
Alors que l’hiver s’est complètement installé dans le pays, le sociologue Gaëtan Brisepierre fait une révélation : le confort n’est pas qu’une question de température ambiante.
Selon lui, il est tout à fait possible de réduire le chauffage, voire de s’en passer, à condition d’adopter certaines pratiques thermiques. Plusieurs familles ayant participé à une expérimentation s’y sont essayées, et certaines ont réussi à maintenir un niveau de confort élevé.
Ces résultats s’appuient sur le rapport issu de l’expérimentation « Confort sobre », menée durant l’hiver 2024-2025 auprès d’une quinzaine de foyers. L’objectif était d’aider les participants à vivre confortablement avec moins de chauffage, en contournant l’approche classique qui consiste à maintenir une température dans toutes les pièces. « La sobriété est trop souvent réduite à l’application d’une consigne de chauffage à 19 °C », regrette le sociologue dans ce rapport.
Bien plus que des gestes écolos
Lors de l’expérience, les familles n’étaient pas simplement invitées à baisser le thermostat d’un degré. Il ne s’agissait pas non plus de petits gestes écolos isolés, mais d’un ensemble de pratiques concrètes pour repenser la manière dont on crée et ressent le confort chez soi.
Les participants ont ainsi été encouragés à tester différentes stratégies pour rester à l’aise dans un logement plus frais. Dans ce cadre, ils ont été accompagnés par un designer énergétique. Au lieu de chauffer en continu, ils ont combiné plusieurs alternatives au chauffage central, en adaptant leurs choix selon la pièce ou le moment de la journée.
Ils ont ainsi expérimenté diverses façons de compenser le froid, telles que :
- porter des vêtements chauds à l’intérieur ;
- ajouter un tapis pour isoler le sol et éviter la sensation de froid aux pieds ;
- calfeutrer les prises ou petites zones où l’air s’infiltre ;
- pratiquer une activité physique ou faire le ménage pour stimuler la chaleur corporelle ;
- accepter une sensation de fraîcheur temporaire ;
- utiliser ponctuellement un petit chauffage local (comme un soufflant) plutôt que le chauffage central ;
- boire une boisson chaude pour se réchauffer de l’intérieur…
L’idée principale était de montrer que le confort ne repose pas uniquement sur la température ambiante, mais sur une combinaison intelligente de gestes simples, choisis en fonction des besoins et des préférences de chacun. Pour que le Confort sobre puisse être pleinement efficace, une bonne performance énergétique du logement est toutefois conseillée.

Plutôt une question de ressenti que de température
Les familles notaient régulièrement la température de leur logement ainsi que leur niveau de confort. Ce suivi leur a permis de déconstruire plusieurs idées reçues. Là où beaucoup d’entre nous considèrent 19 °C comme une température toujours confortable et 17 °C comme trop froide, les participants ont découvert une autre réalité : à certains moments de la journée, ils se sentaient parfaitement bien à 17 °C, tandis qu’à d’autres, ils pouvaient avoir froid même lorsque la pièce affichait 19 °C.
Ces variations s’expliquaient par de nombreux facteurs comme l’heure de la journée, le niveau d’activité physique, l’état de fatigue, ou encore des conditions personnelles et environnementales. L’étude montre ainsi que le confort n’est pas une valeur fixe mais un ressenti, qui évolue d’un instant à l’autre. Pour certains ménages, cette prise de conscience a même conduit à éteindre complètement le chauffage par moments, tout en restant confortables.

Résultats : des avantages inattendus
À travers cette expérimentation, les familles ont découvert qu’il est possible de vivre dans une maison plus fraîche sans inconfort majeur. Toutes comptent d’ailleurs poursuivre ce mode de vie.
Si la baisse de la température de chauffage a logiquement entraîné des économies d’énergie, les participants ont également rapporté plusieurs bénéfices inattendus, notamment sur leur bien-être physique. Un intérieur légèrement plus frais a amélioré leur qualité de sommeil, réduit la fatigue et diminué la fréquence des maladies hivernales.
Les familles ont aussi exprimé un sentiment d’autonomie nouveau. Elles ne dépendent plus entièrement du chauffage pour se sentir à l’aise, et grâce à des techniques simples, elles apprennent à réguler leur confort par elles-mêmes. C’est une sorte de compétence qui leur donne l’impression d’être mieux préparées face à de potentielles crises énergétiques ou financières.

Vers de nouvelles normes de confort ?
Après cette expérience à petite échelle, il est encore trop tôt pour dire qu’il faut revoir les normes de confort moderne. Cependant, compte tenu des résultats observés au sein des familles et leur volonté de poursuivre le mode de vie, la piste du Confort sobre semble être intéressante pour évoluer vers une nouvelle politique de sobriété énergétique.
« Ce type de démarche pourrait servir de base à la mise en place d’une véritable politique de sobriété énergétique, volontaire plutôt que contrainte », précise le sociologue dans un article de The Conversation.
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