Fini les disquettes et Windows 95 : comment l’aviation américaine va enfin entrer dans le 21e siècle

 
Le contrôle aérien aux États-Unis va entrer dans le plus grand projet de modernisation de son histoire alors que ses infrastructures reposent encore sur des technologies datant des années 60.
Aéroport International de Newark // Source : Photo de Jimmy Woo sur Unsplash

De nombreuses infrastructures dans le monde entier reposent encore sur des systèmes bien trop souvent obsolètes, entre vieilles versions de Windows et technologies d’un autre temps.

C’est le cas de l’aviation américaine qui montre un retard technologique considérable au sein de ses infrastructures, causant des défaillances à plusieurs niveaux. Ainsi, selon NPR, ces défaillances se sont concrétisées par des pannes de radar et de communication qui ont causé de nombreux retards et annulations à l’aéroport Liberty de Newark. D’autres pannes de communications ont été rapportées à Denver en mai dernier.

Pour l’administration fédérale de l’aviation (FAA), l’heure est à la modernisation de tout le système de contrôle aérien américain. Et le chantier s’annonce dantesque.

Disquettes, Windows 95 et bandes papiers

« L’idée est de remplacer tout le système » déclare Chris Rocheleau, à la tête de la FAA. Il faut dire que le contrôle aérien utilise encore des disquettes pour initialiser certains systèmes ainsi que des bandes papier pour, et ce depuis les années 60. Une bonne partie du parc informatique tourne encore sur Windows 95, un système qui aura bientôt 30 ans.

Selon un rapport de la FAA en 2023, plus d’un tiers des systèmes de contrôle aérien du pays ne sont plus fiables, preuve en est les défaillances tout à fait récentes dans certaines grandes villes américaines. Face à une telle dette technique, un projet d’envergure vise à moderniser tout le système.

Entrer dans la modernité

Face à cette situation critique, le secrétaire aux Transports Sean Duffy a présenté en mai 2025 un plan ambitieux de modernisation complète du système de contrôle aérien américain. Selon lui, « il s’agit du projet d’infrastructure le plus important que nous ayons eu dans ce pays depuis des décennies« .

Il souhaite ainsi mettre sur pied un tout nouveau système articulé autour de quatre axes principaux : les communications, la surveillance, l’automatisation et les infrastructures. Concrètement, il s’agit de remplacer notamment les câbles en cuivre par de la fibre optique, actualiser le parc informatique ou encore la mise en place d’un système de communication vocal par voix sur IP.

Le projet aurait un coût considérable, chiffré à plusieurs dizaines de milliards de dollars alors que l’administration Trump a annoncé un calendrier optimiste de trois à quatre ans pour mener à bien cette transition. Cependant, le succès du projet dépend entièrement de l’obtention de financements du Congrès. La route s’annonce encore longue.


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