5G en France : attention aux « mesures restrictives contre Huawei » prévient la Chine

L'ambassade chinoise voit Orange

 

Alors que Free et Orange ont écarté Huawei dans leur stratégie de déploiement de la 5G, l'ambassade de Chine en France met en garde contre d'éventuelles "mesures restrictives".

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Crédits : Unsplash / Alejandro Luengo

Pris en étau dans la guerre commerciale opposant les États-Unis à la Chine, Huawei souffre. Si la marque assure que tout va bien en France sur le marché des smartphones, la branche télécommunications essuie quelques revers. En effet, en France, Free et Orange ont écarté le géant chinois de leur stratégie de déploiement de la 5G. L’annonce de l’opérateur historique — ayant choisi Nokia et Ericsson — semble avoir remonté les autorités chinoises.

« Nous sommes profondément choqués et inquiets »

Ce dimanche 9 février, l’ambassade de Chine en France a mis en garde Paris contre d’éventuelles « mesures discriminatoires » à l’encontre de Huawei dans le déploiement de la 5G. L’institution se base sur « des reportages récents dans plusieurs médias français » évoquant « des mesures restrictives contre Huawei dans le déploiement de la 5G » que la France envisagerait de prendre, indique Le Monde. Le communiqué de l’ambassade de Chine précise :

Nous en sommes profondément choqués et inquiets. Le président Emmanuel Macron et d’autres hauts responsables français ont réaffirmé à plusieurs reprises que sur la question de la 5G, la France ne prendrait pas de mesures discriminatoires contre un pays ou une entreprise spécifique ni n’exclurait pas Huawei. Donc, si les informations susmentionnées des médias français se révèlent exactes, c’est visiblement contraire à l’engagement pris par le gouvernement français


Attention au retour de bâton

Tout avait pourtant bien commencé pour Huawei. Fin janvier 2020, l’Union européenne défiait les États-Unis en ouvrant sa porte à Huawei, balayant d’un revers de main les accusations d’espionnage à l’égard de l’équipementier chinois. Visiblement, certains gouvernements reviennent sur leurs engagements.

C’est en tout cas ce que sous-entend l’ambassade de Chine en France lorsqu’elle réfute tout « risque technique ou sécuritaire » des équipements de Huawei. Elle précise que « si par souci de sécurité, le gouvernement français a réellement besoin de fixer des contraintes aux opérateurs, il devrait établir à cet égard des critères transparents et traiter toutes les entreprises de la même manière ». Fair enough diraient les Anglo-saxons.

L’ambassade ponctue ces déclarations de propos plus menaçants, laissant entendre un retour de bâton sur les entreprises européennes actives sur le marché chinois. « Nous ne souhaitons pas voir le développement des entreprises européennes dans le marché chinois affecté à cause de la discrimination et du protectionnisme de la France et d’autres pays européens à l’égard de Huawei », peut-on lire sur le communiqué de l’ambassade de Chine. Le message est limpide.

L’avenir de Huawei en France repose désormais sur les épaules de SFR et Bouygues Telecom qui utilisent déjà des équipements du géant chinois pour leur réseau 4G. Poursuivre l’aventure avec le même équipementier s’impose comme la solution la plus logique, puisque les antennes 4G pourront être utilisées dans le déploiement de la 5G, réduisant ainsi les coûts d’installation. Reste que l’Anssi (organisme national en charge de la validation des dossiers) semble jouer la montre sur les demandes incluant des équipements Huawei, s’agacent certains acteurs du secteur. Les annonces de SFR et Bouygues Télécom sont attendues dans les prochaines semaines. La France est prévenue.


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