Huawei accusé d’avoir recruté un professeur pour espionner une startup américaine

 

Une entreprise américaine accuse Huawei d’avoir enrôlé un professeur d’université afin de lui voler des secrets industriels. Cela intervient sur un fond de tension entre le groupe chinois et les États-Unis.

Photo : Pierre Metivier

Il y a encore quelques semaines, nous entendions encore beaucoup parler du conflit juridique qui se joue entre Huawei et les États-Unis. Le gouvernement américain accable en effet l’entreprise de plusieurs accusations et estime notamment qu’elle tente d’espionner son réseau 5G au profit de la Chine.

Huawei est aussi accusé d’avoir tenté de voler une technologie de T-Mobile. Le constructeur, appuyé par Beijing, a évidemment réagi et clamé son innocence. Or, depuis un petit moment, les tensions à ce sujet ne font plus autant de bruit qu’auparavant.

Huawei vs CNEX

Mais voilà qu’une affaire pourrait remettre de l’huile sur le feu. La startup californienne CNEX accuse Huawei d’avoir enrôlé un professeur d’université pour voler des informations sur ses technologies. C’est ce que l’on apprend par le biais de Reuters.

L’activité de CNEX consiste à améliorer les performances des SSD dans les centres de données (data centers). La startup est engagée dans un conflit avec Huawei depuis 2017, mais elle a déposé de nouveaux documents au début du mois de mai 2019 pour ajouter quelques détails sur sa version des faits.

Professeur espion

Les responsables de CNEX affirment ainsi qu’un professeur de l’université de Xiamen en Chine leur a demandé s’il pouvait récupérer l’un de leurs circuits imprimés dans le cadre d’un projet de recherche. La startup a accepté après avoir lui avoir fait signé un accord de confidentialité.

Or, CNEX explique aussi que, à son insu, l’université travaillait avec Huawei. Une fois le circuit imprimé remis au professeur, des informations techniques sur les produits de CNEX se seraient ainsi retrouvées entre les mains du géant chinois.

« Huawei a pris des informations sur les propriétés et les secrets commerciaux de CNEX et les a partagés avec le personnel chargé du développement des SSD de Huawei en violations des déclarations faites à CNEX et des restrictions imposées à la distribution des renseignements techniques de CNEX », lit-on dans les nouveaux documents déposés auprès de la Cour fédérale du Texas.

Il faudra bien évidemment attendre qu’une enquête soit menée et détermine si ces déclarations sont avérées avant de savoir si Huawei est coupable ou innocent dans cette histoire.

En 2017, c’est Huawei qui accusait

Ronnie Huang, l’un des fondateurs de CNEX, avait travaillé pour une filiale de Huawei avant de fonder sa startup. En 2017, le groupe chinois l’accusait d’avoir volé des technologies protégées par des brevets.

Le tribunal a rejeté les demandes de Huawei la semaine dernière. Cependant, CNEX fait toujours face à une enquête pour savoir si son Ronnie Huang a légalement ou non recruté ses anciens collègues de Huawei.

Le conflit entre les deux parties semble parti pour durer.


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