
Le diner d’état avec Donald Trump semble avoir requinqué les géants de la tech. Ils sont désormais en ordre de bataille derrière l’administration américaine, même lorsque cela veut dire revenir sur des mesures protégeant la démocratie.
C’est le cas de YouTube, dont la société mère Alphabet a annoncé une réforme majeure de son contenu, par une lettre envoyé au député trumpiste Jim Jordan.
Dans cette lettre, Alphabet annonce le retour des chaînes YouTube bannis au cours des dernières années pour désinformation concernant le COVID-19 et les élections. La firme officialise l’affaiblissement de sa politique de modération, au nom de la liberté d’expression.
YouTube dénonce l’administration Biden
La lettre envoyée par Alphabet a le mérite de la clarté. L’entreprise n’emploi pas la langue de bois et ne fait aucun détour.


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La société « apprécie la responsabilité dont fait preuve […] Jim Jordan, ainsi que son rôle essentiel dans la promotion de la liberté d’expression, valeur fondamentale des États-Unis ». Elle annonce qu’elle « s’engage en faveur de la liberté d’expression ».
En gage de bonne foi auprès du nouveau pouvoir, Google dénonce l’administration Biden noir sur blanc : « Il est inacceptable et injustifié qu’un gouvernement, y compris l’administration Biden, tente de dicter à Alphabet la manière dont elle doit modérer les contenus ».
On parle ici de la pandémie de COVID-19 où « de hauts responsables de l’administration Biden, notamment des responsables de la Maison Blanche, ont mené des actions de sensibilisation répétées et soutenues auprès d’Alphabet et ont fait pression sur la société concernant certains contenus générés par les utilisateurs liés à la pandémie de COVID-19 qui ne violaient pas ses politiques ».
Une façon pour Alphabet de se dédouaner complètement de sa politique de modération qui visait les milieux complotistes, la désinformation sur le Covid-19, ou encore les fake news durant les élections américaines de 2020 et 2024. En 2022 pourtant, YouTube semblait particulièrement fier de sa politique de modération contre la désinformation.
YouTube en profite aussi pour caresser le camp de Donald Trump dans le sens du poil de façon à peine éhonté.
YouTube accorde de l’importance aux opinions conservatrices sur sa plateforme et reconnaît que ces créateurs ont une grande portée et jouent un rôle important dans le débat civique. Alphabet reconnaît que ces créateurs font partie de ceux qui façonnent la consommation en ligne d’aujourd’hui, en proposant des interviews « incontournables » qui permettent aux spectateurs d’entendre directement les politiciens, les célébrités, les chefs d’entreprise et bien d’autres encore.
L’Europe dans le viseur
Le camps démocrate n’est pas le seul adversaire politique de Donald Trump visé dans la lettre de Google. La firme dédie aussi un paragraphe à l’Union européenne, en particulier les lois DSA (Digital Services Act) et DMA (Digital Markets Act) qui visent justement à réguler les géants de la tech.
Ces lois imposent une charge réglementaire disproportionnée aux entreprises américaines, et Alphabet exprime depuis longtemps ses préoccupations quant au risque que la DSA puisse faire peser sur la liberté d’expression au sein et en dehors de l’Union européenne, selon la manière dont certaines dispositions pourraient être appliquées.
Alphabet s’inquiète notamment des lois sur la modération imposées par l’Europe pour s’attaquer aux appels à la haine sur Internet.
La DSA pourrait ouvrir la voie à une réglementation substantielle de discours pourtant légaux, notamment par l’atténuation des risques, l’utilisation de codes de conduite et de protocoles de crise, et le mécanisme de règlement extrajudiciaire des litiges. Alphabet reste conscient de ces risques et continue de faire preuve de vigilance dans la défense de ces droits.
Une façon pour Alphabet de demander au législateur américain de ne plus aux géants de la tech, mais bien au vieux continent et ses lois encadrant la liberté d’expression. De quoi ajouter un peu d’huile sur le feu dans un contexte de tensions diplomatiques et commerciales entre l’Europe et les États-Unis.
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