Meta écope d’un procès après avoir « triché » avec iOS pour nous suivre quand même

Une action collective a été lancée la semaine dernière

 

En dépit des restrictions de suivi déployées l'an dernier par Apple, Meta a trouvé une méthode pour suivre quand même ses utilisateurs sur les applications iOS de Facebook et Instagram. Une pratique filoute qui vaut désormais une class action à la firme de Mark Zuckerberg.

Mark Zuckerberg
Meta est accusé d’avoir organisé un suivi des utilisateurs iOS en dépit des restrictions voulues en la matière par Apple // Source : WikiCommons

Au regard des pratiques habituelles de Meta, le contraire aurait été surprenant. On apprenait en août que la firme a contourné les restrictions de suivi déployées par Apple en organisant un tracking particulièrement élaboré des utilisateurs de ses applications Facebook et Instagram sur iPhone et iPad.

Pour ce faire, Meta s’appuie sur le navigateur intégré à ses services (lancé par défaut lorsque l’on clique par exemple sur un lien dans Instagram) et y surveille les moindres faits et gestes des usagers : les clics, les entrées au clavier, les interactions diverses ou encore les sélections de texte sont passées au crible. Cette méthode permet à Meta de recueillir de nombreuses informations sur ses utilisateurs, comme certaines coordonnées, leurs mots de passe ou encore leurs informations bancaires. Le tout en parfaite contradiction avec la politique d’App Tracking Transparency (ATT) mise en place par Apple avec iOS 14.5. Une politique fondée sur le consentement de l’utilisateur qui avait déjà occasionné de nombreuses frictions entre Meta et Apple.

Les utilisateurs se retournent contre Meta au travers d’une action collective

Aux États-Unis, la découverte de cette méthode de suivi alternative a conduit certains utilisateurs à se regrouper pour lancer une action collective contre Meta. Déposée la semaine dernière auprès de la Cour fédérale de San Francisco (Californie), cette class action accuse Meta de violer la politique d’ATT d’Apple, mais aussi les lois américaines (étatiques comme fédérales) en collectant les données des utilisateurs — sans leur consentement — par le biais de ses applications Facebook et Instagram.

L’action en justice se concentre en l’occurrence sur le recours à ce navigateur interne se substituant, sur l’iPhone, au lancement habituel de Safari pour l’ouverture de liens. Cette pratique, évoquée plus haut, permet en outre à Meta d’injecter un code JavaScript de suivi surnommé « Meta Pixel » dans tous les liens et sites web affichés. « Cela permet à Meta d’intercepter, de surveiller et d’enregistrer les interactions et les communications de ses utilisateurs avec des tiers, fournissant ainsi à Meta des données qu’il agrège, analyse et utilise pour augmenter ses revenus publicitaires », détaille la plainte.

Contacté par MacRumors, Meta assure pour sa part avoir conçu son navigateur in-app de manière à respecter les choix de ses utilisateurs en matière de vie privée et de suivi. « Ces allégations sont sans fondement et nous nous défendrons vigoureusement. Nous avons conçu notre navigateur in-app afin de respecter les choix des utilisateurs en matière de confidentialité, notamment en ce qui concerne l’utilisation des données pouvant être utilisées pour les publicités », lit-on d’un communiqué partagé au site spécialisé.


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