Jensen Huang (Nvidia) : « Il n’y a pas de bulle IA », les chiffres lui donnent raison pour le moment

 
Le patron de Nvidia l’assure : « L’IA est partout, elle fait tout ». Facile à dire quand on vient d’annoncer 32 milliards de dollars de bénéfice net en trois mois. Alors que Wall Street tremble à l’idée d’une bulle, Nvidia continue de vendre ses puces comme des petits pains.
Jensen Huang

Les chiffres sont tombés cette nuit et, franchement, ils donnent le tournis. Nvidia ne se contente plus de battre les prévisions, l’entreprise les pulvérise.

Pour son troisième trimestre fiscal 2026, le géant vert affiche un chiffre d’affaires de 57 milliards de dollars (environ 54 milliards d’euros). Pour vous donner une idée de l’échelle : c’est une hausse de 62 % par rapport à l’année dernière.

Le plus délirant ? Le bénéfice net. Nvidia a empoché 32 milliards de dollars en trois mois. Faites le calcul : c’est environ 4 000 dollars de profit pur par seconde.

Jensen Huang, le patron à la veste en cuir, a évidemment profité de l’occasion pour balayer d’un revers de main les craintes de Wall Street. Une bulle ? Quelle bulle ? Selon lui, nous sommes entrés dans le « cercle vertueux de l’IA ».

Data Center : la machine à cash

Regardons ce qui rapporte vraiment. Oubliez un instant vos cartes graphiques de jeu. La division Data Center a généré à elle seule 51,2 milliards de dollars. C’est une croissance de 66 % en un an. C’est monstrueux.

La star du moment, c’est l’architecture Blackwell. Et c’est là que la communication de Nvidia devient un art. Jensen Huang affirme que la demande est « off the charts » (hors normes) et que les puces sont « sold out ». Pourtant, quelques minutes plus tard, sur Bloomberg TV, il nuance : « Nous avons plein de Blackwell à vous vendre ».

La réalité est plus subtile. La demande pour la version Blackwell Ultra explose, ce qui créé une tension sur l’offre. C’est la stratégie classique : maintenir un sentiment de pénurie pour justifier des prix exorbitants et rassurer les investisseurs sur le carnet de commandes futur. Et ça marche : l’action a pris 5 % après la clôture.

Ce que Nvidia ne dit pas trop fort

Tout est rose alors ? Pas tout à fait. Si on creuse dans les documents financiers, on trouve une petite phrase assassine dans la section des risques. Nvidia écrit noir sur blanc : « Rien ne garantit que nous conclurons des accords définitifs concernant le projet OpenAI ».

C’est le problème de fond. Nvidia vend des pelles pendant la ruée vers l’or. Mais ceux qui creusent, Microsoft, Meta, Google, OpenAI, Claude, Oracle, commencent à s’endetter massivement. On parle de centres de données financés avec des taux d’intérêt à 10 %. La question qui fâche : ces infrastructures seront-elles rentables un jour ? Une étude du MIT estime que 95 % des entreprises n’utilisent pas encore l’IA de manière productive.

Le risque, c’est l’obsolescence. On construit aujourd’hui des data centers énergivores qui pourraient être techniquement dépassés dans trois ans. Si la bulle se dégonfle, et elle se dégonfle déjà pour les petits acteurs comme Soundhound ou Duolingo, les commandes de puces pourraient s’arrêter net.

Et les joueurs dans tout ça ?

On est sur Frandroid quand même. La division gaming, celle qui nous intéresse pour nos PC, se porte bien, merci pour elle. Les revenus sont en hausse de 30 %.

C’est ironique : les RTX 50 ont reçu un accueil mitigé, mais elles se vendent. Nvidia a réussi son pari : le gaming est devenu une rente stable, presque accessoire face au tsunami de l’IA. Attention, cependant, des pénuries sont à prévoir sur les cartes graphiques à cause de la demande (de l’IA) en mémoire vive.

Pour aller plus loin
Pénurie de mémoire, Nvidia et AMD vont stopper des cartes graphiques, c’est le moment ou jamais d’acheter avant que le marché ne crève le plafond

La conclusion est simple. Tant que les GAFAM sont prêts à brûler des milliards pour ne pas rater le train de l’IA, Nvidia sera intouchable.

Jensen Huang a raison : pour lui, il n’y a pas de bulle. Il encaisse le cash avant que ça pète. La vraie question, c’est de savoir ce qu’il restera des bilans comptables de ses clients dans deux ans. Pour l’instant, la fête continue.


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