
La stratégie de BYD n’a rien d’anodin : les hybrides rechargeables (PHEVà échappent aux droits de douane punitifs imposés par l’Union européenne sur les voitures électriques chinoises. Résultat, les constructeurs chinois se ruent sur ce segment pour contourner les surtaxes qui peuvent atteindre plusieurs dizaines de pourcents. BYD n’échappe pas à cette logique et développe une gamme hybride dédiée à l’Europe pour maintenir sa compétitivité tarifaire.
Présenté le 19 novembre à Barcelone, l’Atto 2 DM-i embarque la technologie DM-i (Dual Mode Intelligent) développée en interne.

Contrairement aux hybrides classiques, ce système va plus loin : le moteur électrique assure la propulsion au quotidien, tandis que le moteur essence de 1,5 litre sert de générateur pour recharger la batterie, et prend le relai du moteur électrique en cas de besoin de puissance. Ce n’est pas une voiture avec prolongateur d’autonomie (EREV), comme la Leapmotor C10 REEV dont le moteur thermique sert uniquement à recharger la batterie.
Autonomie et prix
La version Boost, avec sa batterie LFP de 18 kWh, promet jusqu’à 90 kilomètres d’autonomie en mode électrique pur et 1 000 kilomètres au total (norme WLTP), moteur thermique compris. La version d’entrée de gamme Active se contente d’une batterie de 7,8 kWh de capacité pour 40 kilomètres d’autonomie en électrique, avec 166 chevaux, contre 212 chevaux pour la Boost.


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Côté tarifs, BYD joue la carte de l’agressivité : 26 990 euros en version Active, soit moins qu’un Toyota Yaris Cross affiché à partir de 28 800 euros. La version Boost grimpe à 29 990 euros.
À titre de comparaison, la variante 100% électrique de l’Atto 2 débute à 31 990 euros après une hausse de 2 000 euros depuis son lancement en mars.
L’Europe plébiscite les hybrides
Le timing tombe à pic. Les ventes d’hybrides rechargeables en Europe ont bondi de 46% en mai 2025, dépassant les 100 000 unités mensuelles. Sur le premier semestre 2025, ces modèles représentent 8,4 % du marché européen, contre 6,9 % un an plus tôt, avec des progressions spectaculaires en Allemagne (+55 %), en Espagne (+82 %) et en Italie (+56 %).
Cette appétence européenne pour les hybrides rechargeables contraste radicalement avec le marché chinois, où BYD mise beaucoup plus sur l’électrique. La gamme Yuan, qui inclut le Yuan Up (nom chinois de l’Atto 2) et le Yuan Plus, ne propose aucune variante hybride en Chine. Le Yuan Up DM-i devient donc le premier hybride rechargeable de cette famille, conçu et réservé pour l’Europe.

On ne sait pas encore si cette motorisation sera disponible plus tard en Chine sur l’équivalent de l’Atto 2. Mais c’est un message fort qu’envoie BYD, en réservant l’exclusivité de cette version pour l’Europe, du moins dans un premier temps.
Une offensive tous azimuts
L’arrivée de l’Atto 2 DM-i s’inscrit dans une montée en puissance industrielle. BYD lance la production dans son usine hongroise d’ici la fin 2025, avec l’Atto 2 parmi les premiers modèles à y être assemblés. Cette implantation locale permet de contourner les barrières douanières et de rassurer les consommateurs sensibles à l’origine de fabrication.
Le réseau de distribution suit le rythme. Présent dans 33 pays européens, BYD vise 1 000 points de vente d’ici la fin 2025, avant de doubler ce chiffre pour atteindre 2 000 emplacements fin 2026. La direction européenne du constructeur estime cette densification indispensable pour rivaliser avec les marques établies.

Les résultats commerciaux donnent raison à cette stratégie : plus de 80 000 véhicules électrifiés vendus en Europe sur les neuf premiers mois de 2025, soit trois fois plus qu’un an auparavant.
Un format qui cartonne en Chine
Si l’hybride reste exclu du marché chinois, la version électrique de l’Atto 2 y rencontre un vrai succès. La famille Yuan figure parmi les modèles les plus vendus de BYD avec 48 902 unités écoulées en octobre 2025 à travers le monde, malgré un recul de 12,7 % sur un an. Ces volumes prouvent la pertinence du format compact SUV, que BYD décline désormais selon les spécificités de chaque marché.
Le constructeur prévoit d’enrichir encore son offre européenne en 2026, profitant de sa capacité à développer rapidement de nouveaux véhicules. D’autres sites de production sont à l’étude en Espagne et en Turquie pour réduire la dépendance logistique vis-à-vis de l’Asie. L’Europe devient un terrain d’expérimentation où BYD adapte non seulement ses véhicules, mais toute sa chaîne de valeur aux réalités locales. Et accessoirement, où il évite les droits de douane en proposant des hybrides rechargeables plutôt que des électriques pures.
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