Huawei préparerait une usine pour fabriquer ses puces et couvrir ses arrières

 

Selon un rapport du Financial Times, le géant chinois Huawei prévoierait de construire sa propre usine de production pour concevoir des puces de téléphones. Un moyen pour la firme de l’Empire du Milieu de couvrir ses arrières dans un avenir plus lointain.

Si Huawei n’est pas encore tiré d’affaire dans le conflit qui l’oppose aux États-Unis, la situation semble toutefois revenir au calme et progressivement à la normale : le Pays de l’Oncle Sam a en effet délivré plusieurs licences permettant à certaines entreprises de collaborer de nouveau avec la multinationale chinoise, après plus d’un an de blocage.

Un site industriel en projet

Son fournisseur d’écran Samsung fait par exemple partie des heureux élus, tout comme la marque ARM, qui lui fournit les architectures des puces Kirin. Une condition sine qua non leur a cependant été imposée : les technologies envoyées ne doivent pas prendre en charge la 5G. Sur ce point, Huawei reste donc dans une impasse, car accusé par les USA d’utiliser la 5G à des fins d’espionnage pour le compte du gouvernement chinois.

C’est pourquoi les dirigeants de l’entreprise aimeraient construire leur propre usine de production de puces, rapporte The Financial Times, relayé par Android Authority. Ici, l’idée est simple : si la passe d’armes avec les États-Unis se résout, Huawei aimerait à l’avenir couvrir ses arrières en cas de nouveau contentieux qui lui empêcherait de travailler avec toutes sociétés utilisant des technologies américaines, comme ce fut le cas durant un an.

Une solution sur le long terme

Basé à Shanghai, ce futur site industriel servirait alors à contourner de nouvelles sanctions industrielles et commerciales… dans un avenir lointain. Car Huawei partirait en effet de zéro, et débuterait alors par la fabrication de processeurs en 45 nm, une gravure aperçue en 2007. Des puces de 28 nm pourraient ensuite débarquer fin 2021, suivies des 20 nm en 2022. En clair : le groupe afficherait un sacré train de retard.

Toujours d’après le Financial Times, les stocks de puces seraient aujourd’hui à sec. Mais cette usine n’en reste pas moins une solution sur le long terme, et non instantanée, car Huawei mettrait des années et des années à concevoir son propre matériel en 5 nm, comme le Kirin 9000 récemment intronisé, embarquant la technologie 5G.