
C’est un virage à 180° qui va sans doute irriter la communauté du libre et les fans de bricolage électronique. Alors que Qualcomm a racheté le fabricant de cartes électroniques Arduino début octobre, le fabricant de puces a déjà forcé la plateforme à transformer la philosophie qui a fait son succès.
Comme le remarque le site It’s Foss, des changements importants ont été apportés aux conditions générales d’utilisation du service Arduino. Ces derniers marquent une « rupture nette avec la philosophie du libre qui a permis à la plateforme de grandir », regrette le revendeur Adafruit sur LinkedIn.


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Qualcomm récupère tout
Concrètement, les nouvelles règles poussées par Qualcomm offrent à l’entreprise « une autorisation d’utilisation perpétuelle et irrévocable » sur tout ce qui est mis en ligne sur la plateforme appartenant à l’entreprise. Cela concerne « les logiciels et leurs dépendances », mais aussi « les contenus textuels, vidéos, audio ou toute autre donnée ». Pour le dire autrement, désormais tout ce qui est mis en ligne sur le très populaire forum d’Arduino appartiendra pratiquement à Qualcomm.
Pire encore, alors qu’Arduino a construit sa réputation sur une approche ouverte du logiciel et du matériel, toute tentative de rétro-ingénierie ou effort pour « identifier les algorithmes et la logique de fonctionnement de la plateforme » sera interdit par défaut. De quoi décourager celles et ceux qui voyaient dans ces mini-ordinateurs un outil parfait pour se familiariser avec le bricolage électronique.
« Plusieurs sections transforment Arduino d’une plateforme libre en un espace d’entreprise strictement contrôlé avec un accent important mis sur le siphonnage de données », enrage Adafruit, l’un des revendeurs de circuits Arduino les plus connus. « Il s’agit d’un profond changement de philosophie pour une marque qui a longtemps été plébiscitée par les makers, les enseignants, chercheurs et autres défenseurs de la philosophie open source », ajoute la marque.
Une polémique de trop pour Arduino ?
Enfin, Qualcomm se réserve le droit de conserver et de transférer les données liées à ses utilisateurs et utilisatrices à tout l’écosystème et au reste des branches de l’entreprise. Y compris en cas de suppression du compte.
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Ce changement est d’autant plus difficile à avaler que Qualcomm jurait au moment du rachat qu’Arduino « conserverait son indépendance » et ne trahirait pas sa philosophie. Avec une polémique pareille sur le dos, difficile de continuer à y croire. Sur un segment concurrentiel comme celui d’Arduino, cela pourrait être suffisant pour mettre sérieusement à mal la marque.
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