapidement : son objectif court et sa poignĂ©e avant assurent un Ă©quilibre parfait en main. Les points dâappui, soigneusement rĂ©partis, offrent une prise en main naturelle et sĂ©curisante, faisant de ce poids un vĂ©ritable atout en usage quotidien.

Fujifilm n’a fait aucun compromis sur la qualitĂ© de fabrication ; les matĂ©riaux nobles dominent, de l’alliage de magnĂ©sium brossĂ© qui habille le capot et la base, au simili-cuir grainĂ© qui recouvre le corps. Le boĂźtier rĂ©siste aux intempĂ©ries⊠à condition d’Ă©quiper l’objectif du kit de protection optionnel (bague AR-X100 et filtre PRF-49). Cet adaptateur permet dâailleurs dâinstaller les filtres de son choix (49 mm). Le X100VI est Ă©lĂ©gant et robuste, sa finition impeccable et indiscutablement premium.
Des commandes hĂ©ritĂ©es de l’argentique
L’ergonomie du X100VI suit une logique intuitive : la majoritĂ© des commandes se trouvent sur la partie droite du boĂźtier, ce qui permet un contrĂŽle naturel des fonctions essentielles avec le pouce et l’index.

Sur la partie supĂ©rieure de l’appareil se trouve une molette polyvalente : elle contrĂŽle la vitesse d’obturation en utilisation classique, et permet d’ajuster la sensibilitĂ© ISO lorsqu’on la soulĂšve. Cette molette fonctionne en duo avec la bague d’ouverture crantĂ©e de l’objectif, pour un contrĂŽle prĂ©cis de l’exposition.
Pour aller plus loin
Modes P, A, S, M : tout comprendre aux modes de prise de vue des appareils photos
Si cette approche diffĂšre des modes PASM traditionnels, elle devient vite intuitive : le mode prioritĂ© vitesse s’active avec la bague d’ouverture sur « A », tandis que la prioritĂ© ouverture s’obtient avec la molette de vitesse sur « A ». Pour un mode entiĂšrement automatique, il suffit donc de positionner les deux sur « A ».

Le dĂ©clencheur, dotĂ© d’un filetage pour accessoires, est cerclĂ© d’une bague de mise sous tension. On trouve aussi une molette de correction d’exposition et un bouton personnalisable.
Organisation des commandes principales
Deux bagues crantĂ©es offrent des options de contrĂŽle supplĂ©mentaires : une Ă l’avant pour l’index, une Ă l’arriĂšre pour le pouce. Ces deux bagues cliquables peuvent ĂȘtre personnalisĂ©es selon les besoins. La face arriĂšre s’organise autour d’un joystick de navigation et d’un bouton Q pour l’accĂšs rapide aux rĂ©glages. Les touches essentielles de lecture et de retour, ainsi que deux boutons de fonctions prĂ©rĂ©glĂ©s pour le mode de prise de vue et le verrouillage d’exposition, complĂštent cette disposition. Seul le sĂ©lecteur de mode autofocus se dĂ©marque par sa position sur le flanc gauche du boĂźtier.

Le dessous de l’appareil abrite le compartiment batterie/carte SD et le pas de vis pour trĂ©pied. La connectique est logĂ©e sur le flanc droit et comprend une sortie micro HDMI, un port USB-C (charge/transfert/webcam) et une entrĂ©e pour microphone mini-jack 2,5 mm.

Le X100VI est facile Ă prendre en main, sauf lorsqu’il faut accĂ©der au bouton Q, un peu trop excentrĂ© pour une utilisation Ă une main.
Fujifilm X100VIUn viseur hybride unique en son genre
Le X100VI se distingue par son viseur hybride qui combine optique et Ă©lectronique. Le viseur optique, inspirĂ© des compacts argentiques, offre un champ de vision plus large que lâobjectif et permet de surveiller lâenvironnement autour du cadre, dĂ©limitĂ© par des lignes lumineuses. PlacĂ© Ă gauche du boĂźtier, il prĂ©sente une lĂ©gĂšre obstruction de lâobjectif dans lâangle infĂ©rieur droit. Un carrĂ© central indique la mise au point, et les informations clĂ©s (flash, ISO, mode, simulation de film) apparaissent en pĂ©riphĂ©rie pour une lecture claire.


Un levier situĂ© Ă l’avant du boĂźtier permet de basculer vers le mode Ă©lectronique. L’Ă©cran OLED de 3,69 millions de pixels s’active alors instantanĂ©ment. Mais le X100VI va plus loin avec un troisiĂšme mode astucieux qui fusionne les atouts des deux systĂšmes : il ajoute Ă la visĂ©e optique une fenĂȘtre Ă©lectronique en bas Ă droite. En mise au point manuelle, ce mini-Ă©cran affiche un focus peaking, qui souligne les zones nettes d’une couleur vive.
Un écran tactile inclinable et une interface éprouvée
Le X100VI conserve la base ergonomique de son prĂ©dĂ©cesseur. LâĂ©cran LCD de 3 pouces dispose dâun systĂšme d’articulation qui permet seulement un basculement vertical ; l’Ă©cran peut ĂȘtre inclinĂ© vers le haut (environ 90 degrĂ©s) ou vers le bas (environ 45 degrĂ©s). Ce mĂ©canisme facilite les prises de vue en plongĂ©e ou en contre-plongĂ©e, mĂȘme s’il n’offre pas la polyvalence d’un Ă©cran entiĂšrement articulĂ©.

La dĂ©finition est identique au modĂšle prĂ©cĂ©dent (1,6 MP) avec les mĂȘmes fonctionnalitĂ©s : toucher pour dĂ©finir le point AF, balayage pour la navigation dans les photos, ou encore pincement pour le zoom en lecture. L’interface utilisateur du X100V, avec son menu Q personnalisable et ses menus Ă onglets colorĂ©s, est reprise. Attention, l’ergonomie des menus est trĂšs Ă©loignĂ©e de celle d’un smartphone et il faudra ĂȘtre patient pour apprĂ©hender lâensemble des fonctions disponibles.
Une app de contrĂŽle un peu lente
Fuji propose une application de contrĂŽle pour ses appareils hybrides (Xapp), qui permet de piloter l’appareil par Bluetooth et Wi-Fi, pour prendre des photos ou des vidĂ©os Ă distance, ainsi que pour tĂ©lĂ©charger les images.
Un jumelage permanent entre smartphone et appareil photo est possible, pour tagger automatiquement les photos prises avec les coordonnées GPS du smartphone. Seul regret, le transfert des images vers le smartphone est relativement lent. On gagne énormément de temps à brancher le X100VI à un ordinateur ou une tablette via son port USB-C, voire à copier les fichiers de la carte SD avec un adapteur externe.
Fujifilm X100VIUne formule optique éprouvée
Le Fujifilm X100 VI hĂ©rite du bloc optique Fujinon 23 mm II f/2 apparu sur le X100V. Cette optique dâĂ©quivalence 35 mm utilise 8 Ă©lĂ©ments rĂ©partis en 6 groupes, dont 2 lentilles asphĂ©riques pour rĂ©duire les aberrations gĂ©omĂ©triques et amĂ©liorer la nettetĂ© de lâimage.
Pour aller plus loin
Objectifs photo : tout comprendre aux différentes optiques pour votre appareil photo
L’objectif reste fixe en usage classique, ce qui permet Ă l’appareil de conserver un gabarit compact avec une longueur de 23 mm depuis le boĂźtier. En mise au point rapprochĂ©e, il s’Ă©tend lĂ©gĂšrement, atteignant une longueur maximale de 25 mm, soit un dĂ©ploiement de seulement 2 mm. Dans ce cas prĂ©cis, le mĂ©canisme d’autofocus est un peu bruyant, alors qu’il est presque inaudible pour les photos de sujets Ă©loignĂ©s.

La distance de mise au point minimale est trÚs basse, avec seulement 10 cm, ce qui permet de réaliser des gros plans intéressants.
La formule optique a fait ses preuve, avec peu dâaberrations chromatiques Ă pleine ouverture, des reflets parasites face au soleil sous contrĂŽle et des bulles de bokeh relativement harmonieuses.

L’appareil est Ă©quipĂ© d’un filtre ND intĂ©grĂ© Ă l’objectif. Cette fonction s’avĂšre prĂ©cieuse dans deux situations distinctes. En photo, elle compense la limite de vitesse de l’obturateur mĂ©canique fixĂ©e Ă 1/4000s. Sans ce filtre, les conditions de forte luminositĂ© obligeraient Ă basculer vers l’obturateur Ă©lectronique, qui monte jusqu’Ă 1/180 000s, mais peut induire des dĂ©formations des sujets en mouvements rapides. En vidĂ©o, le filtre ND permet d’obtenir un rendu naturel du mouvement en maintenant une vitesse d’obturation adaptĂ©e â gĂ©nĂ©ralement le double de la frĂ©quence d’images (par exemple 1/50s pour un enregistrement en 25 images par seconde).

L’optique offre une excellente ergonomie avec sa bague de mise au point crantĂ©e dotĂ©e de deux poignĂ©es antidĂ©rapantes pour une manipulation aisĂ©e. Sa course lente permet un rĂ©glage prĂ©cis, particuliĂšrement en utilisant le focus peaking.
Un rendu naturel plutĂŽt que clinique
L’objectif Fujinon 23 mm du X100VI propose une approche singuliĂšre. Si son piquĂ© peut sembler moins impressionnant que celui de certains concurrents comme le Ricoh GR IIIx, il se distingue par d’autres qualitĂ©s. Fujifilm a privilĂ©giĂ© un rendu plus naturel, avec des micro-contrastes maĂźtrisĂ©s et une colorimĂ©trie cohĂ©rente. Cette caractĂ©ristique s’avĂšre particuliĂšrement flatteuse en portrait, oĂč les dĂ©tails de la peau sont rendus avec dĂ©licatesse, et en paysage, oĂč l’objectif maintient un Ă©quilibre harmonieux entre les diffĂ©rents plans de l’image. C’est donc moins dans la performance technique pure â voire chirurgicale â que dans sa capacitĂ© Ă produire des images Ă©quilibrĂ©es et naturelles que cette optique trouve sa lĂ©gitimitĂ©.

Les performances du Fujinon 23 mm Ă©voluent selon l’ouverture utilisĂ©e. Ă f/2, le piquĂ© est modĂ©rĂ© au centre et plus doux dans les coins. L’objectif atteint son meilleur niveau Ă partir de f/2,8, avec une nettetĂ© homogĂšne qui s’amĂ©liore encore aux ouvertures intermĂ©diaires. Le vignettage, naturellement prĂ©sent sur ce type d’optique, est efficacement corrigĂ© par le traitement interne du X100VI. Cette correction est Ă©galement bien prise en charge lors du dĂ©veloppement des fichiers RAW par les logiciels courants comme Lightroom ou Capture One.
Des possibilités de recadrage intéressantes
GrĂące Ă la rĂ©solution trĂšs Ă©levĂ©e du capteur, les possibilitĂ©s de recadrage s’avĂšrent intĂ©ressantes.
| Longueur focale (mm) | Résolution |
|---|---|
| 35 mm | 40 MP |
| 40 mm (recadrage) | 31 MP |
| 50 mm (recadrage) | 20 MP |
| 70 mm (recadrage) | 10 MP |
Avec 40 MP, on peut recadrer sereinement afin de simuler des focales plus longues, jusqu’Ă 50 mm avec un haut niveau de dĂ©tails, et mĂȘme 70 mm avec une rĂ©solution rĂ©duite.


Pour une publication sur les rĂ©seaux sociaux, on peut mĂȘme pousser le recadrage jusqu’Ă une Ă©quivalence focale de 100 mm, comme sur l’image ci-dessus.
Fujifilm X100VIUn capteur X-Trans de nouvelle génération
L’atout majeur du X100VI rĂ©side dans son capteur APS-C X-Trans 5 HR de 40,2 mĂ©gapixels (un record). Fujifilm se distingue par l’utilisation d’une matrice X-Trans Ă motif 6×6 photosites, en remplacement de la traditionnelle matrice de Bayer Ă motif 2×2 utilisĂ©e par la concurrence.
Pour aller plus loin
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Cette architecture spĂ©cifique distribue irrĂ©guliĂšrement les photosites verts, rouges et bleus, supprime le besoin d’un filtre passe-bas optique et contribue Ă une meilleure nettetĂ©. La technologie BSI (Back-Side Illuminated) amĂ©liore la captation de lumiĂšre en dĂ©plaçant les circuits derriĂšre les photosites, ce qui maximise leur surface utile et rĂ©duit le bruit, notamment en basse lumiĂšre.Â

Ce capteur, que nous avons dĂ©jĂ Ă©valuĂ© dans notre test du X-T50, se distingue effectivement par son rendu colorimĂ©trique particuliĂšrement riche et naturel. Il produit par ailleurs des images Ă©tonnamment peu bruitĂ©es, au regard de la densitĂ© de ses photosites. JusquâĂ ISO 800, le bruit est Ă peine perceptible. Il devient plus perceptible Ă ISO 1600 et acceptable jusquâĂ ISO 6400. La prĂ©sence dâune stabilisation mĂ©canique est sur ce point prĂ©cieuse, puisquâelle permet dâopter pour de faibles vitesses dâobturation tout en maintenant le capteur Ă des valeurs ISO basses.

Pour cela, il faudra tout de mĂȘme sortir du mode Auto, qui fixe la vitesse dâobturation basse Ă 1/35 s et ne pas hĂ©siter Ă descendre jusquâĂ 1/10 s, voire davantage. RĂ©ussir une photo nette Ă main levĂ©e (dâun sujet fixe) avec une obturation de 1/2 s est du domaine du possible. Il faut s’appliquer, mais cela fonctionne.
Les clichĂ©s pris en mode auto sont bien exposĂ©s et la dynamique du capteur permet â si lâon a pris soin de photographier Ă©galement en format raw â dâextraire des zones sombres et claires de nombreux dĂ©tails. Cela peut se faire directement dans le X100VI, qui dispose dâun module de dĂ©veloppement, ou bien avec un logiciel tiers (Lightroom par exemple).
| Format d’image | Taille max. moyenne |
| JPEG Fine /Normal | 25 Mo / 10 Mo |
| HEIF Fine / Normal | 12 Mo / 7 Mo |
| RAW / compressé sans perte / avec perte | 85 Mo / 35-45 Mo / 28 Mo |
Les simulations de films, l’atout Fuji
Les simulations de films Fujifilm constituent l’une des signatures du X100VI. Issues de l’expertise de la marque dans la fabrication de pellicules argentiques, ces simulations reproduisent les caractĂ©ristiques de diffĂ©rents films photographiques. L’appareil en propose 20 au total, avec une large palette de rendus : des couleurs naturelles aux contrastes plus marquĂ©s, en passant par diffĂ©rentes options monochromes. En voici quelques unes.
Ces profils colorimĂ©triques, applicables aux photos comme aux vidĂ©os, peuvent ĂȘtre personnalisĂ©s via des rĂ©glages fins de tons, de nettetĂ© ou d’effet de grain. L’appareil propose Ă©galement un bracketing de simulations, capturant jusqu’Ă trois versions diffĂ©rentes d’une mĂȘme scĂšne. De plus, les simulations peuvent ĂȘtre appliquĂ©es aux fichiers raw aprĂšs la prise de vue, soit directement dans l’appareil, soit via les logiciels Lightroom ou Capture One.

Cette flexibilitĂ© permet d’obtenir des images au caractĂšre affirmĂ©, que ce soit directement en sortie de boĂźtier ou lors du post-traitement.
Fujifilm X100VIAutofocus : progrĂšs et limites
Le X100VI utilise un systĂšme autofocus hybride combinant dĂ©tection de phase et de contraste, avec une couverture de 425 points sĂ©lectionnables. Les modes point unique, zone ou suivi large s’adaptent Ă diffĂ©rentes situations. L’appareil dĂ©tecte efficacement les sujets (visages, yeux, animaux, oiseaux, vĂ©hicules) et fonctionne mĂȘme dans des conditions de trĂšs faible luminositĂ©, comme au crĂ©puscule ou en intĂ©rieur sombre â bien qu’il puisse parfois patiner dans ces conditions extrĂȘmes. La dĂ©tection et le suivi des visages se montrent plus fiables que sur le X100V, avec moins de dĂ©crochages. Toutefois, le suivi des sujets en mouvement â notamment lorsquâils se rapprochent de lâutilisateur â reste perfectible.

Fuji a mis un peu dâIA dans son autofocus, pour mieux effectuer le point sur les visages (notamment les yeux) ou dĂ©tecter un animal ou un vĂ©hicule par exemple. Dommage quâil faille au prĂ©alable indiquer Ă lâappareil quel type de sujet on souhaite suivre. Par comparaison, bien des smartphones haut de gamme effectuent cette dĂ©tection automatiquement.
Rafales et réactivité
Le passage au capteur X-Trans 5 de 40 MP a entraĂźnĂ© une lĂ©gĂšre baisse des cadences de prise de vue, qui devrait ĂȘtre sans incidence pour la plupart des utilisateurs, exception faite de ceux qui utiliseraient le X100VI pour la photo sportive ou animaliĂšre. Reste que lâobturation peut grimper Ă 13 ips en mode Ă©lectronique, ce qui devrait couvrir bien des cas de figures.
| Mode de cadences | X100 VI | X100 V |
| Obturateur mécanique | 11 fps / 38 JPEG | 11 fps / 38 JPEG |
| Obturateur électronique | 13 fps / 80 JPEG | 20 fps / 32 JPEG |
| Obturateur électronique (avec crop/recadrage) | 20 fps (1.29x crop) / 117 JPEG | 30 fps (1.25x crop) / 29 JPEG |
Pour le reste des opĂ©rations, le Fujifilm X100 VI est trĂšs rĂ©actif et l’on n’observe pas de ralentissement prĂ©judiciable. Sa mise sous tension est quasi-instantanĂ©e et le premier clichĂ© est vite pris.

L’autonomie est confortable et culmine Ă 450 photos selon Fuji, Ă condition d’utiliser le viseur optique et l’Ă©cran de contrĂŽle avec modĂ©ration. Pendant les deux semaines de ce test, je ne suis jamais venu Ă bout de la batterie de l’appareil lors d’une session photo. Par ailleurs, il est possible d’utiliser l’appareil pendant sa recharge avec une batterie externe. Bref, sauf Ă filmer sans cesse en 4K, l’autonomie avec une seule batterie ne devrait pas ĂȘtre un problĂšme pour la plupart des utilisateurs.
Fujifilm X100VIDes ambitions vidéo renforcées
Les capacitĂ©s vidĂ©o du X100VI franchissent un cap significatif avec l’arrivĂ©e de la 6,2K (6240 x 3150 pixels) limitĂ©e Ă 30 images par seconde, et surtout de la stabilisation mĂ©canique (IBIS), qui transforme l’expĂ©rience de tournage Ă main levĂ©e sans imposer de recadrage, contrairement au X100V qui ne disposait que d’une stabilisation numĂ©rique avec recadrage imposĂ©. L’appareil propose une gamme complĂšte de dĂ©finitions : 6,2K, 4K (DCI ou UHD) jusqu’Ă 60 images par seconde, et Full HD avec possibilitĂ© de ralentis jusqu’Ă 240 images par seconde.
Pour aller plus loin
H.265, 4:2:2, 10 bits, UHD ou 60p : tout comprendre aux formats et à la compression vidéo
En 4K, il est possible de filmer sans recadrage Ă 29.97p, 25p, 24p ou 23.98p lorsque la stabilisation numĂ©rique est dĂ©sactivĂ©e. Le passage en 50/60p impose un recadrage de 1.14x, tandis que l’activation de la stabilisation numĂ©rique entraĂźne un recadrage de 1.1x, quelle que soit la frĂ©quence d’images.

Les options d’enregistrement sont particuliĂšrement flexibles, avec le choix entre les codecs H.265 et H.264, et des dĂ©bits allant jusqu’Ă 200 Mbits/s.
L’enregistrement se fait par dĂ©faut en Rec.709 avec la possibilitĂ© d’appliquer directement les simulations de films Fujifilm. Pour plus de flexibilitĂ© en post-production, un mode F-Log en 4:2:2 10 bits est disponible, avec une plus grande latitude dans le travail des couleurs et des contrastes lors de l’Ă©talonnage.

Le mode haute vitesse permet des ralentis impressionnants en Full HD, avec des fréquences atteignant 240 images par seconde et différents facteurs de ralenti (2x, 4x, 5x, 8x, 10x selon la fréquence choisie). La sortie HDMI offre un signal 4:2:2 10 bits dans toutes les définitions, pour un enregistrement externe de haute qualité.
L’autonomie en vidĂ©o varie selon la dĂ©finition : environ 45 minutes d’enregistrement effectif en 6.2K/30p ou 4K/60p, et jusqu’Ă 55 minutes en Full HD avec ralenti Ă 120p. En utilisation continue, ces durĂ©es peuvent atteindre respectivement 70 et 85 minutes. Elles sont toutefois thĂ©oriques et peuvent ĂȘtre rĂ©duites en cas de tempĂ©rature ambiante Ă©levĂ©e, l’appareil pouvant s’arrĂȘter prĂ©maturĂ©ment pour Ă©viter la surchauffe.

Si le X100VI ne rĂ©volutionne pas la vidĂ©o hybride, il devient un outil plus polyvalent pour les crĂ©ateurs de contenu, notamment grĂące Ă sa double stabilisation (IBIS + stabilisation numĂ©rique) qui offre plus de flexibilitĂ© dans le choix entre qualitĂ© d’image et stabilitĂ© optimale.
CĂŽtĂ© audio, le X100VI dispose de microphones intĂ©grĂ©s et propose un contrĂŽle manuel des niveaux dâenregistrement. Son entrĂ©e micro mini-jack 2,5 mm permet dâutiliser un microphone filaire externe.
Fujifilm X100VIUn prix justifié face à la concurrence
Le Fujifilm X100 VI est disponible en coloris gris ou noir et proposĂ© au prix de 1799 euros. Son principal concurrent est sans nul doute le X100V. Certes, il nâest plus commercialisĂ©, mais la pĂ©nurie de X100VI pousse Ă sâintĂ©resser au prĂ©cĂ©dent modĂšle, plus facilement disponible dâoccasion. Cependant, le X100VI cumule les avantages sur son devancier : capteur plus dĂ©fini (> 50 %), stabilisation mĂ©canique pour des clichĂ©s nets en basse lumiĂšre, processeur deux fois plus puissant (meilleur autofocus, vidĂ©o 6,2 KâŠ).

Le Ricoh GRIIIx est lâalternative Ă©vidente au Fujifilm X100VI, avec des photos plus piquĂ©es mais une rĂ©solution de 24 MP « seulement », qui limite les possibilitĂ©s de recadrage et de zoom ; la colorimĂ©trie de ses images est aussi plus conventionnelle. Le Ricoh pĂšse deux fois moins lourd, tient rĂ©ellement dans une poche, mais tout cela au prix de concessions majeures (absence de viseur, Ă©cran LCD fixe, faible autonomie). Le GR IIIx est Ă©galement trĂšs limitĂ© en vidĂ©o (1080p seulement et sans mode Log).
Quant au Leica Q3 43, avec son optique prestigieuse et son capteur plein format de 61 MP, il nĂ©cessite un effort financier auquel tout le monde ne pourra consentir. Ses 6750 euros font dâailleurs relativiser les 1799 euros du Fujifilm X100VI.





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