Revue de tests : la Pixel C a bien du mal à convaincre les médias américains

 

Pour le lancement de la Pixel C, Google avait tout prévu. Non seulement la tablette est disponible un peu partout dans le monde, mais en plus, les principaux médias américains ont reçu la tablette quelques jours avant afin d’en réaliser un test. Le moins qu’on puisse dire, c’est que ces quelques jours passés en sa compagnie n’ont pas vraiment convaincu la presse outre-Atlantique. Si personne ne remet en cause son design, son clavier et son aspect logiciel, tous relèvent ses défauts ou lacunes. Voici ce que pense la presse américaine de la Pixel C.

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Design : plus belle que l’iPad ?

S’il y a bien un point qu’aucun site web ne remet en cause, c’est bien le design de cette Pixel C. Tous les sites, y compris The Verge, habituellement de très mauvaise foi avec les produits Android, reconnaissent que Google a réalisé un beau travail sur cette tablette. TechCrunch ou ArsTechnica louent les mérites de l’association de la coque en aluminium associé au verre de la façade, qui confère un aspect haut de gamme au terminal.

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La Pixel C (crédit image Ars Technica)

The Verge élude même la question lors de son test et affirme : « je ne vais pas m’étendre sur le sujet, je l’adore ». Et d’ajouter : « il n’y aucun craquement ou de boutons mal alignés comme on en voit souvent sur des tablettes Android », ce qui est plutôt rassurant. Beaucoup de journalistes américains n’hésitent pas à rapprocher la tablette d’une Surface ou d’un iPad, dont la qualité des matériaux est égale, voire supérieure, selon eux. Ars Technica note que par rapport à une Nexus 9, « c’est le jour et la nuit ». Ouf.

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La Pixel C face à l’iPad (crédit image Ars Technica)

Ce même Ars Technica est d’ailleurs pratiquement le seul site américain à parler de la barre de lumière colorée qui se trouve au dos de l’appareil. C’est la marque de fabrique de la gamme Pixel. Lorsque l’on ouvre ou ferme la tablette sur son clavier, cette barre s’illumine aux couleurs de Google. Elle comprend quatre sections, qui correspondent chacune à 25 % de batterie. Pour Ars Technica, l’effet est réussi et confère un caractère particulier à cette tablette.

Un clavier à la connexion automatique magique, mais encore très bugué

Plus que le design en lui-même, le clavier vendu séparément de la tablette a été très discuté par les médias américains. Il faut dire que ce clavier est très particulier puisqu’il ne contient aucun port ni connecteur. Et selon les médias américains, son utilisation est vraiment impressionnante au quotidien. Comme l’explique TechCrunch, tout passe par des aimants : il suffit que le Bluetooth soit activé sur la tablette et d’aligner ensuite le clavier avec la tablette dans l’emplacement dédié que ce dernier soit reconnu automatiquement.

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Le clavier/support de la Pixel C (crédit image The Verge)

Ce clavier fait également office de support et de coque de protection. Un support qui ne risque pas de lâcher tant les aimants sont puissants explique Ron Amadeo de Ars Technica, tellement puissant, explique-t-il dans un tweet, que l’on peut coller la tablette à un réfrigérateur pour en faire un frigo connecté.  Dont acte.

Le clavier est lui-même a été plutôt apprécié par les journalistes. Venture Beat, qui avait un a priori négatif sur la tablette et ce clavier explique que la semaine passée en sa compagnie l’a complètement convaincu de son intérêt dans le cadre du travail. TechCrunch, un peu plus modéré, note que les touches sont un peu petites, mais tout à fait praticables. Le souci se pose essentiellement au niveau des touches Tab et Shift, qui s’avèrent trop petites au quotidien. Venture Beat aurait également aimé que Google y intègre un trackpad.

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Le clavier de la Pixel C (crédit image The Verge)

Ce clavier, ou tout du moins son intégration logicielle à la tablette, semble pour l’instant terriblement bugué. Ars Technica et The Verge notent tous deux que le clavier a tendance à se déconnecter régulièrement et de façon particulièrement désagréable. « La Pixel C semble avoir de temps en temps des problèmes de connexion capricieuse lorsque le Bluetooth est activé, note The Verge. Quand la connexion saute, plus rien n’est enregistré pour quelques secondes. Et quand elle revient, s’affiche : mmmmmmmmmmeeeeerrr (littéralement et de façon figurative) ». Toujours dans les mauvais points, il est pour l’instant impossible de connaître le niveau de la batterie du clavier. Cela devrait être corrigé le mois prochain, selon Google.

Un écran tout simplement irréprochable, mais mal exploité

Tout comme le design, l’écran QHD de la Pixel C n’a reçu que des applaudissements de la critique américaine. Que cela concerne sa définition ou encore sa luminosité excellente ( un écran tellement lumineux qu’elle fait mal aux yeux quand elle au maximum explique TechCrunch), la Pixel C se place aisément au-dessus des autres tablettes Android… mais aussi Apple. Selon TechRadar, qui a pondu un test de 7 (!) pages, Google a utilisé une dalle technologie de PolySilicon basse température (LTPS LCD) pour réduire la consommation énergétique.

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Quant au format de la tablette, qui n’est 4:3, ni 16:9, mais au format A4 (1:√2), il est plutôt convaincant. The Verge, comme TechCrunch apprécie beaucoup ce ratio, qui se montre aussi pratique ne mode portrait qu’en mode paysage. « Avec ce ratio, vous pourriez partager l’écran en deux et conserver le même ratio sur les deux nouvelles moitiés. Ce serait idéal pour un partage d’écran, mais Android Marshmallow ne le permet toujours pas ». Avoir un écran large, c’est bien, mais si l’interface ne le permet pas, c’est un peu du gâchis.

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Ars Technica note également dans son coin que la dalle tactile de son modèle retail semblait défectueuse et ne prenait pas toujours en compte les frappes de l’utilisateur. Un défaut que n’ont pas relevé les autres sites américains.

Des bonnes performances et une légère chauffe

Pour sa nouvelle tablette, Google a fait appel à Nvidia et à sa dernière puce en date, le Tegra X1, que l’on considère aujourd’hui comme la meilleure puce mobile que l’on peut trouver dans des appareils Android. Les sites américains à avoir fait des benchmarks sont peu nombreux pour l’instant et Ars Technica en fait partie. Pour faire simple, les performances délivrées par la Pixel C la classent dans les meilleures tablettes Android, mais en dessous de l’iPad et très en dessous de l’iPad Pro lorsque l’on regarde GFX Bench.

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Sur GFX Bench, en mode onscreen.
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Sur GFXBench, en mode offscreen.

Au quotidien, la Pixel C n’est pas aussi fluide qu’espérée. The Verge et TechRadar notent que l’interface ralentit souvent, surtout lorsque l’on passe en mode multitâche ou d’une application à une autre. « Il y a des pauses et des ralentissements inexcusables, particulièrement lorsque l’on lance ou que l’on change d’application ». Pire, il semble que la tablette chauffe un peu, dans les jeux, indique TechRadar, mais aussi lorsque l’on lance Google Earth note Venture Beat. Aïe.

Puisque l’on est dans les performances, on apprend au détour de divers tests que la Pixel C est équipée d’une batterie de 9000 mAh. The Verge, TechRadar ou encore Ars Technica se montrent d’ailleurs plutôt satisfaits de son autonomie. La tablette est capable de tenir une journée en utilisation classique sans avoir besoin d’être rechargée. Un bon point.

Android sur tablette ? À quoi bon ?

Finalement l’aspect qui a le plus déplu est sans conteste Android. Pour tous les sites américains, la plus grosse erreur de Google a été d’installer la Pixel C sous Android 6.0 Marshmallow. Ars Technica n’y va d’ailleurs pas avec le dos de la cuillère et intitule son article « un nouvel appareil qui ignore le principal problème des tablettes Android : l’aspect logiciel ». Pour résumer ce que disent tous les sites : les applications Android sont rarement adaptées aux écrans en mode paysage et sont affichées comme sur un écran de smartphone. Un point très problématique sur une tablette orientée vers la productivité. Un point de vue partagé par The Verge qui considère que si Google désire tant installer Android sur une tablette, il faudrait d’abord travailler un minimum sur l’OS pour l’adapter à l’appareil.

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Les boutons de navigations (en bas) sont disposés étrangement sur la Pixel C.

Il faut également souligner que Google n’a pas vraiment fait d’effort logiciel sur sa tablette. Absence d’écran partagé, Google Now non activé par défaut et absence de port carte microSD qui limite la mémoire handicapent sérieusement la tablette. À quoi bon avoir un look de laptop si c’est pour ne pas parvenir à les concurrencer efficacement ? Impardonnable pour les journalistes américains. On apprend également que la seule amélioration logicielle de la Pixel C concerne le placement des boutons de navigation. Le bouton multitâche est situé à en bas à droite tandis que les deux autres sont situés à l’extrême gauche.

Un bel appareil mais qui répond mal à son objectif

Personne ne remet en cause les intentions de Google avec sa Pixel C. C’est une belle tablette, aux finitions impeccables et aux idées de hardware excellentes. Mais à quoi bon réaliser un appareil haut de gamme vendu au prix d’un laptop si elle n’est pas capable de leur faire face d’un point de vue logiciel. En fait, et comme le note un journaliste américain, on sent que l’équipe qui a conçu la Pixel s’est fait plaisir avec la Pixel C. Mais on a l’impression qu’elle n’a jamais travaillé avec l’équipe de développement d’Android, que ce soit d’un point de vue logiciel ou optimisation matérielle. Nous vérifierons tous ces points d’ici quelques jours, quand nous aurons reçu la tablette à la rédaction.

Sources :


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