Cette décision de la Chine pourrait impacter toute la production de nos produits tech

 

La Chine a décidé de freiner ses concurrents dans le secteur des semiconducteurs en interdisant l'exportation des technologies servant à extraire et séparer les terres rares. C'est toute la chaine de production des smartphones, écrans, batterie et voitures électriques qui pourraient être impactée.

Semiconducteurs
Source : PxHere

La rivalité entre les États-Unis et la Chine n’en finit pas d’escalader. Les deux puissances ne cessent d’appliquer des mesures se pénalisant l’une et l’autre dans un contexte ou les chaines d’approvisionnement ne sont toujours pas revenues à leur niveau prépandémie.

Dernier coup d’éclat en date pour la Chine qui a annoncé ce jeudi qu’elle allait arrêter d’exporter plusieurs technologies permettant d’extraire des terres rares, ces matières premières indispensables à la production de nombreux produits technologiques comme les batteries, les puces, les écrans LCD ou encore les smartphones.

Guerre technologique avec les États-Unis

Comme le précise La Tribune, cette décision s’inscrit dans une stratégie plus globale de pénaliser ses partenaires commerciaux dans un secteur aussi critique que le développement technologique. La Chine s’arrêtera donc de fournir les autres pays en « technologies d’extraction, de traitement et de fusion des terres rares » après avoir cessé l’exportation de métaux stratégiques l’été dernier : le gallium et de germanium.

Si le gouvernement chinois invoque des raisons de « sécurité nationale » dans un pays qui contrôle près de 70 % de la production des terres rares dans le monde, on se doute que les États-Unis sont avant tout visés par une telle réglementation.

En août dernier, un décret signé par Joe Biden limitait grandement les investissements des fonds américains en Chine dans les secteurs clés de l’informatique quantique, les semi-conducteurs et l’intelligence artificielle. Selon Tim First, analyste au sein du think tank CNAS (via Alternatives économiques) :

Pour les semi-conducteurs les plus avancés, les États-Unis (et leurs alliés comme les Pays-Bas et le Japon) possèdent de quasi-monopoles sur des étapes clés de la chaîne de valeur, parce que seul un petit nombre d’entreprises ont le savoir-faire technologique pour construire les équipements incroyablement complexes nécessités par cette industrie, comme la lithographie par rayonnement ultraviolet extrême.

Des secrets bien gardés

Par cet arrêt des exportations de technologies, la Chine freinera les États-Unis, mais aussi l’Europe dans leur quête d’indépendance dans l’approvisionnement de ces moyens de production. Dans un communiqué publié le 12 décembre dernier, la secrétaire au Commerce Gina Raimondo a ainsi déclaré (via La Tribune) :

Au cours des dernières années, nous avons constaté des signes potentiels de pratiques inquiétantes de la part de la Chine visant à accroître la production de semi-conducteurs par leurs entreprises et à rendre plus difficile la concurrence pour les entreprises américaines.

Dans un contexte où la transition énergétique dépendra davantage de ces chaines d’approvisionnement, notamment pour la production de véhicules électriques et d’éoliennes, un tel secret technologique n’est pas du goût des partenaires commerciaux de la Chine.

Source : TSMC

Si les États-Unis restent leader dans la conception de ces puces, grâce à Nvidia, Intel, AMD ou encore Qualcomm, le pays n’a pas encore les capacités suffisantes pour les produire entièrement sur leur sol. Mais cela pourrait changer alors que TSMC, la fonderie leader sur le marché des semiconducteurs, implantera progressivement cinq usines sur le territoire américain.

Chacun des deux pays veut donc freiner le transfert technologique à sa manière, pour garder un avantage compétitif dans un secteur qui ne connaitra que la croissance tout en minimisant leur interdépendance. Mais collatéralement, c’est toute la production de nos technologies qui pourrait être impactée.


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