Le tout électrique dès 2035 : l’Allemagne peut-elle faire tout capoter ?

 

Le ministre allemand des Finances s’est montré réfractaire au passage du 100 % électrique en 2035 au sein de l’Union européenne. L’intéressé cherchera même à s’y opposer lors de la phase finale d’adoption au Conseil européen.

Source : CHUTTERSNAP sur Unsplash

L’interdiction du thermique en 2035 en Union européenne « est un mauvais choix ». La position de Christian Lindner, ministre allemand des Finances et président du parti libéral-démocrate, est relativement claire. Pour lui, « l’Allemagne n’acceptera pas d’interdire les moteurs à combustion » à ladite échéance.

Pour rappel, le Parlement européen a récemment voté la fin des véhicules thermiques neufs à partir de 2035, afin de réduire à 100 % les émissions de CO2 émises par les automobiles neuves. Pour autant, certains politiques se montrent défavorables à cette prise de décision historique, mais pourtant nécessaire à la planète.

Des positions qui divergent

Christian Lindner cherchera donc à retourner la situation, malgré une marge de manœuvre que l’on pourrait juger faible. Premièrement, l’intéressé n’a visiblement pas les mêmes positions écologiques que le reste du gouvernement allemand : M. Lindner a par exemple souhaité la prolongation de la durée de vie de trois centrales nucléaires.

En face, le gouvernement d’outre-Rhin a clairement rejeté cette proposition pour mieux se concentrer sur des centrales électriques au charbon. Aussi, l’exécutif s’est montré clairement favorable à l’arrêt du thermique en 2035, comme nous le rappelle le Financial Times.

Selon les propos de Steffi Lemke, porte-parole du ministère de l’Environnement, le gouvernement allemand soutient pleinement le passage au 100 % électrique selon le calendrier proposé par les instances européennes. En bref, Christian Lindner semble être quelque peu isolé quant à ses positions écologiques.

Tentative d’influence

Comme le précise Reuters, une dernière phase de discussion aura prochainement lieu avec l’ensemble des membres de l’Union européenne. Il s’agit ici du Conseil européen, qui actera par majorité qualifiée – et non par unanimité – le nouveau texte. Chaque nation est représentée par son chef d’État ou du gouvernement, soit le chancelier Olaf Scholz pour l’Allemagne.

Olaf Scholz est rangé du côté du parti social-démocrate, bord politique pas toujours en raccord avec le parti libéral démocrate… justement représenté par Christian Lindner. Ce dernier pourra toujours tenter d’influencer d’autres pays du Conseil ou se lancer dans une campagne de tractation auprès de lobbyistes, pour arriver à ses fins ou apporter des modifications contraignantes. On pense notamment à l’amendement Ferrari, porté en majorité par des lobbyistes italiens.


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