Le Français Yann LeCun quitte Meta pour se concentrer sur « la prochaine grande révolution de l’IA »

C’est un coup dur pour l’entreprise de Mark Zuckerberg. Alors que Meta a tout misé sur l’intelligence artificielle ces dernières années, voilà que l’un des pionniers du secteur vient de claquer la porte. Le chercheur franco-américain Yann LeCun, employé de longue date de l’entreprise, vient d’annoncer sa rupture avec son ancien employeur pour partir fonder sa propre startup annonce Reuters.

Assez critique sur la course au grand modèle de langage que se mène actuellement les géants de la Silicon Valley, Yann LeCun veut lui « mener à la prochaine grande révolution de l’IA », à savoir « des systèmes susceptibles de comprendre le monde physique ».

Les limites de l’IA actuel

Pour LeCun, les robots conversationnels type ChatGPT et consorts vont très rapidement montrer leurs limites et ne permettraient nullement d’atteindre le fameux stade de « l’intelligence artificielle générale » dont tout le monde parle, sans trop savoir pour autant de quoi il s’agit. Le récipiendaire du prix Turing de 2019 (sorte de prix Nobel pour l’Informatique) estime même que les risques liés à l’IA sont « largement exagérés » (pour traduire ça poliment) et que les modèles actuels étaient moins intelligents qu’un simple chat d’appartement.

« Un chat peut se souvenir, comprendre le monde physique, planifier des actions complexes, raisonner à un certain niveau, et ce, bien mieux que les modèles d’apprentissage automatique. Cela montre que nous passons à côté d’un concept important pour rendre les machines aussi intelligentes que les animaux et les humains », expliquait-il en 2024. Et c’est précisément ce concept que le franco-américain veut développer dans sa nouvelle startup.

Meta en guise de partenaire

En guise d’explications sur ce que fera l’entreprise, il explique qu’il veut construire des systèmes « susceptibles de comprendre le monde physique, dotés d’une mémoire permanente, capables de raisonner et de concevoir des actions complexes ». Un champ de recherche connu sous le nom de « world model » (ou « modèle monde ») qui consiste à générer une simulation du monde physique pour tenter de comprendre le causes et conséquences de toute chose, plutôt que de simplement comprendre le fonctionnement du langage comme le font les IA actuelles.

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Si Yann LeCun est resté autrement vague sur ce qu’allait concrètement produire cette nouvelle startup, le chercheur peut tout de même compter sur le soutien de son ancien employeur. Meta a effectivement annoncé qu’elle prendrait des parts dans l’entreprise, sans doute pour ne pas louper un éventuel virage fondamental dans le monde de l’IA.