On a essayé 8 lunettes connectées chinoises qui arrivent bientôt en Europe : on en a pris plein les yeux

Ray-Ban Meta en PLS

 
Les lunettes connectées Ray-Ban Meta peuvent se faire du souci. En Chine, nous avons pu essayer les technologies qui seront disponibles dans les prochains mois en occident. Un raz de marée technologique se prépare.
Emdoor AI Glasses // Source : Robin Wycke pour Frandroid

À Macao, sur le salon Beyond Expo, j’ai pu tester une bonne douzaine de paires de lunettes connectées. Et si certaines n’étaient que de simples gadgets, d’autres m’ont sérieusement donné envie de sortir mes Ray-Ban Meta du placard. Projection d’écran géant, traduction en temps réel, interface IA intégrée, reconnaissance d’objets ou même correction automatique de la vue : la Chine ne plaisante pas avec les lunettes du futur.

Rokid AR Spatial : cinéma personnel XXL et console portable

Commençons par une des expériences les plus immersives : les lunettes Rokid AR Spatial, pensées comme des home cinema ambulants. Une fois sur le nez, c’est Avatar en 3D qui surgit devant vous, sur un écran virtuel de 300 pouces. L’image est bluffante de netteté et de contraste.

Rokid AR Glasses

Grâce à un boîtier dédié (un mini PC sous Android avec trackpad intégré), inutile de passer par un smartphone pour piloter le contenu. Bonus : les lunettes acceptent l’entrée vidéo par USB-C. Résultat, on peut y brancher une console ou un smartphone directement sur les lunettes et jouer en 1080p à 120 Hz.

Rokid AR Glasses

Petit bémol : pas de réglage d’opacité dynamique à la volée comme sur les Xreal qu’Arnaud avait déjà testé. Ici, c’est un accessoire physique qu’il faut clipser pour bloquer la lumière. Mais franchement, pour regarder un film dans l’avion ou jouer à une PS5 en cachette, ça fait le job.

Rokid Glasses : l’intelligence augmentée en direct

Autre produit, autre usage. Les Rokid Glasses visent le quotidien : traduction instantanée (du chinois au français, testé en live), reconnaissance visuelle d’objets grâce à une caméra embarquée, et transcription des réponses IA directement sur l’écran ou via les haut-parleurs. Le concept rappelle les Ray-Ban Meta… à ceci près qu’ici, on a un vrai écran pour lire les réponses au lieu de se les faire dicter à l’oreille. Et ça change tout.

Rokid AI Glasses

Ces lunettes s’adressent clairement à ceux qui voyagent ou travaillent à l’étranger. L’intégration reste sommaire mais fonctionnelle, même si on sent que l’UX peut encore progresser. Notamment avec l’écran, qui diffuse une seule couleur verte, qui fait penser aux interfaces des ordinateurs des années 80.

Une concurrente directe des Ray-Ban Meta… mais en version alpha

J’ai aussi mis la main sur un modèle ultra-léger (34 g seulement), sans écran, mais avec caméra, micro et IA intégrée : les Looktech AI Glasses. Le produit rappelle les RayBan Meta, avec la diode qui s’allume quand on filme, et un assistant embarqué façon ChatGPT. Pour l’instant, seul le chinois est géré. L’anglais arrive bientôt. Le français ? Peut-être l’an prochain. Un produit clairement réservé au marché local, mais prometteur.

Des lunettes médicales qui corrigent votre vue… en temps réel

L’un des objets les plus fous du salon en terme optique, c’était sans doute cette paire aux allures de prototype cyberpunk qui vient du Japon (Vixion 01S) : deux lentilles motorisées à l’avant, un capteur au centre, et un autofocus qui ajuste la correction selon ce que vous regardez. Plus besoin de verres correcteurs : ces lunettes s’adaptent à votre vue, que vous soyez myope ou hypermétrope, et ce en quelques millisecondes.

Le dispositif est encore perfectible (un léger lag persiste), mais la perspective est incroyable. Pour l’Europe, il faudra attendre : classées comme dispositifs médicaux, elles devront d’abord passer la batterie d’homologations réglementaires. Mais bon, pour le look, on repassera.

Une version à 12 dollars (mais pas trop vite)

À l’autre bout du spectre, j’ai croisé des lunettes à 12 dollars pièce (prix à l’unité si vous en commandez 500). Connectées en Bluetooth, elles permettent d’écouter de la musique, de téléphoner ou d’utiliser l’assistant vocal de son smartphone. Pas d’IA embarquée, pas de caméra, pas d’écran. Deux branches indépendantes, deux batteries, un câble en Y pour recharger le tout. C’est cheap, plastique, mais fonctionnel.

Et franchement, vu le prix, ça va cartonner dans les rayons des boutiques tech low-cost, même si on est loin de la finition de Meta ou Xreal.

Des lunettes sportives… mais boostées au Snapdragon

Là où les choses deviennent intéressantes, c’est avec cette paire dédiée au sport, propulsée par une puce Snapdragon : Emdoor AI Glasses. Android préinstallé, 2 Go de RAM, 32 Go de stockage, IA intégrée avec reconnaissance d’image et traduction. Pas d’écran pour l’instant, mais une version avec projection est prévue pour l’an prochain.

Emdoor AI Glasses

On sent ici une vraie montée en gamme : l’objectif est clairement de proposer une alternative sérieuse aux Ray-Ban Meta, avec une couche logicielle plus riche.

Meizu, la marque qu’on n’attendait pas

Enfin, petite surprise de la part de Meizu, ex-marque de smartphones. Leur modèle de lunettes se positionne comme concurrent des Xreal, les StarV View. Affichage de films sur écran virtuel de 188 pouces, son stéréo dans les branches, interface simple. Filaires, certes, mais redoutablement efficaces pour un usage multimédia. Deux petites molettes permettent d’ajuster la mise au point œil par œil. Pratique pour les porteurs de lunettes.

Meizu propose également un concurrent des Ray-Ban Meta, les StarV Air, avec un écran, grâce à la technologie des guides d’ondes optiques. Ça marche bien, mais l’interface est encore à l’ancienne : toute verte.

Google Android XR : l’intégration premium que tout le monde attend

Si les prototypes chinois testés à Macao montrent un potentiel indéniable, ils restent souvent bruts, avec des interfaces perfectibles et des affichages monochromes peu élégants. À l’inverse, Google a récemment présenté lors du Google I/O 2025 ses lunettes Android XR, qui illustrent une intégration bien plus aboutie comme a pu le tester mon collègue Omar.

Ces lunettes, développées en partenariat avec des marques intègrent un affichage multi couleurs discret grâce à la technologie des guides d’ondes, offrant une expérience utilisateur fluide et immersive comme on a pu le voir dans les premières démonstrations.

L’affichage couleur est rendu possible grâce à l’utilisation de microLEDs en combinaison avec des guides d’ondes réfléchissants développés par Lumus, permettant une projection d’image nette et lumineuse directement sur les verres. Le rendu est clairement radicalement différent des lunettes de réalité augmentée qu’on a pu voir en Chine.

La Chine innove, mais l’Occident peaufine

Ce salon Beyond Expo était une vitrine parfaite de ce que la Chine est capable de faire sur le segment des lunettes connectées. Des produits pas encore parfaitement finis, souvent en version bêta, mais dont l’ingéniosité technique et la rapidité de prototypage laissent présager un raz-de-marée dans les 12 à 18 mois partout dans le monde.

Trois grandes familles se dessinent clairement :

  • Les lunettes audio à bas prix, pour téléphoner et écouter de la musique.
  • Les modèles à caméra et IA, comme les Ray-Ban Meta mais souvent plus ouverts (écran, traduction, etc.). A porter au quotidien.
  • Les lunettes entertainment, pour le jeu et le cinéma, qui deviennent de vrais écrans portables personnels. Plutôt pour les longs trajets ou le domicile.

Du coup, je vais attendre encore un peu avant de remplacer mes Ray-Ban. Mon produit fétiche : les lunettes sous Android XR, avec un écran.

En tout cas, la réalité virtuelle, sous la forme de casques lourds et imposants, était bien moins présente. On sent que la technologie n’est pas encore totalement mature pour le grand public, contrairement à la réalité augmentée des lunettes connectées, plus simple à maîtriser.


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