
Depuis maintenant quelques semaines, nous utilisons les services de la banque en ligne Trade Republic. Cela fait déjà un moment qu’elle fait parler d’elle, que ce soit par l’intermédiaire d’influenceurs sur les réseaux sociaux, de contenus sponsorisés ou même de publicités dans le métro parisien, puisqu’elle a depuis peu lancé le compte courant aligné sur les taux de la BCE et ouvert sa succursale française.
Nous tenions à savoir si Trade Republic est une banque en ligne qui vaut vraiment le coup à l’instar de Revolut ou N26. Voici ce que nous pensons après un usage de plusieurs semaines avec leur carte premium, la carte Mirror*.
C’est quoi, Trade Republic ?
Avant d’être une banque en ligne, Trade Republic est une plateforme de trading, et même la première d’Europe en termes de nombre de clients. Même s’il est possible d’ouvrir un compte courant rémunéré et d’avoir une carte bancaire, sa fonction première est toujours mise en avant, que ce soit sur son site ou son application. C’est que Trade Republic s’est avant tout faite connaître par son approche d’un accès démocratisé aux marchés financiers.
Fondée en 2015 à Munich sous le nom de Neon Trading par un triumvirat d’entrepreneurs (Christian Hecker, Thomas Pischke et Marco Cancellieri) et incubée au sein de Comdirect, l’une des plus grandes banques d’investissement d’Allemagne, Trade Republic a commencé à se faire connaître à partir de 2019. D’une part, des levées de fonds en dizaines de millions lui ont permis d’accroître son développement, d’autre part, la crise sanitaire qui a suivi a provoqué un boom des alternatives aux banques traditionnelles (banques en ligne, plateformes de trading, portefeuilles crypto…).

Entre avril et fin 2020, Trade Republic a multiplié son nombre de clients par quatre, passant de 150 000 à 600 000. La plateforme a fini par emménager en France en 2021 et dans d’autres pays européens comme l’Espagne et l’Autriche. Aux dernières nouvelles, Trade Republic comptait plus de 2 millions de clients répartis dans 17 pays. Ce n’est que fin 2023 que la plateforme reçoit une licence bancaire auprès de la Banque Nationale Allemande, ce qui lui permet depuis lors de proposer les mêmes prestations qu’une banque partout dans l’Union Européenne.
Trade Republic est parvenue à se démarquer de la concurrence, non seulement grâce à sa communication poussée, mais aussi ses frais avantageux (1 euro de commission par opération sur la sélection de 13 000 actions**, ETFs et obligations, zéro frais de gestion, aucun dépôt requis…), des produits comme un compte courant rémunéré avec un taux de 2,25 % d’intérêts annuels bruts ainsi que son accessibilité pour les débutants.
**Attention, il peut y avoir des frais cachés à cause de l’utilisation de LSX, une place de marché privée, comme intermédiaire d’ordres.
Les offres : une formule, trois cartes
À l’inscription, Trade Republic propose trois formules, ou plutôt trois cartes bancaires différentes, mais avec sensiblement le même niveau de prestation :
Virtual | Classic | Mirror | |
---|---|---|---|
Prix | Gratuite | 5 € | 50 € |
Frais de gestion | Aucun | Aucun | Aucun |
Paiements | Gratuits en France et à l’étranger | Gratuits en France et à l’étranger | Gratuits en France et à l’étranger |
Retraits | Impossible | Gratuits dès 100 €, 1 € de frais sinon | Gratuits dès 100 €, 1 € de frais sinon |
Plafond de paiment | 10 000 €/jour 50 000 €/mois | 10 000 €/jour 50 000 €/mois | 10 000 €/jour 50 000 €/mois |
Plafond de retrait | 1 500 €/jour 9 000 €/mois | 1 500 €/jour 9 000 €/mois | 1 500 €/jour 9 000 €/mois |
Paiement mobile | Apple Pay/Google Pay | Apple Pay/Google Pay | Apple Pay/Google Pay |
Cashback | 1 % sur tous les achats | 1 % sur tous les achats | 1 % sur tous les achats |
Comme on peut le voir ci-dessus, aucune formule ne se démarque réellement, si ce n’est la carte Virtual qui, comme son nom l’indique, est virtuelle et rend donc impossible les retraits. Elle s’utilise uniquement pour les paiements en ligne ou sans contact via Google Pay et Apple Pay, mais conserve les mêmes avantages que la carte Classic et la carte Mirror.

Concernant les différences entre la carte Classic et la carte Mirror, il n’y en a simplement aucune, si ce n’est concernant la carte bancaire elle-même. La carte Classic est des plus sobres et en plastique alors que la carte Mirror est beaucoup plus esthétique avec sa face avant en métal réfléchissant. Que vous payez 5 ou 50 euros dépend donc uniquement de vos goûts.
Inscription : une formalité, rien de plus
À l’instar des banques en ligne, l’inscription chez Trade Republic nécessite seulement quelques minutes. Il faut fournir ses informations personnelles (nom, prénom, date de naissance, adresse postale…), une photo de sa carte d’identité recto-verso ainsi qu’une courte vidéo du visage. Tout se passe sur l’application mobile et le tout ne nous a pas pris dix minutes. L’envoi de la carte bancaire est elle aussi rapide, celle-ci est arrivée à bon port deux jours après l’inscription.
Cette réactivité est un bon point, il arrive qu’il s’écoule jusqu’à une semaine, voire deux, entre l’inscription et la réception de la carte selon les établissements. Concernant la carte bancaire elle-même, il faut comme d’habitude effectuer un paiement avec son code définit lors de l’inscription afin de l’activer.
On remarque toutefois qu’en dehors de l’identité du propriétaire, elle est vierge de toute information. Pas de numéros, ni de cryptogramme et encore moins de date d’expiration. On retrouve ces informations seulement sur l’application de la banque.

C’est pratique en cas de vol de la carte puisqu’il devient impossible de faire des achats en ligne ou d’en avoir d’autres usages frauduleux sans accéder au compte du propriétaire sur l’application.
Application : excellente pour le trading, limitée pour une banque en ligne
Quand bien même Trade Republic est aujourd’hui légalement considérée comme étant une banque en ligne, elle n’en a pas moins gardé son ADN de plateforme d’investissement. Il n’y a qu’à voir les deux seuls onglets qui s’affichent lorsque l’on se connecte sur l’application mobile :
Avec la page Profil permettant d’accéder à ses informations personnelles, aux paramètres et au service client, et la page Investir que nous verrons plus en détails plus bas, il n’y a pas d’autres onglets. On a là une application bien rangée, mais surprenante pour les personnes qui s’attendent à se voir proposer les services d’une banque en ligne.
L’onglet « Épargne » affiche votre CTO (Compte-Titres Ordinaire) avec sa courbe de progression ainsi que les gains (ou pertes) réalisés par actif depuis l’achat. Quant à l’onglet « Espèces », on y retrouve un historique des transactions et des versements d’intérêts qui tombent tous les 1er du mois. Vient enfin la page « Investir », c’est ici que l’on fait ses premiers pas de trader.
La banque en ligne propose d’investir dans plus de 13 000 actifs différents (+8 000 actions, environ 2 000 ETFs, +500 obligations et plus d’une cinquantaine de cryptos). On a l’impression qu’elle s’adresse d’abord à des personnes qui ont déjà un pied dans la finance à cause de la présence de produits complexes. En réalité, ce sont les néophytes qui sont d’abord concernés : l’application est intuitive, les différentes options simples à appréhender et les frais plus abordables qu’ailleurs. Ce qui ne vous protège pas pour autant des pertes financières liées à vos investissements.

La page « Investir » met en avant les actifs les plus populaires du moment et ceux connaissant les plus fortes variations, à la hausse et à la baisse. Elle en présente également une sélection par catégories : Actions, Cryptos, ETFs, Dérivés, Obligations. Trade Republic présente également des sélections d’entreprises de secteurs particuliers comme la mobilité ou la tech, ou agissant en faveur de certaines causes comme la décarbonation, l’accessibilité à l’eau potable dans le monde ou la diversité. Certains pourraient y voir du washing, sauf que la banque en ligne n’en fait pas un argument marketing jusqu’ici.
Ces listes restent toutefois un pêle-mêle où chaque entreprise est plus ou moins liée à ces différents thèmes. À chacun de faire ses recherches pour investir en bonne conscience.
Plus qu’un agrégateur de courbes financières, Trade Republic est une base de données permettant de comprendre la santé économique de tous ces actifs. Prenons l’exemple de Nvidia avec les captures d’écran ci-dessous : courbe, derniers résultats financiers, calendrier des prochains événements intéressant les investisseurs… C’est un petit florilège d’informations utiles qui sont disponibles pour rassasier la curiosité des traders du dimanche.
Quant aux moins connaisseurs qui ne savent pas dans quel actif investir, on trouve aussi ces encarts avec l’avis d’analystes qui conseillent ou d’acheter, ou de conserver, ou de vendre l’actif. Cette fenêtre apparaît uniquement pour les actions, et non pour les cryptos, les obligations et autres…
Toujours dans la partie investissements, Trade Republic propose depuis le début d’année un PEA (Plan d’Épargne en Actions), une alternative moins flexible que le CTO avec seulement plus de 2 000 actifs à disposition, mais qui est exonérée d’impôt sur les plus-values après cinq ans de détention. Il y a également zéro frais de courtage et nul besoin de se préoccuper des impôts puisque l’application se charge déjà du prélèvement à la source.
Pour la science, nous avons ouvert un PEA avec des fractions d’action Xiaomi, ça nous a littéralement pris 30 secondes. Le temps de choisir le montant, la fréquence et la date des investissements programmés et de s’authentifier. Il est possible de modifier et supprimer son PEA à tout moment, on en a un contrôle quasi-absolu et c’est appréciable.
En parallèle du PEA, Trade Republic a lancé son compte courant rémunéré à un taux d’intérêt annuel aligné sur celui de la Banque Centrale Européenne (2,25 % à l’heure où sont écrites ces lignes). On retrouve d’autres avantages, notamment le cashback et l’IBAN français et… c’est tout.
C’est là un défaut de Trade Republic qui, bien qu’ayant le statut de banque en ligne, est terriblement limitée dans son catalogue de produits et services. Pas de Livret A, de PEL ou de Plan Épargne Retraite et pas plus la possibilité de souscrire à des assurances. La banque en ligne ne propose non plus des crédits à la consommation et encore moins de crédits immobiliers.
Enfin, comparé à d’autres plateformes de trading comme eToro, Trade Republic ne propose pas de compte démo pour les débutants qui voudraient s’entraîner sans perdre leurs deniers et s’essayer à différentes stratégies d’investissement. Un onglet ou un encart avec des titres de l’actualité financière sur chaque actif ne serait pas non plus du luxe, rappelons que Trade Republic s’adresse avant tout aux néophytes qui ont besoin de s’informer un peu plus que les autres pour réduire les risques.
Service client : quel service client ?
Ce n’est pas le point le plus reluisant de ce retour d’expérience, et ça fait vraiment tache après tous ces bons points : le service client est le plus gros défaut de Trade Republic et cela ne s’est pas arrangé entre l’écriture des premières lignes de cet article et sa publication. Sur l’application, le service client est accessible depuis la rubrique « Aide » de l’onglet Profil, et au lieu d’un véritable service client, il s’agit plutôt d’une FAQ bien garnie.
Certes, ça fait gagner un temps considérable si l’on recherche une information, mais ça peut en faire perdre beaucoup dans le cas où la FAQ ne répond pas à vos questions. Et pour cause, le chat n’est qu’un échange de questions et de réponses déjà générées par IA, il est impossible de faire une demande spécifique et rédigée soi-même. Cela était pourtant possible il y a quelques semaines (et encore, avec un délai de réponse très long tant il y avait de sollicitations) mais il semblerait que Trade Republic ait choisi de ne pas investir en priorité dans le service client.
Il reste deux moyens de contacter le service client hors application : par mail et par courrier. Deux adresses mail sont disponibles (service-fr@traderepublic.com et reclamation@traderepublic.com dans le cas d’une réclamation) et celle postale de la branche française est au 29 rue du Pont à Neuilly-sur-Seine (92200). Il existe bien une hotline mais avec un indicatif allemand…

Mine de rien, ce service client aux abonnés presque absent donne à réfléchir. Nous l’avons lu sur des forums en ligne et même entendu d’un collègue auparavant chez Trade Republic, ce service client est un problème qui nuit au reste de l’expérience. Une demande de transfert de PEA pouvant parfois prendre plusieurs mois alors que ce type d’opération est censé être l’affaire de quelques semaines. Un détail qui devrait apparaître plus clairement dans les contenus sponsorisés.
Une république du trading, ou une jungle du trading ?
Quelques semaines à tester Trade Republic, à en discuter avec des clients et à écouter les appréhensions de ceux qui hésitent à franchir le pas nous ont permis de nous en faire une idée. D’abord, il faut passer son chemin si l’on cherche une banque en ligne du type Revolut, bunq ou N26. Bien qu’elle en ait le statut, Trade Republic est surtout une plateforme d’investissement avec deux trois services bancaires, pas plus.
En revanche, les personnes cherchant une plateforme d’investissement ont ici de quoi se laisser tenter, surtout les néophytes. L’interface est agréable, fluide et intuitive et la base de données complète pour recueillir les informations nécessaires sur tel ou tel actif avant d’investir. Certes, c’est perfectible et il manque quelques fonctionnalités, surtout pour des investisseurs expérimentés qui ont besoin d’analyses plus poussées, mais cela arrivera le jour où la plateforme aura besoin d’élargir sa base client.
Trade Republic est parvenu à mettre en forme l’idée d’un accès démocratisé aux marchés financiers, une république du trading, ou une jungle du trading où chacun est livré à soi-même si on met dans la balance un service client quasi-inexistant. Ce défaut que l’on peut juger pas du tout professionnel et même insécurisant peut en freiner plus d’un à s’inscrire sur Trade Republic. Mais si cela ne vous fait pas peur et que le trading vous intéresse, on vous le recommande.
*Ce retour d’expérience a été réalisé avec une carte Mirror offerte par Trade Republic à la rédaction de Frandroid.
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